• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > François Bayrou de Navarre, ex-futur Premier ministre de France

François Bayrou de Navarre, ex-futur Premier ministre de France

30 novembre-2 décembre 2007 : fusion de l’UDF, adoption de nouveaux statuts longuement discutés, fondation du MoDem, élection de prince à sa présidence avec 96 %, popularité persistante, mais isolement politique, François Bayrou a fignolé son nouvel outil de combat.

Abraracourcix, le chef du fameux village gaulois d’Astérix, le dit et le redit sans cesse à qui veut l’entendre : s’il l’avait voulu, il aurait été sénateur à Rome nommé par Jules César. Mais il a préféré... ‘résister’.

Le week-end dernier (1er et 2 décembre 2007), les observateurs politiques ont pu apprendre une réalité de même type : s’il l’avait voulu, François Bayrou, fort de ses 18 % au premier tour de l’élection présidentielle, aurait pu devenir Premier ministre en mai 2007.

Premier ministre de Ségolène Royal

Entre les deux tours de l’élection présidentielle, Ségolène Royal lui avait en effet proposé, par messager interposé, d’être son futur Premier ministre, pour mieux affronter le candidat Nicolas Sarkozy.

Cette information fut d’abord démentie puis confirmée.

Le candidat centriste, qui ne croyait pas une seconde à l’élection de Ségolène Royal, avait refusé de donner une suite à la proposition, affirmant même qu’il avait refusé in extremis une rencontre secrète avec la candidate socialiste alors que cette dernière se trouvait déjà au pied de son habitation.

Il avait renoncé à la rencontre notamment pour couper court à toutes les supputations et mauvaises interprétations. À mon sens, inutilement, puisque lors de sa conférence de presse du 25 avril 2007, en affirmant clairement qu’il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy, il s’était déjà engagé dans une voie bien différente du ’ni droite ni gauche’ de sa campagne électorale.

Premier ministre de Nicolas Sarkozy

Ce week-end, donc, on a aussi appris que François Bayrou, très courtisé entre les deux tours, aurait pu être le Premier ministre de Nicolas Sarkozy.

En effet, dès le lendemain du premier tour, Nicolas Sarkozy cherchait désespérément à le joindre pour le convaincre de se rallier au second tour à sa candidature.

Ne connaissant que les rapports de force, Nicolas Sarkozy aurait été en effet friand du ralliement du troisième homme’, valant plus de 18 %. Les ’poissons d’ouverture’ qu’il a pêché par la suite n’ont aucune comparaison par rapport à ce poisson en or centré.

Et d’après les proches de Nicolas Sarkozy, ce dernier lui aurait alors réservé Matignon en guise de gratitude.

Sans précédent dans l’histoire de la Ve République

Certes, aucun candidat élu à l’Élysée au second tour d’une élection présidentielle n’a jamais offert la direction du gouvernement au ’troisième homme’ de l’élection.

Ni Charles de Gaulle à Jean Lecanuet en décembre 1965 ; ni Valéry Giscard d’Estaing à Jacques Chaban-Delmas en mai 1974 ; ni François Mitterrand à Raymond Barre (lui aussi pour l’État impartial) en mai 1988 ; ni non plus Jacques Chirac à Édouard Balladur en mai 1995. On aurait aussi du mal à imaginer qu’en cas de réélection, Valéry Giscard d’Estaing eût proposé à Jacques Chirac une nouvelle fois Matignon en mai 1981.

Cela dit, n’ayant « aucun tabou », le président Sarkozy aurait pu en effet nommé sans ciller son concurrent dès mai 2007.

Un poste d’influence en fonction de l’homme

Et pourquoi pas ?

François Bayrou a expliqué a posteriori qu’il avait eu raison de refuser Matignon, en raison du très faible degré d’initiative du Premier ministre François Fillon sur les affaires de l’État, face à l’omniprésence de Nicolas Sarkozy.

Oui, mais François Fillon, à la bourse politique nationale, ne valait personnellement que très peu en comparaison avec les sept millions d’électeurs de François Bayrou, ce qui n’est pas rien (plus d’un million de plus que le nombre d’électeurs portés sur le candidat Jacques Chirac au premier tour de l’élection présidentielle de 2002).

Et il apparaît aujourd’hui évident (c’est ce que soutiennent d’ailleurs les députés du Nouveau Centre, anciens grognards de Bayrou) qu’un accord entre Nicolas Sarkozy et François Bayrou aurait eu une influence sur la marche des réformes, et notamment :

1. sur la loi Hortefeux qui n’aurait sûrement pas eu ses appendices sur les tests ADN et les statistiques ’ethniques’ ;

2. sur le déficit du budget qui aurait bénéficié d’une meilleure vigilance de la part du gouvernement.

D’autant plus que Nicolas Sarkozy s’est engagé résolument dans la voie du programme présidentiel de François Bayrou au moins sur trois points :

1. la construction européenne et la relance des institutions avec le Traité de Lisbonne qui reste, malgré ses défauts et la non-ratification par référendum, la meilleure réponse possible au référendum français de mai 2005, suivi par une étonnante passivité de Jacques Chirac, tétanisé par son échec référendaire (page 18 du programme) ;

2. l’ouverture politique qui a montré que Nicolas Sarkozy est allé très loin puisqu’il a attribué par exemple le quai d’Orsay à Bernard Kouchner, prêt à partir dans l’aventure Bayrou, et d’autres ministères à des personnalités de gauche (dont Jean-Marie Bockel), de la ’société civile’ (terme impropre pour désigner les ’non-professionnels’ de la politique) et de la ’diversité’ (anglicisme) comme Rachida Dati (page 2 du programme) ;

3. la suppression des cautions pour les locataires (page 9 du programme).

Tombé dans l’extrême-centrisme paradoxal

Alors, c’est très troublant que François Bayrou ait refusé cette perspective, grand potentiel d’influence personnelle sur le cours des événements. Il a au contraire préféré se séparer de ses parlementaires, et s’enfoncer dans une opposition systématique qui l’a fait tomber dans une sorte d’extrême-centrisme, qui se résume à : ’pas d’alliance à droite, et pas d’alliance à gauche’.

Un précepte électoralement très irréaliste pour arriver au pouvoir et qui ne peut se comprendre que par une ambition démesurée, celle de devancer l’actuel Parti socialiste, complètement éclaté et inaudible au niveau national, mais encore très solidement structuré localement.

Et une règle qui est paradoxalement le contraire de la stratégie du MoDem pour les élections municipales de mars 2008 : en fonction des situations locales, alliance avec la droite (Pau, Bordeaux...) ou alliance avec la gauche (Lyon, Dijon...).

