Non Tall, je crois que Sarkozy est totalement de bonne foi en essayant de faire libérer Mme Betancourt. Comme je le dis dans mon article, je pense que c’est dans sa nature (il l’avait déjà montré à Neuilly lors de l’affaire de la maternelle) d’aller au charbon.
Sarkozy est sincère. J’en suis convaincu. Cela dit, je refuse d’ériger la sincérité en valeur absolue, de façon générale et à fortiori en politique.
Sur un plan philosophique, je me range volontiers derrière Kant quand il dit « Il n’est pas possible à l’homme de pénétrer assez loin dans les profondeurs de son propre coeur pour pouvoir jamais être pleinement certain, ne serait-ce même que dans un seul acte, de la pureté de son dessein moral et de la sincérité de son intention ». A l’inverse de Sarkozy, Mitterrand confessait que « la complexité lui était naturelle », que la personne qui le connaisait le mieux ne percevait que « 30% de sa personnalité » et qu’« on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens ». Et, en dépit de ses nombreux mensonges, il a été un homme politique clairvoyant et avisé. Dans ces conditions, je vous le demande « Quelle est donc alors la valeur de la sincérité ? ». Pour moi, elle est tout à fait négligeable !
Enfin, sur un plan politique, le fait qu’un homme soit sincère, en ligne avec sa conscience, ses principes, ne signifie pas qu’on soit d’accord avec lui. Donc, je ne veux pas accabler NS, je lui reconnais sa sincérité, je ne souhaite pas son échec ou pire la mort d’un otage mais je ne suis pas d’accord avec lui et son mode de gouvernance.