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Commentaire de Paul Villach

sur Un principal peut-il stigmatiser secrètement un professeur devant une association de parents d'élèves ?


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Paul Villach Paul Villach 15 septembre 2006 11:34

C’est à moi que vous faites peur, parce que partisan de la raison d’État vous vous réservez une justification personnelle de violer la loi si vous le jugez bon au nom d’un alibi qui préserve les intérêts d’une oligarchie ! On ne peut que vivre en insécurité avec de pareilles gens !

L’affaire est , d’autre part, mineure, je vous l’accorde, par rapport à d’autres qui mettent la vie ou la liberté des personnes en jeu, ou par rapport au nombre de personnes concernées.

Mais elle est aussi majeure parce que toute violation des droits de la personne ne peut être minorée dans une démocratie, sous peine de finir par être excusée puis imitée. Elle est d’autant plus majeure puisque l’auteur du délit est une administration (c’est-à-dire l’agresseur soutenu par recteur, préfet, procureur, en passe d’être rejoints par la justice civile pourtant garante des droits de la personne ) alors qu’elle devrait être exemplaire dans le respect des lois !

Vous étiez curieux de connaître l’autre versant de l’affaire, c’est-à-dire le fond qui ne peut être évité dans le débat sur la compétence juridictionnelle. Voici la fameuse lettre secrète, anonymée bien sûr . Elle est adressée sur papier libre au président d’une association de parents d’élève par le principal du collège. Les incorrections et erreurs d’orthographe sont respectées .

"Monsieur le Président, je tiens à vous informer de la situation alarmante et intolérable que j’ai eu à gérer lors du conseil de classe de 3ème 4 du 2ème trimestre qui s’est déroulé le 22 mars 2004 à 17h45 au collège.

Outre les problèmes liés au fonctionnement en tant que professeur principal de la classe de M. Dupont et à sa façon de s’adresser au chef d’établissement (sic) d’autres points nettement plus inquiétants sont à relever.

En effet suite à la fin de l’étude des cas individuels d’élèves, lorsque j’ai donné la parole aux élèves délégués il n’y a rien eu à signaler si ce n’est des remerciements très appuyés par le délégué élève à M. Dupont pour son organisation du voyage en Campanie.

A la suite, les parents délégués ayant la parole j’ai eu aussi la stupeur outre les mêmes remerciements largement appuyés en direction du même professeur d’entendre Mme Renaud m’accuser de manipulation et de falsification lors du CA du 9 octobre 2003 ayant pour but d’empêcher ce voyage, cela sur un ton très agressif voire violent. Je lui ai rappelé que ces accusations étaient évidemment de sa responsabilité et que nous étions réunis pour un conseil de classe. Elle a poursuivi ses allégations en associant tous les représentants de l’assocation de parents. J’ai tenté d’expliquer la situation en reprenant les faits réels et la justification d’un vote à bulletins secrets ce pour tous les voyages proposés lors de ce CA. Je n’avais pas à me justifier surtout en conseil de classe, mais je l’ai fait dans un souci de clarté. Il va s’en dire (sic !) que M. Dupont s’est joint aux doléances de manière aussi violente à l’image de ses interventions en ma direction pendant ce conseil. Outre l’image regrettable (encore une fois) donnée aux élèves délégués, d’adultes qui sortent du contexte d’un conseil de classe pour agresser et accuser un chef d’établissement, il y a l’association de parents d’élèves qui est mise en cause puisque associée aux déclarations/accusations de ce parent délégué.

Aussi vous je vous demande (resic !) expressément de clarifier par écrit cette affaire qui dépasse largement les limites de ce qui est admissible en matière d’accusation. Il va s’en dire (rereresic !) que comme pour les autres situations qui ont pu dégénérer depuis le CA du 9 octobre 2003 (CA du 20 novembre 2003) un rapport expliquera cette situation à mes supérieurs hiérarchiques. Je joindrai votre lettre à ce rapport.

J’ajoute qu’à la fin du conseil de classe Mme Renaud s’adressant à voix haute à M. Dupont lui a dit « je ne sais pas comment vous faites pour rester dans une ambiance aussi malsaine, je suis tellement écoeurée que je sors de cette salle pour remplir la synthèse ». J’étais seul en train de ranger le matériel de vidéo projection à ce moment là dans la salle, je vous laisse le soin d’en déduire ce que je peux interprêter.

Dans l’attente d’une réponse rapide, je vous prie de croire, Monsieur le Président, en (sic) l’expression de mes sincères salutations. Le principal..."

Bref contexte : 1- au CA du 9 octobre 2003, ce principal - nouveau dans l’établissement, ancien prof d’EPS - avait, dans une grille récapitulative des voyages proposés, tenté de faire croire à tous que le prix du voyage en Campanie ( qui en était à sa 15ème édition) était de 4.400 Euros par élève (au lieu de 360 Euros) pour susciter le rejet. Le vote secret qu’il avait imposé, s’était retourné contre lui : l’anonymat avait donné à des délégués le courage de voter en faveur du voyage, contre sa volonté. Il se vengera en fin d’année scolaire en interdisant ce voyage par deux critères fantaisistes pour la réalisation d’un voyage : obligation d’en passer par un voyagiste (donc marge commerciale en plus) et un plafond de 200 Euros par élève, ce qui est bien sûr impossible pour un voyage en Campanie de 8 jours.

2- Les quatre délégués de l’assocation de parents (dont son président) avaient signé, le 1er décembre 2003 une protestation contre les méthodes de ce nouveau principal et en particulier contre son « manque d’objectivité » et la falsification des faits par le procès-verbal du Conseil d’administration du 9 octobre 2003, adopté le 20 novembre suivant.

Voyez, en matière de violence scolaire, les élèves peuvent être parfois à bonne école !


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