Aut Caear, aut nihil

Alors, certes, François Bayrou a le droit de cultiver son ambition présidentielle pour 2012 (le site internet bayrou2012.fr a même été créé dès le 5 mars 2007 !), sur d’hypothétiques ruines du sarkozysme triomphant et une probable décomposition du Parti socialiste.

Mais je lui reproche avant tout d’avoir renoncé à toute contribution personnelle pouvant améliorer la situation française des quatre prochaines années, contribution qui aurait eu influence et efficacité décisives grâce à son poids électoral largement reconnu par Nicolas Sarkozy.

En agissant aujourd’hui ainsi, François Bayrou a fait éclater sa famille centriste, et a ’oublié’ l’intérêt immédiat de son pays. C’est dommage.

Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison

Documents joints à cet article

François Bayrou de Navarre, ex-futur Premier ministre de France

Moyenne des avis sur cet article :  2.58/5   (33 votes)




Réagissez à l'article

42 réactions à cet article    


  • La Taverne des Poètes 3 décembre 2007 12:16

    D’abord vous dites que Bayrou dit et redit qu’on lui a promis Matignon alors que c’est le webmestre du site « non-fiction.fr », Aziz Ridouan, qui le révèle pour faire de la publicité à son idole Ségolène Royal qui vient de sortir un livre.

    Ensuite, vous dites que Bayrou fait preuve d’une ambition démesurée et qu’il aurait été sage d’accepter le poste de premier ministre. J’affirme qu’au contraire, il aurait manqué d’ambition pour le pays en acceptant. En ralliant à son tour le sarkozisme triomphant, il aurait privé les électeurs de toute alternative durable, bref de tout espoir.


    • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 4 décembre 2007 01:04

      À la Taverne,

      F. Bayrou a confirmé la proposition de S. Royal (même si je ne doute pas que la fuite fut bien orchestrée pour faire vendre le bouquin qui sort ce 4 décembre).

      Est-ce de l’ambition d’attendre cinq ans que ça se casse la figure ?... Et où est le courage politique quand on n’ose même plus parler de la construction européenne ? Je n’ai rien entendu sur le Traité de Lisbonne. J’ai peut-être raté des déclarations et je suis alors très ouvert pour les lire.

      L’UDF, c’était la décentralisation ET l’Europe. Aujourd’hui, l’UMP et le PS ont repris, au bout d’une vingtaine d’années, ces deux thèmes... et je ne vois plus ces thèmes au Modem... Et cela, c’est très inquiétant...

      Bien cordialement.


    • alberto alberto 3 décembre 2007 12:47

      Je suis assez d’accord avec La Taverne. Par ailleurs accepter la proposition du PS lui aurait fait endosser par la même accasion un costume rose qui lui aurait collé à la peau ad vitam...De même pour un costard bleu s’il était allé avec Sarko !

      Ceci dit, Sylvain, j’ai trouvé très bien votre article qui résume bien la situation dans laquelle se trouve Bayrou et le Modem : un grand soutien populaire, en regard de la faiblesse d’un soutien politicien.


      • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 4 décembre 2007 01:07

        À Alberto,

        Le risque de F. Bayrou est finalement le même que celui de S. Royal : avoir une adhésion de la part des électeurs mais aucune force intermédiaire car sans relais d’élus. Or la démocratie, elle ne peut être exclusivement participative, elle est aussi (et avant tout même) représentative.

        Bien cordialement.


      • Voltaire Voltaire 3 décembre 2007 13:08

        il était évident que jamais mme Royal n’aurait été élue. Même le soutient de F. Bayrou n’y aurait rien changé. La décision de ce dernier était donc réaliste.

        En ce qui concerne la proposition faite à F. Bayrou de devenir premier ministre du président actuel, que vous semblez regretter, vous faites me semble t-il une erreur fondamentale d’appréciation : le premier ministre n’est ; pour nicolas sarkozy, qu’un simple exécutant ; Jamais la présence de F. Bayrou au gouvernement ne lui aurait fait changé de politique sur les points que vous avencez, sauf si le MoDem-UDF avait obtenu suffisament de sièges pour empêcher une majorité absolue de l’UMP à l’assemblée, et encore. De plus, F. Bayrou aurait alors sans doute obéré définitivent toute chance de devenir président, alors qu’il défend une conception de la société radicalement différente de celle prônée par Nicolas Sarkozy.

        On aurait pu envisager un accord de gouvernement UDF-UMP, sans participation de François Bayrou au gouvernement, qui aurait permis à l’UDF de conserver ses élus jusqu’à une rupture de toute façon inéluctable, à l’occasion d’un projet de loi trop innacceptable, mais cela eut sans doute trop brouillé l’image du parti réformateur que F. Bayrou souhaite construire.

        En l’état, François Bayrou n’avait guère de choix iL a choisit la voie la plus étroite, la plus difficile, mais probablement la seule qui mène encore à quelque chose, les autres étant, à plus ou moins brève échéance, sans issue.


        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 3 décembre 2007 16:03

          Je suis assez d’accord avec vous mais j’insisterais sur trois points de l’intervention de FB qui me semblent significatifs et n’ont pas été suffisamment relevés .

          1) FB refuse maintenant l’étiquette du centre, mais revendique sa position dans un cadre différent : celui des valeurs démocratiques.

          2) Il a refusé toute collaboration avec NS en expliquant qu’il ne partage pas les mêmes valeurs (sous-entendu démocratiques) que lui. Disons même que ses propos manifestent à l’évidence que, pour lui, NS met ces valeurs en danger et que celles de NR, si on peut appeler telles le culte de l’argent roi et du pouvoir, sont contraires aux siennes.

          3) il a refusé l’offre de SR non parce qu’il ne partage pas les mêmes valeurs qu’elle, mais parce qu’il ne croyait pas qu’elle pouvait être élue et que le programme du PS ne lui convenait pas. Il a du reste aussitôt ajouté qu’il en était de même pour SR. Ce qui, pour le moins, n’exclut aucune possibilité future de recomposition ou d’alliance avec un centre gauche rénové par, entre autre, SR

          Pour moi, et j’en suis persuadé pour beaucoup de ses auditeurs, FB défend clairement des positions du centre-gauche. La notion de mouvement démocratique du reste fait explicitement référence au nouveau parti italien que SR prend aussi comme référence, et au parti démocrate US.

