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Commentaire de daryn

sur François Bayrou de Navarre, ex-futur Premier ministre de France


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daryn daryn 4 décembre 2007 13:10

Au soir du premier tour l’élection est pliée. Tout le monde le sait. La presse fait bien sûr semblant du contraire pour vendre de la copie lors des jours à venir mais les chiffres sont accablants. Pour gagner, SR doit bénéficier d’un fort report des voix de FB. Or celles ci vont se départager en à peu près 30% pour NS, 30% pour SR, 30% à la pêche. Quoi qu’il fasse et quoi qu’il dise. Sauf maladresse invraisemblable NS a déjà gagné.

Par ailleurs FB a fait une belle campagne sur un projet propre et original, qui lui a donné un score que personne n’imaginait possible au départ (la stratégie était plutôt de l’ordre de ’12% en 2007, deuxième tour en 2012’). Il est dès lors un peu prisonnier de ce score, d’autant plus que tout indique déjà à l’époque qu’il a réussi à fédérer une tranche de la population qui ne s’intéressait plus à la politique car ne se reconnaissant pas dans l’affrontement, à bien des égards caricatural, entre ’droite sempiternelle et gauche sempiternelle’. S’il se rallie d’un bord ou de l’autre il perd l’essentiel de ce capital, qu’il espère non volatile.

Fidèle à sa stratégie de privilégier le projet et les électeurs aux cadres et aux élus, FB ne se rallie donc pas. Son discours du 15/04/2007 dans lequel il étrille les deux camps restants est un modèle du genre.

NS a déjà gagné, au moyen d’une campagne largement fondée sur l’effet d’annonces et la domination médiatique. Il n’a pas besoin de plus de voix de FB que celles qui vont lui revenir naturellement. Par contre le score réalisé par FB est pour lui très inquiétant pour l’avenir, ce qui motive une manoeuvre de neutralisation : en lui offrant le poste de premier ministre, ce qui se saura tôt ou tard, il s’assure soit de stériliser FB si ce dernier accepte, soit qu’on puisse lui reprocher de ne pas avoir voulu participer aux réformes nécessaires s’il refuse. C’est habile, et peut-être un des germes des défections ultérieures des cadres qui ’veulent en être’ quoi qu’il en coûte.

Il ne veut évidemment pas d’un débat qui risquerait de mettre en lumière des sujets déplaisants tels que le financement de son programme ou le problème de la dette. En fait il est totalement furieux de l’espace médiatique que FB parvient à conserver dans l’entre-deux tours.

Pour SR la situation est différente. Elle a déjà lourdement perdu mais elle se doit de donner le change. Son seul espace de conquête est le centre, FB ne ne veut ni ne peut pour les raisons évoquées accepter un poste de premier ministre. Reste l’offre de débat. Pour François Bayrou, c’est inespéré : cela le fait sortir de la diabolisation ’Bayrou c’est la droite’ martelée par François Hollande et lui offre une tribune qui sera suivie avidement par des électeurs socialistes qui en d’autres circonstances refuseraient totalement de l’entendre. Le débat est dès lors évidemment civilisé, FB ne lâche rien : il y a convergence sur certaines aspirations, sociales en particulier, et divergence complète sur les moyens. Aux électeurs socialistes d’y réfléchir... Les éléphants ne s’y trompaient pas qui ne voulaient à aucun prix de ce débat. S’il y a eu faute politique, c’était chez SR, pas chez FB.


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