Orwell, dans 1984, écrit : « la Révolution ne sera complète que le jour où le langage sera parfait ».Il précise, par ailleurs, dans ses Réflexions, Août 1937, CEI, que « le fascisme, après tout, n’est qu’un développement du capitalisme, et la démocratie la plus libérale est prête à tourner au fascisme à la première difficulté ».
Ces deux citations, ajoutées à celle-ci, empruntée à Pierre Mendès France (18 Janvier 1957) :« L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit elle recourt à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit à la délégation de ses pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle au nom de la technique exercera en réalité la puissance publique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement, une politique, au sens le plus large du mot, nationale et internationale ».
Même si les contextes sont différents, même si ces références semblent nous éloigner du propos de l’auteur, elles le rejoignent, dans la mesure où notre président veut incarner la « Rupture » (qui est en soi une forme de révolution relativement aux valeurs portées par notre démocratie), où le langage (langage des médias et langage des images qu’ils offrent) est parfaitement approprié à la forme de société qu’ils sont chargés de promouvoir, où les dérives de tous ordres nous convient à vivre dans un monde « prépensé », « prédigéré », dans lequel l’esprit critique et la conscience n’ont plus droit de cité. Le politique n’est plus que la représentation d’une autorité extérieure (lobbies, finances, multinationales, banques...) et notre hyperprésident n’est que le pantin de tous ceux-là... Alors, pourquoi « informer » au sens noble du terme ?