          C’est peut-être cette coloration centre-gauche que fait que l’auteur de l’article déclare qu’il aurait préféré une alliance avec l’UMP (donc centre-droit), au prétexte qu’elle aurait permis d’éviter Hortefeux et son ministère de l’immigration et de l’identité nationale, les tests ADN, sans compter les quotas de reconduite hors des frontières ; mais c’est sans tenir compte du fait que la stratégie de NS était de pomper les voix lepenistes sans lesquelles ils n’aurait peut-être pas été élu au second tour et donc que celui-ci ne pouvait négocier sur ce point avec qui que ce soit : FB ou AF ou BK etc...

          Je pense que l’auteur de l’article aurait préféré un FB plus centriste mou que déterminé a changer la donne politique. Il est sain pour la démocratie que cette clarification ait été faite.


        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 3 décembre 2007 16:08

          Je suis assez d’accord avec Voltaire mais j’insisterais sur trois points de l’intervention de FB qui me semblent significatifs et n’ont pas été suffisamment relevés .

          1) FB refuse maintenant l’étiquette du centre, mais revendique sa position dans un cadre différent : celui des valeurs démocratiques.

          2) Il a refusé toute collaboration avec NS en expliquant qu’il ne partage pas les mêmes valeurs (sous-entendu démocratiques) que lui. Disons même que ses propos manifestent à l’évidence que, pour lui, NS met ces valeurs en danger et que celles de NR, si on peut appeler telles le culte de l’argent roi et du pouvoir, sont contraires aux siennes.

          3) il a refusé l’offre de SR non parce qu’il ne partage pas les mêmes valeurs qu’elle, mais parce qu’il ne croyait pas qu’elle pouvait être élue et que le programme du PS ne lui convenait pas. Il a du reste aussitôt ajouté qu’il en était de même pour SR. Ce qui, pour le moins, n’exclut aucune possibilité future de recomposition ou d’alliance avec un centre gauche rénové par, entre autre, SR

          Pour moi, et j’en suis persuadé pour beaucoup de ses auditeurs, FB défend clairement des positions du centre-gauche. La notion de mouvement démocratique du reste fait explicitement référence au nouveau parti italien que SR prend aussi comme référence, et au parti démocrate US.

          C’est peut-être cette coloration centre-gauche que fait que l’auteur de l’article déclare qu’il aurait préféré une alliance avec l’UMP (donc centre-droit), au prétexte qu’elle aurait permis d’éviter Hortefeux et son ministère de l’immigration et de l’identité nationale, les tests ADN, sans compter les quotas de reconduite hors des frontières ; mais c’est sans tenir compte du fait que la stratégie de NS était de pomper les voix lepenistes sans lesquelles ils n’aurait peut-être pas été élu au second tour et donc que celui-ci ne pouvait négocier sur ce point avec qui que ce soit : FB ou AF ou BK etc...

          Je pense que l’auteur de l’article aurait préféré un FB plus centriste mou que déterminé a changer la donne politique. Il est sain pour la démocratie que cette clarification ait été faite.


        • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 4 décembre 2007 00:47

          À Voltaire,

          Oui, sans doute une alliance NÉGOCIÉE avec N. Sarkozy aurait permis à F. Bayrou de tempérer la politique actuelle et d’avoir une action bénéfique pour le pays. Il en avait les moyens avec ses 18%, d’autant plus qu’on pronostiquait 300 à 400 triangulaires avec le Modem (finalement, ce ne fut pas le cas).

          C’était évidemment un grand risque en terme de lisibilité pour F. Bayrou. Mais c’était aussi une autre forme de courage politique, celui d’essayer de faire progresser son pays dès que possible.

          Sans doute une telle alliance aurait finie par une rupture sur un sujet ou un autre (un peu comme la démission de Chirac en été 1976), mais au moins, F. Bayrou aurait montré sa sincérité et sa bonne foi et aura fait avancer les choses.

          Se retirer et attendre que ça s’enfonce, ça ne me paraît pas être une saine attitude.

          Bien cordialement.


        • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 4 décembre 2007 00:59

          À Sylvain Reboul,

          Oui, c’est clair que l’attitude du candidat Sarkozy a été de récupérer des voix qui erraient chez Le Pen. Mais à partir du moment où il a réussi le transfert, avec un Le Pen octagénaire, il peut se dire qu’il n’a plus grand chose à craindre du côté du FN (c’est ce que je crois et c’est une bonne chose). D’ailleurs, son ouverture à gauche va à l’encontre de son attitude d’avant-élection.

          Le problème de F. Bayrou, c’est qu’on ne peut pas répéter sans arrêt qu’on veut gouverner avec Delors et Balladur (il faudrait sans doute changer les références pour les jeunes générations !), et dire qu’il lui est impossible de faire alliance avec la gauche ou la droite quand ce n’est pas LUI qui est à l’Élysée.

          C’est ce que j’appelle l’extrême-centrisme paradoxal.

          De plus, c’est aussi refuser de voir sa capacité réelle d’influence dans la conduite de la politique gouvernementale.

          Mais la stratégie de F. Bayrou est proche de celle de J. Chirac en 1981, mais à gauche. Chirac, troisième homme, est devenu leader de l’opposition en devançant l’UDF de Giscard d’Estaing et Barre. Bayrou veut faire de même et supplanter le PS.

          Notons que Chirac a mis 14 ans avant de réussir à atteindre ses objectifs. Avec le quinquennat, pour F. Bayrou, disons 2017. Soit 65 ans. Âge de F. Mitterrand ou de J. Chirac (à deux ans près) d’accession à l’Élysée. Même en 2012, pour F. Bayrou, ce sera une troisième candidature : pourrait-il être alors considéré comme un homme neuf ? une nouvelle voie jamais explorée ?...

          Bien cordialement.


        • FrédéricLN FrédéricLN 4 décembre 2007 11:36

          Votre billet, joint à ce commentaire, me semble présenter une incohérence.

          Vous écrivez que François Bayrou a refusé la proposition de Ségolène Royal d’un « ticket » où il serait premier Ministre.

          Et qu’il aurait dû négocier une alliance avec Nicolas Sarkozy ...

          Mais ne s’agit-il pas de deux personnes différentes ? Où avez-vous lu, ou entendu dire, que Nicolas Sarkozy aurait été prêt à négocier quoi que ce soit ?


        • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 5 décembre 2007 00:48

          À FrédéricLN,

          Avec le second tour, l’élection présidentielle s’est placée (logiquement) dans un bipartisme, et c’était normal que les deux candidats restants cherchassent à récupérer les voix du troisième (resté sur le carreau).

          Sarkozy semblait prêt à faire beaucoup pour avoir un soutien explicite de Bayrou (comme Chirac avait obtenu le soutien de Barre en 1988 ou de Balladur en 1995). L’information provient de Bayrou, reste à ce qu’elle soit confirmée du côté de Sarkozy.

