À Sylvain Reboul,
Oui, c’est clair que l’attitude du candidat Sarkozy a été de récupérer des voix qui erraient chez Le Pen. Mais à partir du moment où il a réussi le transfert, avec un Le Pen octagénaire, il peut se dire qu’il n’a plus grand chose à craindre du côté du FN (c’est ce que je crois et c’est une bonne chose). D’ailleurs, son ouverture à gauche va à l’encontre de son attitude d’avant-élection.
Le problème de F. Bayrou, c’est qu’on ne peut pas répéter sans arrêt qu’on veut gouverner avec Delors et Balladur (il faudrait sans doute changer les références pour les jeunes générations !), et dire qu’il lui est impossible de faire alliance avec la gauche ou la droite quand ce n’est pas LUI qui est à l’Élysée.
C’est ce que j’appelle l’extrême-centrisme paradoxal.
De plus, c’est aussi refuser de voir sa capacité réelle d’influence dans la conduite de la politique gouvernementale.
Mais la stratégie de F. Bayrou est proche de celle de J. Chirac en 1981, mais à gauche. Chirac, troisième homme, est devenu leader de l’opposition en devançant l’UDF de Giscard d’Estaing et Barre. Bayrou veut faire de même et supplanter le PS.
Notons que Chirac a mis 14 ans avant de réussir à atteindre ses objectifs. Avec le quinquennat, pour F. Bayrou, disons 2017. Soit 65 ans. Âge de F. Mitterrand ou de J. Chirac (à deux ans près) d’accession à l’Élysée. Même en 2012, pour F. Bayrou, ce sera une troisième candidature : pourrait-il être alors considéré comme un homme neuf ? une nouvelle voie jamais explorée ?...
Bien cordialement.