          Je cite :

          «  » « Nicolas Sarkozy a voulu me rencontrer dès le lundi, et des proches à lui m’ont dit : +franchement tu aurais dû y aller parce que t’aurais été à Matignon+ », a par ailleurs révélé M. Bayrou.

          « Mais justement je ne partageais pas les valeurs de Nicolas Sarkozy, et donc être à Matignon c’était absolument impossible pour moi », a-t-il continué. « Au demeurant il suffit de voir comment le gouvernement est traité pour se dire qu’heureusement on n’a pas fait ce genre d’erreurs ». «  »

          http://fr.news.yahoo.com/afp/20071202/tpl-partis-ps-modem-udf-edition-ee974b3_2.html

          Par ailleurs, à partir du moment où la victoire de Sarkozy était prévisible, Bayrou aurait pu influer sur le cours des évènements en devant un soutien exigeant de Sarkozy (qui a repris quelques éléments de son projet présidentiel).

          Cela dit, c’est le choix de Bayrou, et il est respectable, et ceux qui, dans son camp, ont fait d’autres choix sont tout aussi respectacles (quand la raison n’est pas un ministère, bien sûr !).

          Bien cordialement.


        • vivelecentre 3 décembre 2007 13:09

          A supposer que votre sujet intéressant ne soit que politique fiction, les gagnants auraient ils tenu la promesse restée secrète( a peu prés..) ? Sans ticket gagnant publique, Bayrou aurait été abandonné le lendemain du deuxième tour, bien trop encombrant...

          Par contre, si c’est proche de la réalité, cela confirme la peur de Bayrou devant l’obstacle, et son refus habituel de prendre des ( ses) responsabilités.

          En 2012, a plus de 60 ans, son manque d’expérience ( sauf la peu glorieuse période à la tête de l’éducation national) malgré une très longue carrière dans les arcanes du pouvoir (commencée sous Giscard il y a déjà trente ans...) risque quand même de faire un peu court par rapport à ceux qui auront mis plus souvent les mains dans le cambouis....

          Pour se référer à un exemple que Bayrou aime citer lui-même ( excusez du peu..), Le général de Gaule, l’homme du recours avait préalablement prouvé ses qualités de courage et de meneurs d’homme.


          • Nemo 3 décembre 2007 13:41

            @ l’auteur,

            Je suis assez d’accord avec votre analyse, et notamment sur le fait que F. Bayrou a préféré son destin personnel au bien du pays.

            Ce qui est sûr, c’est qu’en 2012, il n’aura toujours rien réussi à prouver. Et j’en suis certain, les électeurs ne s’y tromperont pas.


            • ronchonaire 3 décembre 2007 14:34

              J’avoue avoir beaucoup de mal à comprendre que l’on puisse reprocher à François Bayrou d’avoir soi-disant refusé d’être le PM de Nicolas Sarkozy.

              Pour ce que cela vaut, essayons d’imaginer ce qu’il se serait passé s’il avait accepté. L’auteur suggère que certaines mesures très contestées du gouvernement actuel (tests ADN, creusement des déficits publics, etc.) auraient été atténuées (déficits) voire n’auraient pas vu le jour (tests ADN). Admettons. Qui en aurait alors retiré tout le crédit ? Le Président. Qu’en aurait retiré Bayrou ? Outre le fait qu’il passerait désormais pour le pire des traîtres auprès de ceux qui ont voté pour lui (mais également auprès de nombreuses personnes qui, sans le soutenir, respectent sa démarche), il n’aurait retiré aucun bénéfice d’une telle situation.

              Compte tenu de l’opposition très nette qui est apparue entre les deux hommes à l’occasion de la campagne, il est même difficile d’imaginer comment une telle situation aurait pu « passer », aussi bien auprès de l’électorat de Nicolas Sarkozy que de celui de François Bayrou.

              A vrai dire, je doute même que Nicolas Sarkozy ait sérieusement pensé à faire de François Bayrou son PM. On peut certes reprocher beaucoup de choses à notre Président mais il faut quand même bien lui reconnaître un sens tactique assez fin dès qu’il s’agit d’enjeux « politiciens ». Or, une telle proposition aurait été une erreur stratégique monumentale de son point de vue.


              • Icks PEY Icks PEY 3 décembre 2007 15:08

                J’émets des doutes sur la volonté de Sarko de prendre Bayrou comme PM.

                Cela repose sur des « on-dits », ou des « on m’a dit » ...

                Faire tout un article là-dessus me semble assez risqué ...

                Sarko ne se serait jamais encombré d’un Bayrou à Matignon : pour avoir constamment un contradicteur à l’intérieur même du gouvernement ? Un chipoteur qui aurait critiqué le fond quand la forme va et la forme quand le fond va ?

                Détrompez vous. Au pire, ce qui aurait pu se passer, c’est que Sarko s’amuse à faire rêver Bayrou pour tenter d’éviter que Bayrou cède aux sirènes de Ségolène : et une fois élu, fist fucking !!

                En tout cas, heureusement qu’Agora Vox est là ! Sans lui, on ne parlerait guère de Bayrou en dehors de ses sites de fans officiels.

                Icks PEY


                • Vincent 3 décembre 2007 15:19

                  S’il s’avère que l’info principale de ce sujet est exacte voilà ce que j’en pense :

                  Je serai tenté de dire « mais quel con ce François », il avait une occase en or d’arriver aux commandes, de se faire la main, même s’il l’on sait qu’il ne serait pas resté au gouvernement durant 5 ans. Il aurait pu avoir un argument pour la prochaine campagne, donner les chiffres de ses réalisations, ses succès comme les raison de ses échecs.

                  Parce qu’honnêtement je pense que si François Bayrou, avait accepté officiellement la fonction de premier ministre lors de ce débat d’entre deux tour, les abstentionnistes centristes se seraient probablement laisser séduire. Et l’issue de l’élection n’aurait peut-être pas été la même.

                  Mais non au lieu de cela, un ego, une sorte de panache à la française (le goût de bien perdre un match), on pourrait aussi dire une sorte de panache à la con a fait qu’il ne s’est pas exprimé sur le sujet, laissant ces 7 millions d’électeurs avec le choix de ne pas voter pour notre président actuel.

                  Dommage, il m’a énormément déçu, il prônait le changement, il voulait l’ouverture et faire bouger les ligne, notre président l’a fait, mais sûrement pas comme l’entendait François Bayrou.

                  Du coup, il se retrouve, à poil ou presque, sans groupe parlementaire, mais bon il ne pourra que remonter à moins qu’il ne finisse par disparaître complètement.

                  On dit souvent un tient vaut mieux que deux tu l’auras, il aurait, selon moi, du tenter le presque « un tient » plutôt que l’hypothétique super banco de 2012.

                  Enfin, je le rappelle, toujours si l’info se révèle être exacte et non pas un vilain coup de pub de Ségolène Royale, je pense que l’attitude de François Bayrou doit décevoir quelques millions de ses électeurs du premier tour.

                  On ne sera probablement jamais la vérité, mais une chose est certaine, cela profite au président actuel.


                  • Ulysse 3 décembre 2007 21:02

                    La réaction de refus à cette « hypotétique » proposition, de notre Président à l’adresse de M. Bayrou, s’appelle « le courage politique ». Une vertu dont manque cruellement certains hommes et femmes politiques de gauche actuellement. Pour ce qui est de « l’information » centrale de cet article, M. Sarkozy aurait été trop content de dévoiler cette information a posteriori, pour démontrer, justement, le manque de motivation de M. Bayrou, à faire avancer la France. .


                  • non666 non666 3 décembre 2007 20:48

                    On résume donc les forces en présence :

                    1) A droite une UMP qui pretend etre un rassemblement de TOUTES les droites , a condition que ce soit derriere Sarkozy. A condition aussi que personne ne remarque que cette nouvelle mouture soit du pro-americanisme, de l’atlantisme belant et la volonté de voire l’Europe qui nait completement neutralisée, aux ordres des anglo-saxons.

                    2) A gauche nous avons des socialistes qui ne croient plus au socialisme , à la lutte des classes. Ces memes « socialistes » , après nous avoir expliqué pendant 80 ans que ce qui n’etait pas marxiste etait de droite essaient de nous faire croire aujourd’hui qu’ils sont encore de gauche tout en faisant la meme politique que la droite depuis 20 ans.... La aussi le « moi-je » prime toute logique politique et derriere les divers projets de « renovation socialiste » ce qu’on voit, c’est surtout des ecuries presidentielles qui se mettent en place.

                    3) Au « centre » , celui qui se disait « ni de droite ni de gauche » avec une argumentation qui le mettait en permanence au milieu des deux autres a du mal a dissimuler que pour lui aussi , ce qui prime, c’est sa première place dans « son » parti...

                    4) Chez les souverainistes, on s’est beaucoup moqué du coté « pme familiale » du FN ou toute carriere se faisait en fonction des rapports avec le « duce ». La promotion se faisait en fonction des gendres qui apparaissaient, de leurs « trahisons »... Une seule constante : tous unis derriere moi !

                    Alors on pourrait se gausser de pratiquement toutes les familles politiques aujourd’hui car elles ne sont plus que ça : des groupes de notables plus ou moins vassalisés derriere le « dominant » , le male alpha du groupe(meme si chez les socialos, c’est une femelle qui domine, comme souvent chez les elephants...)

                    On crie « a la trahison » et parfois , c’est vrai. Mais les seuls qui soient perdants, ce sont les electeurs et les familles politiques qu’ils representent.

                    Plus rien pour incarner vraiment les souverainistes, cette fameuse droite nationale qu’ils courtisent tous et qu’ils redoutent de voir renaitre.

                    Plus rien ni personne pour incarner vraiment les valeurs de la chretienne democratie. Ceux qui s’en sont reclamé sont eux aussi a vendre.

                    PLus de vrai liberaux affichés. Pour reussir , ceux la ont besoin de se cacher dans l’ump et de porter le masque, leur patron bosse pour eux et ils doivent surtout eviter de s’afficher...

                    Une classe politique de carrieriste opportunistes qui ne defend plus aucun ideaux, aucune logique autre que leur propre carriere, voila ce que nous avons.

                    Bayrou vient de se declarer ? La belle affaire. Ce ne sera que la 5 eme PME politique vendeuse de « moi je » qui s’affichera dans notre paysage politique.

                    Plus aucune n’est representative de quoique se soit , de toute façon.


                    • Ulysse 3 décembre 2007 21:23

                      Je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette réaction, bien que largement compréhensible face à l’arrivisme primaire du paysage politique français. M. Bayrou doit faire ses preuves aux commandes du pays, si après cela, nous nous rendons compte qu’il a effectivement abusé de sa popularité, comme les autres l’ont fait avant, alors effectivement, il sera tempps pour nous « de faire tomber les têtes » !!!


                      • anamo 3 décembre 2007 21:43

                        Avec cet article, on fait « dans le people (voire même pipole) ». Qui couche avec qui... ou aurait voulu coucher, mais ... qui ne voulait pas.

                        Pas très sérieux !

                        L’avantage : ça ne sert par F. Bayrou, ça ne sert pas S. Royal.


                        • tvargentine.com lerma 3 décembre 2007 21:54

                          Bayrou a surfé comme l’opposant d’une vision de SARKOZY comme l’avait vendu les socialistes : TSS

                          Aujourd’hui on s’apperçoit que Nicolas Sarkozy n’est pas l’homme qu’avait décrit les socialistes et qui pouvait faire peur aux centristes

                          BAYROU est au même niveau que les socialistes,la question est de savoir si ils vont se mettre en ménage ou si ils vont se faire concurrence dans la médiocrité de leur programmes (généralisation de Paris-Plage en France ???????)


                          • moebius 3 décembre 2007 22:18

                            ..pour moi le succes de Bayrou ou plutot la focalisation du jeu politique sur le centre cautionne l’absence d’enjeux réel du duel politique ainsi que la faible motivation pour la politique de l’electorat. « La perte des repéres » que ceux ci soient nationaux, politiques, ethniques ou autres est au centre du débat politique avec la fin du Sarkosisme nous nous orienterons fatalement vers la comprehension que cette perte est désormais définitive et nous devrons faire le deuil « d’un ministére de l’identité ». Nous sommes « simplement » en train de passer un seuil, vers quoi ? nous ne pouvons savoir... le passage est difficile et risqué. Incarner la confiance et l’espoir est l’enjeux mageur d’une vision politique qui est un charisme, qu’on le veuille ou non...Sarkosy nous la appris...Que fait la gauche n’apprendra t’elle plus jamais rien ?


                            • moebius 3 décembre 2007 22:25

                              Ierma est parfois trés fin... mais on l’impression que ça lui échappe...


                            • moebius 3 décembre 2007 22:29

                              ..moi je veux que cet l’ane tétu de la gauche passe enfin le gué


                            • moebius 3 décembre 2007 22:31

                              ..je veux que l’ane tétu de la gauche passe enfin le gué


                            • moebius 3 décembre 2007 22:32

                              ..qui veux ça ?


                            • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 4 décembre 2007 00:42

                              Merci de vos commentaires.

                              Il est évident que ce n’était pas de l’intérêt personnel de F. Bayrou d’accepter Matignon (dans le cas où on le lui aurait proposé) puisqu’il se serait « mouillé » et qu’un Premier Ministre est rapidement usé pour l’élection présidentielle qui suit.

                              Cependant, quand un leader n’a rien à offrir à ses troupes, il aura beaucoup de mal à les motiver et à les maintenir (c’est humain, et le Modem est comme les autres partis, fait d’humains). A-t-on vu des managers dans le secteur privé garder des bons employés si ces derniers n’y trouvaient pas leurs comptes même personnellement ?

                              Les grandes idées, c’est bien beau, mais à part être disciple inféodé et sans espoir d’avoir (par l’élection) un poids quelconque pour appliquer ses idées, ne donner comme unique perspective que le destin hypothétique de son « chef » est un peu léger en terme de motivation.

                              L’UMP et le PS, avec leurs puissances locales, ont beaucoup à offrir, l’UDF avait beaucoup à offrir, mais avec sa stratégie suicidaire, le Modem n’a plus grand chose à offrir.

                              Bien sûr, l’engagement des uns et des autres n’est pas que dans le contexte d’ambitions personnelles, mais ça compte aussi, et c’est loin d’être une honte, au contraire, un parti fort, c’est un parti qui a beaucoup d’élus, qui a des réseaux d’élus qui puissent mettre en expérimentation, localement, des bonnes idées (à l’époque où Méhaignerie était à l’UDF, par exemple, le principe du RMI avait été expérimenté en Ille-et-Vilaine bien avant son institutionnalisation par Rocard).

                              Cela ne m’empêche pas de conserver les idées du candidat Bayrou (notamment européennes que je ne vois plus guère au Modem).

                              Bien cordialement.


                              • daryn daryn 4 décembre 2007 13:55

                                Les grandes idées, c’est bien beau, mais à part être disciple inféodé et sans espoir d’avoir (par l’élection) un poids quelconque pour appliquer ses idées, ne donner comme unique perspective que le destin hypothétique de son « chef » est un peu léger en terme de motivation.

                                Je trouve votre commentaire tout bonnement effrayant. A l’avant veille d’élections municipales, les plus ouvertes de toutes, vous semblez admettre que hors de l’UMP il n’y a aucune possibilité d’agir. Que les idées ne comptent pas. Que seul importe l’exercice du pouvoir et ses compensations. C’est affolant...

                                Qu’on se le dise, le Mouvement Démocrate a vocation à devenir majoritaire. De gagner des élections. D’exercer le pouvoir. Et il en a les moyens car la cote de popularité de son leader reste intacte, malgré une complète absence d’exposition médiatique. Car il y a une base militante active. Car tous les UDF ne sont pas partis et que leur implantation historique reste significative, et que ceux qui sont restés ont fait leur révolution culturelle et admis qu’on peut aller chercher la victoire sous ses propres couleurs. Car il a un projet solide et une structure saine.

                                Peut-être que je rêve un peu mais je crois que nous sommes nombreux à préférer ce rêve à votre, heu, pragmatisme ?


                              • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 5 décembre 2007 00:58

                                À Daryn,

                                J’ai évidemment caricaturé...

                                Le problème, c’est qu’un parti sans élu n’a pas beaucoup d’influence dans la vie politique. Même Ségolène Royal en fait l’amère expérience en ayant renoncé à rester députée (à tort pour elle à mon avis).

                                Or, refuser toute alliance à droite ou à gauche, c’est forcément, dans un système majoritaire (je rappelle que les municipales ont une grosse dose de majoritaire), aller contre un mur.

                                Déjà avant les législatives de juin 2007, on nous disait : vous allez voir ce que vous allez voir. Résultats des courses : 3 députés (en fait, ça oscillait entre deux et quatre). Et des personnalités admirables comme Anne-Marie Comparini ont été sacrifiées par une telle stratégique jusque-boutiste, c’est désolant.

                                Contrairement à ce qu’on pourrait croire au niveau national (où c’est la panade), le PS est très solidement implanté localement (mieux que l’UMP d’ailleurs depuis 2004). Et de nombreux élus locaux issus du Modem vont sans doute hésiter pour savoir comment réagiront leurs électeurs... et leurs (anciens ?) partenaires politique.

                                Bien cordialement.


                              • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 5 décembre 2007 01:02

                                J’ajoute qu’il ne s’agit pas de pragmatisme, mais de réalisme.

                                Être réaliste n’empêche pas d’avoir un idéal, mais la politique, c’est surtout l’art d’équilibrer entre le possible et le souhaitable.

                                Et le rêve peut mener parfois à bien des illusions...


                              • daryn daryn 5 décembre 2007 10:38

                                Votre problème c’est que vous avez accepté et embrassez les règles du jeu viciées qui conditionnent l’activité politique en France.

                                Que le troisième parti politique de ce pays ne dispose que de trois députés à l’assemblée devrait provoquer une véritable remise en question de la loi électorale, pas un procès suffisant en incompétence de son leader.


                              • vivelecentre 4 décembre 2007 08:08

                                les soutients de Bayrou ( artigues , jacqueline gourault) soutiennent que Bayrou savait au soir du premier tour, au vu de tout les resultats que S Royal ne serait pas elue 15 jours plus tard

                                Ainsi il justifie que Bayrou n’aurait jamais accepté la proposition de Royal

                                Mais si Bayrou etait déjà convaincu de la defaite du Ps , pourquoi ce pas de deux dans l’entre deux tours ? pourquoi en debat avec Royal sachant que SArkozy n’en ferrait jamais ? Pourquoi ces declarations anti sarko, « celui pour qui je ne voterais pas » ? Pourquoi ne pas avoir observé une neutralité conforme aux engagements ni droite ni gauche ?

                                Certainement la plus grand erreur de Bayrou, ce caffouillage ayant declanché la perplexité sur les vrais intention de FB avec les consequences que l’on sait

                                soutient à sarko de ses anciens lieutenants, et defection par la suite..


                                • FrédéricLN FrédéricLN 4 décembre 2007 11:40

                                  « si Bayrou etait déjà convaincu de la defaite du Ps , pourquoi ce pas de deux dans l’entre deux tours ? pourquoi en debat avec Royal sachant que SArkozy n’en ferrait jamais ? »

                                  eh bien, peut-être que François Bayrou est partisan du débat public ?

                                  « Pourquoi ces declarations anti sarko, »celui pour qui je ne voterais pas«  ? »

                                  eh bien, peut-être parce qu’il avait l’intention de ne pas voter pour M. Sarkozy ?

                                  « Pourquoi ne pas avoir observé une neutralité conforme aux engagements ni droite ni gauche ? »

                                  eh bien, peut-être parce qu’il n’a jamais pris ce genre d’engagements ? peut-être parce que être « démocrate », c’est être exigeant envers le pouvoir, et non pas être neutre ?


                                • daryn daryn 4 décembre 2007 13:10

                                  Au soir du premier tour l’élection est pliée. Tout le monde le sait. La presse fait bien sûr semblant du contraire pour vendre de la copie lors des jours à venir mais les chiffres sont accablants. Pour gagner, SR doit bénéficier d’un fort report des voix de FB. Or celles ci vont se départager en à peu près 30% pour NS, 30% pour SR, 30% à la pêche. Quoi qu’il fasse et quoi qu’il dise. Sauf maladresse invraisemblable NS a déjà gagné.

                                  Par ailleurs FB a fait une belle campagne sur un projet propre et original, qui lui a donné un score que personne n’imaginait possible au départ (la stratégie était plutôt de l’ordre de ’12% en 2007, deuxième tour en 2012’). Il est dès lors un peu prisonnier de ce score, d’autant plus que tout indique déjà à l’époque qu’il a réussi à fédérer une tranche de la population qui ne s’intéressait plus à la politique car ne se reconnaissant pas dans l’affrontement, à bien des égards caricatural, entre ’droite sempiternelle et gauche sempiternelle’. S’il se rallie d’un bord ou de l’autre il perd l’essentiel de ce capital, qu’il espère non volatile.

                                  Fidèle à sa stratégie de privilégier le projet et les électeurs aux cadres et aux élus, FB ne se rallie donc pas. Son discours du 15/04/2007 dans lequel il étrille les deux camps restants est un modèle du genre.

                                  NS a déjà gagné, au moyen d’une campagne largement fondée sur l’effet d’annonces et la domination médiatique. Il n’a pas besoin de plus de voix de FB que celles qui vont lui revenir naturellement. Par contre le score réalisé par FB est pour lui très inquiétant pour l’avenir, ce qui motive une manoeuvre de neutralisation : en lui offrant le poste de premier ministre, ce qui se saura tôt ou tard, il s’assure soit de stériliser FB si ce dernier accepte, soit qu’on puisse lui reprocher de ne pas avoir voulu participer aux réformes nécessaires s’il refuse. C’est habile, et peut-être un des germes des défections ultérieures des cadres qui ’veulent en être’ quoi qu’il en coûte.

                                  Il ne veut évidemment pas d’un débat qui risquerait de mettre en lumière des sujets déplaisants tels que le financement de son programme ou le problème de la dette. En fait il est totalement furieux de l’espace médiatique que FB parvient à conserver dans l’entre-deux tours.

                                  Pour SR la situation est différente. Elle a déjà lourdement perdu mais elle se doit de donner le change. Son seul espace de conquête est le centre, FB ne ne veut ni ne peut pour les raisons évoquées accepter un poste de premier ministre. Reste l’offre de débat. Pour François Bayrou, c’est inespéré : cela le fait sortir de la diabolisation ’Bayrou c’est la droite’ martelée par François Hollande et lui offre une tribune qui sera suivie avidement par des électeurs socialistes qui en d’autres circonstances refuseraient totalement de l’entendre. Le débat est dès lors évidemment civilisé, FB ne lâche rien : il y a convergence sur certaines aspirations, sociales en particulier, et divergence complète sur les moyens. Aux électeurs socialistes d’y réfléchir... Les éléphants ne s’y trompaient pas qui ne voulaient à aucun prix de ce débat. S’il y a eu faute politique, c’était chez SR, pas chez FB.


                                • CAMBRONNE CAMBRONNE 4 décembre 2007 11:34

                                  BONJOUR A TOUS ET MERCI A L’AUTEUR

                                  Voila un excellent article qui fait un bon point de la situation .

                                  Je ne voudrais pas être désagréable mais je demanderais aux bayrouistes aveugles qui hantent ce site , n’est ce pas Taverneux , que leur poulain est à poil comme j’avais eu l’honneur de le prédire très précisemment dés avant le premier tour .

                                  Le dernier morceau de son pagne qui s’appelle jean marie CAVADA vient de tomber ce qui est normal .

                                  Je rappelle que je suis un vieil électeur de l’UDF . UDF oui , BAYROU non .Le PS existe inutile de fabriquer un parti de centre gauche .

                                  Salut et fraternité .


                                  • joseW 4 décembre 2007 11:50

                                    Article un peu à côté de la plaque, désolé pour son auteur qui a fait un effort de présentation.

                                    François Bayrou a compris qu’il lui fallait se débarrasser de tous les arrivistes et toutes les girouettes qui peuplaient l’ex-UDF, et rebâtir à neuf, sur des valeurs et des fondements nouveaux.

                                    Dans son discours d’investiture du modem, François Bayrou a tapé très fort sur Nicolas Sarkozy et son Nouvel Ordre Mondial basé sur un seul concept : l’Argent.

                                    Pour cela, même s’il aurait espéré un miracle au 1er tour, il a compris que cela prendrait du temps et que des compromissions de dernière minute, des rencontres secrètes sans une base d’appui solide, ne sauraient d’aucune utilité.

                                    La pari est risqué, car la France risque d’avoir très mal dans les 5 ans à venir et son redressement sera difficile.

                                    Mais c’est un pari honnête et respectable.

                                    Nous verrons bien comment tout cela évoluera dans les faits : 5 ans, c’est à la fois court et long...


                                    • GNU GNU 4 décembre 2007 12:35

                                      félicitation Sylvain pour cet article tres bien construit. Je le trouve tres novateur dans la manière d’analyser, d’interpréter et surtout de synthétiser les actes et conséquences des actes de François Bayrou. Si seulement les journaux professionnels presentaient des articles aussi bien construits, nous pourrions décripter et analyser le fond de la pensée des rédacteurs de manière pausée et sans « partisanisme » (j’ai pas trouvé le vrai mot, désolé).

                                      la justesse de ta synthèse (je me permets de te tutoyer) dépend d’un point essentiel : il faut considérer que les quelques 7 millions d’électeurs de Bayrou (dont je fais partit) auraient suivit Bayrou le sachant premier ministre de Sarkozy. Malheureusement je pense que seuls des sondages organisés avant, après l’élection et maintenant auraient pu apporter un semblant de réponse à cela.

                                      Je n’ai pas de réponse aussi catégorique que toi pour ce problème, mais tu as le mérite de le simplifier, d’opter pour un choix et d’en tirer des conclusions qui me semblent tout à fait pertinentes (au vue de ton choix).

                                      pour ma part, j’aimerai que F. Bayrou clarifie un peu sa conduite, car sur d’autres aspects elle me dérange un peu.

                                      Agir dans l’immédiat avec le gouvernement « Républicain » pour changer de manière autocratique (mais assez éclairée de la part de Sarkozy il faut l’avouer) certains des maux récurents de la société, ou regarder le train des réformes et recharger en éléctorat pour rétablir La « Démocratie » en 2012.

                                      Quelle voie choisir ? les deux sont pour moi aussi important, mais difficile à concilier lorsque l’on s’appelle F. Bayrou. ou tout simplement lorsque l’on est un politique. J’espère qu’il arrivera à concilier les deux de manière constructive (gagnant-gagnant comme on dit maintenant).

                                      je tenais encore à te félicité sur l’agencement de tes idées. Par comparaison le Monde et le Fig font figure de torchon : le Monde pour la forme (bourré de fautes d’ortographe : je suis nul aussi mais je ne prétends pas être journaliste du soi-disant meilleur journal de l’univers), et le Fig pour le fond (voir le dernier artcicle du Fig. 04/12 sur Poutine : « Poutine capitalise la fierté russe retrouvée »:ou le jeu de miroir sur la justification du Républicanisme autocratique de Sarkozy pour résoudre les maux de cette France malade).

                                      GNU


                                      • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 5 décembre 2007 01:13

                                        À GNU,

                                        Voici en effet assez bien résumé : Bayrou avait le choix soit d’influer en acceptant l’ouverture de Sarkozy et en essayant de modifier sur quelques aspects la politique actuelle (peut-être en vain, mais il aurait essayé) soit d’attendre son éventuelle heure en se mettant en recul et en construisant un nouveau parti (ce qu’il a finalement choisi).

                                        Les deux possibilités sont toutes les deux respectables. Ce qui l’est moins, c’est de considérer ceux qui ont choisi la première option après une analyse stratégique comme des traîtres alors qu’ils s’opposent à la stratégie du chef et pas à son projet présidentiel (élaboré pour la plus grand partie par des parlementaires qui sont maintenant traités de traîtres).

                                        Si la motivation des très rares ministres pourrait être très décevante (certains ont même fermé leur blog pour retirer tous leurs textes d’avant premier tour), il y en a beaucoup d’autres qui n’ont rien eu à y gagner personnellement, comme par exemple Jean-Louis Bourlanges dont l’authenticité et la sincérité ne peuvent être mises en doute.

                                        Bien cordialement.


                                      • vivelecentre 4 décembre 2007 14:33

                                        A par FrédéricLN ( «  »eh bien, peut-être que François Bayrou est partisan du débat public ?«  »"

                                        debat public ou « pollution » de l’entre deux tours ?

                                        peut etre ne savait il pas qu’il n’etait pas qualifié pour le deuxieme tour !

                                        A part ses soutiens inconditionnel, son baroud d’honneur de l’entre deux tours a plutot agaçé les francais par tant d’arrogance.. Mais il a essayé a n’importe quel prix de continuer a exister dans cette election , même apres avoir perdu Ne pouvait il se TAIRE pendant 15 jours ? ce n’est pas long pourtant !

                                        «  »eh bien, peut-être parce qu’il avait l’intention de ne pas voter pour M. Sarkozy ?«  »"

                                        bien sur , mais prendre position publiquement n’est pas neutre lorsque l’on comptabilie des millions de voix !

                                        «  »ni droite ni gauche :eh bien, peut-être parce qu’il n’a jamais pris ce genre d’engagements ? peut-être parce que être « démocrate », c’est être exigeant envers le pouvoir, et non pas être neutre ? «  »

                                        ni droite ni gauche mais dire qu’il ne faut pas voter à droite c’est passer a gauche

                                        cela peut paraitre manichéen, mais dans un scrutin majoritaire avec deux candidats un de droite un de gauche , c’est ainsi !! la seule autre solution est d’etre neutre et de SE TAIRE !


                                        • vivelecentre 5 décembre 2007 07:22

                                          hier soir, a direct 8 (tnt), F Bayrou invité de l’emission politique pendant 2H,lorsque l’on evoque le sujet des entrevues discrete avec Royal, nous indique aussi avec assurance que Sarkozy lui a demandé d’etre aussi son premier ministre !!

                                          Quand on se souvient aussi que lors de l’election de 2002, chirac lui aurait aussi demandé ( d’apres Bayrou , toujours) on comprend l’importance que Bayrou attache a sa petite personne

                                          Et on ne comprend pas pourquoi les français n’ont pas elu dès le premier tour cette homme de qualité superieur !!

                                          Peut etre le bon peuple n’a t’il pas encore pris coscience , contrairement à Royal, SArkozy, Chirac de la valeur instimable de cet homme de grande experience ayant en 4 années revolutionné l’education nationale !

                                          François , on vous en supplie , la prochaine fois que l’on change de premier ministre, il faut que vous acceptiez !! il en va de l’avenir de la France

                                          Promis, en 2022 ou 2027, apres une nouvelle retraite à Borderes, vous serez l’homme du recours !


                                          • vivelecentre 8 décembre 2007 07:22

                                            on en sait un peu plus sur l’histoire tumultueuse de l’entre deux tours

                                            d’apres « le point », De SArnez et Dray avaient negociés pour leurs patrons repectifs , un accord pour un ticket Royal Bayrou

                                            Effectivement , il etait prevu que Royal l’annonce publiquement a France 2 et Bayrou aurait aussitot confirmé

                                            Mais au dernier moment, Bayrou aurait changé d’avis et reculé devant l’obstacle...( decidement, c’est une habitude chez lui)

                                            D’où une petite vengeance dans le livre de Royal , relatant cet episode avec une parabole amoureuse !


                                            • Rémy 28 décembre 2007 22:20

                                              Si le nouveau centre avait obtenu quoi que ce soit il me semble qu’on ne se serait pas privé de le faire savoir. L’argumentation conduit donc à la démonter l’inverse. Par ailleurs si Bayrou n’existe pas, comme on essaie de nous l’inculquer jour après jour, il ne peut être considéré comme responsable de l’absence de « recentrage » dans les choix du gouvernement. S’il existe, l’intérêt de ses détracteurs étaient de lui couper l’herbe sous les pieds, or rien de cela n’est intervenu. Pourtant dieu sait qu’on en a fait des tonnes sur l’ouverture, qui pour l’instant se fait, vous avez raison de le souligner, envers les électeurs du front national, et pas vers les idées des « ralliés ».

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès