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Accueil du site > Tribune Libre > Les dindons de la Farc

Les dindons de la Farc

Après Chavez, récemment éconduit par le président Uribe, Nicolas Sarkozy est appelé par le gouvernement Colombien et les Farc à la table de négociation. Dans cette version moderne d’on « délivre de la jungle », notre Mowgli national, le têtu « petit d’homme », peut craindre des dangers plus redoutables que la mâchoire acérée de Dominique Shere Khan, le regard hypnotiseur de Ségolène Kaa ou le coup de griffe du débonnaire ours Bayroo.

Mine de rien, de Neuilly à Bogota et à défaut de celle du pouvoir d’achat, notre omni président est en train de se faire une spécialité de la libération d’otages. Après les bambins de la maternelle de Neuilly, les infirmières bulgares en Libye, quelques aventuriers d’une arche perdue (et parfaitement oubliée depuis) au Tchad, c’est au tour d’Ingrid Betancourt en Colombie.

Toutefois, cette dernière opération n’est pas sans risques. J’en vois principalement deux.

Tout d’abord, négocier avec les Farc peut s’avérer plus ardu que faire dérailler l’ersatz de guérilla marxiste qui avait récemment pris en otages 60 millions de Français. Les Farc ne sont ni l’armée enterrée de Xian, ni Sud Rail (de coke ?), pas plus que leur chef Manuel Marulanda Vélez, alias Tirofijo « Tir précis », ne passe pour le leucoderme et barbu cousin d’Idriss Déby ou de Bernard Thibault.

Sans parler des difficultés techniques dont la moindre n’est pas de savoir comment convoyer, au cœur d’une jungle aussi profonde qu’inhospitalière, le contenu de deux Airbus de plumitifs inféodés, troubadours en mal de reconnaissance et autres ministres en rupture de ban qui, depuis six mois, collent aux basques du président comme la déprime à la France d’en bas.

Second point, loin de moi l’idée d’être bassement chafouin, mais il faudrait qu’un minimum d’éthique préside à cette négociation.

L’idée même de s’y associer ne constitue-t-elle pas une justification, une reconnaissance des Farc ? Ils souhaitent la présence de Nicolas Sarkozy. Le Monde révèle aujourd’hui qu’un « commandant des Farc, Ivan Marquez, avait insisté, le 1er décembre, sur le rôle très important du président français dans la suite à donner aux négociations ».

Et comment ne pas s’inquiéter quand Rodrigo Granda, considéré comme le n° 2 des Farc et libéré en juin 2007 par le président colombien Alvaro Uribe à la demande expresse de son homologue français, déclare dans Libération « Pour Sarkozy, nous sommes un mouvement de libération » ? Lire également à ce sujet un autre entretien accordé au Monde diplomatique.

Même les causes les plus nobles peuvent être avilies au nom du pragmatisme ou de l’obsession du résultat. Pour preuve, ce récent voyage présidentiel au Tchad, du reste parfaitement inutile, et les marques de gratitude déplacées voire obscènes d’un président français déclarant « le président tchadien Idriss Déby Itno peut compter sur ma reconnaissance et mon amitié » et autres réjouissants « Merci, cher Idriss, pour ta collaboration ».

La fin justifie-t-elle toujours les moyens ? Idriss Déby reste un dictateur sanguinaire. Et rappelons tout de même que les Farc sont qualifiées d’organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne. Que leur pain quotidien est fait de prise d’otages (2 000 estimés, la plupart « économiques » dont plus de 300 enfants et 56 « politiques » dont Ingrid Betancourt), d’extorsion de fonds, de soutien au marché de la drogue, sans compter les dizaines de milliers d’assassinats.

A force d’impeccables succès diplomatiques et de nobles ingérences, il ne faudrait pas qu’on finisse un jour plus copains que cochons avec la crème des tyrans et des assassins de la planète.

Voilà pour moi les deux dangers qui guettent le président français. Ils ne sont au fond que la résultante de deux originalités de l’homme :
- son entrain vibrionnant : ce besoin vital d’aller sur le terrain, d’en découdre partout où ça barde, cette soif d’immédiat, d’émotion, ce parti pris de transes que je trouve personnellement grotesque ;
- son obsession de « réussir » : il y concentre toute son énergie au prix d’un « équilibre fragile » entre héros de Nietzsche (pour la volonté de puissance) et Faust (pour la tentation, le pacte avec Satan).

Tiens ! Je risque une suggestion... Plutôt que d’y aller lui-même, pourquoi ne pas y envoyer une délégation française, composée de pointures endurcies au mal telles l’abbé Denis Gautier-Sauvagnac et son élixir à fluidifier les relations, l’« idiot » présidentiel David Martinon, accompagnés par exemple de Didier Barbelivien, Mireille Mathieu ou tout autre arme de destruction massive de la culture française ? Une telle brochette me paraît indiscutablement apte à faire libérer les otages voire, si Dieu veut, à vendre un ou deux rafales aux Farc, en prime.

Mais j’entends ça et là, au détour de blogs subversifs, certaines mauvaises langues avancer qu’il n’y aurait pas que des inconvénients si l’affaire venait à tourner vinaigre et si Nicolas et le contenu des Airbus qu’il remorque (j’espère qu’on préviendra Alain Delon assez à l’avance pour qu’il se joigne à l’expédition) restaient prisonniers de la forêt colombienne. Disons jusqu’en juin 2012.

A l’idée d’une telle éventualité (à défaut de faire une consommation immodérée des végétaux psychotropes dont la Colombie nous inonde, on peut toujours rêver), je me permets de conseiller à ceux qui seraient du voyage d’emporter avec eux le « Manuel des Castors Juniors ». Cette formidable encyclopédie est aussi essentielle à la survie en jungle subtropicale que jogging et cagoule le sont à celle en banlieue parisienne. Il pourront ainsi, au fil de longues années de captivité végétative, y puiser ces mille et une astuces fort utiles à l’otage retenu en centre Colombie, et notamment comment construire un piège à mygale avec une boîte de camembert, un trombone et une pompe à vélo ou encore terrasser le guérillero le plus féroce en lui donnant à choisir entre la lecture des œuvres complètes d’Henri Guaino et celle du mini-traité simplifié européen.

Nul doute que leur libération n’en serait que facilitée, sachant qu’il serait parfaitement illusoire pour eux de compter sur la diligence de leurs successeurs en France (n’est-ce pas Dominique ?), sur l’émotion des mélomanes et cinéphiles, ou plus simplement sur la compassion du Français moyen, miné qu’il est par des soucis plus concrets tels l’échéance du prochain tiers prévisionnel, la note de gaz ou le futur nominé de Nouvelle star.

Le mieux, à tout bien réfléchir, serait de refuser cette « bizarre » invitation qui passerait par ailleurs pour une incongruité diplomatique si elle était faite au président américain ou à la chancelière allemande. Ne serait ce que pour éviter que la France ne se transforme un jour... en dindon de la Farc.

Sources
Wikipédia
Le site official des Farc (en espagnol)
Entretien avec Granda (Libération)
Entretien avec Granda (Le Monde diplomatique)
Office of Counterterrorism
Décision du Conseil du 21 décembre 2005 dans le cadre de la lutte contre le terrorisme


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33 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 6 décembre 2007 10:09

    Il est répugant de savoir que par votre haine du TSS,vous préférez voir une femme mourrir.

    les citoyens français de droite comme de gauche comprennent en regardant l’image d’Ingrid Bettancourt qu’il y a une urgence,celui de sauver une française.

    parce que nous sommes FRANCAIS,nous avons l’obligation d’aller chercher cette citoyenne française et parce que notre pays représente encore quelque chose dans le monde,nous devons exiger des américains qu’il rappelle le président Colombien à des obligations humanitaires.

    Oui,je fais confiance au président Nicolas Sarkozy pour liberer cette citoyenne française et j’espere prochainement lui dire "Bonjour Madame" même si pour cela,la France doit obliger les deux parties en guerre dans un pays ou la drogue est le seul produit d’exportation.

     

     

     

     

     

     

     


    • pabix 6 décembre 2007 10:33

      Savez-vous que la Colombie exporte autre chose et que c’est une insulte à ce pays que de le réduire au trafic de drogue (certes un problème majeur) ?


    • Argo Argo 6 décembre 2007 11:20

      Cher Lerma,

      Primo c’est honteux de dire que la Colombie repose sur le trafic de drogue pour son économie. Ce sont les FARC qui gèrent la drogue (comme ce sont les talibans qui le font en afghanistan). PAS l’état Colombien !

      Second point, mon principe est qu’on ne négocie pas avec le terrorisme (et les FARC sont unaniment classées dans cette catégorie). Doit-on négocier avec Al Quaida ? C’est EXACTEMENT la même chose si ce n’est que les FARC, étant plus "anciens" ont plus de morts sur la conscience.

      Je comprends la détresse de la famille Betancourt comme celle de miliers d’autres otages ou victimes des FARC. J’espère sincérement qu’elle sera libérée. En revanche, je ne suis pas d’acord avec la mise en scène systématique du malheur (et dieu sait qu’on en a à plein médias en ce moment). Je n’aime pas cette république d’émotions, ce barnum médiatique ou NS nous entraîne. Je lui préfère un république d’opinions. Ce mode de gouvernance basé sur les symboles, les coups médiatiques, m’exaspère.

      Où donc voyez vous ce type de gouvernance ailleurs qu’en France ? Aux USA ? Non. En Allemagne, en Espagne, en Italie, En belgique ? Non. Je vous concède quelques républiques bananières et clowns exotiques (genre Deby ou Chavez). Le problème de Nicolas Sarkozy, c’est qu’il n’est ni gaulliste (le général se retournerait dans sa tombe aujourd’hui), ni libéral, mais simplement POPULISTE et accessoirement de moins en moins populaire.

      Tiens. Allez voir sur ce site. Un extrait :

      "Avez-vous déjà entendu parler d’Aida Duvaltier  ?

      Aida Duvaltier avait 67 ans et elle était franco-colombienne, comme Ingrid Betancourt. Elle était également courageuse, comme son alter-ego, d’un courage plein de noblesse, et non pas d’une imprudence : Aida a insisté pour prendre la place de son mari français qu’un commando armé était venu kidnapper. C’était en 2001, un an avant Ingrid, en Colombie. Elle n’est jamais revenue. Les hommes qui ont débarqué dans la propriété des Duvaltier, à trois heures de route de la ville colombienne de Medellín, appartenaient à l’Armée populaire de libération, résidu d’une guérilla maoïste démobilisée. Aida est partie avec eux. Ils ont exigé une rançon. La famille a payé. Les ravisseurs ont demandé plus, avant de disparaître définitivement. Son mari et ses cinq enfants voulaient croire qu’Aida était toujours vivante. On l’a retrouvé morte en 2006, sans que jamais sa disparition ne fasse la une du 13 heures. Sans que sa photo géante ne soit affichée place de l’Hôtel de Ville. Sans que le Président ou le ministre des affaires étrangères ne se démène pour faire quelque chose pour elle.

      Aida Duvaltier n’était ni journaliste, ni candidate à la présidence de la République, ni amie de M. de Villepin. Personne n’en a parlé. Voilà pourquoi je regrette que la campagne de libération d’Ingrid Betancourt soit devenue un objet politique, et je fustige le coté “Déesse imposée”. Non, la libération d’Ingrid ne me “passionne” pas, comme ces messieurs-dames de la télé semblent l’accroire. "

      Intéressant, non ?


    • Zalka Zalka 6 décembre 2007 16:01

      Euh, les deux camps comptent leurs barons de la drogue. Pablo Escobar ne pouvait pas blairer les cocos. Bon cela n’excuse pas les farc pour autant...


    • Gilles Gilles 7 décembre 2007 07:38

      « Ce sont les FARC qui gèrent la drogue (comme ce sont les talibans qui le font en afghanistan). »

      Vrai et faux. Ils tirent certains de leurs revenus du traffic, mais il y a aussi :

      - les barons de la drogues, quoiqu’en perte de vitesse, mais les baronnets non affiliés idéologiquement récupère le marché

      - les paramilitaires (AUC....), tuant et rançonnant au moins autant que les arcs, dont on a appris dernièrement qu’ils étaient aidés par une partie de l’armée et même des DIZAINES de députés et sénateurs (quelques-uns sont même en prison d’ailleurs). C’est d’ailleurs du coté du gouvernement qu’il faut chercher ceux qui ont aidé ces groupes à émerger

      - N’oublions pas aussi que des présidents colombiens, comme Samper, ont eu leur campagne financée par la les trafiquants de drogue

      Vous réduisez vous aussi quelque peu.


    • phiconvers phiconvers 6 décembre 2007 10:47

      Bravo, votre bon sens est rassurant. Je ne sais pas si vous connaissez la Colombie mais, si ce n’est pas le cas, vous avez du mérite à résister à l’assourdissante "propagande" de ceux qui se prétendent les alliés de Mme Betancourt et qui carressent dans le sens du poil ses ravisseurs depuis plus de cinq ans maintenant.

      Partageons nos analyses : article.php3 ?id_article=32155


      • tvargentine.com lerma 6 décembre 2007 11:45

        Les guerilleros du FARC ne sont pas des terroristes mais des Colombiens qui se sont battus durant des années face aux milices d’extrèmes droites ou aux escadrons de la mort durant ces trentes dernières années et dans la mesure ou la seule richesse existante est la drogue,nous comprenons bien le comportement des deux parties,aucunes ne veut céder pour ne pas tout perdre.

        Il ne m’appartient pas de relire l’histoire trop charger de meutres en Amérique centrale et e, Amérique du Sud,mais oui la Colombie est exportateur de drogue dans le monde et cet argent sale finance aussi bien les deux extrèmes eu guerre.

        Ne pas le reconnaitre c’est faire preuve de fanatisme et d’aveuglement haineux

        La France peut imposer la paix par un embargo contre ce pays jusqu’a ce que les partis en présence se mettent autour d’une table afin d’aradiquer la loi de la terreur ,du meurtre,des enlévements et de la drogue.

         

         

         


        • Argo Argo 6 décembre 2007 12:22

          Lerma,

          Vous dites "Les guerilleros du FARC ne sont pas des terroristes". Eh bien si, précisément, ce sont des terroristes et de la pire espèce. Des dizaines de milliers de morts hommes femmes et enfants, des milliers d’enlèvements y compris d’enfants.

          Bon, je vous remets les liens de l’article vers les listes d’organisations terroristes établies par la Commission Européenne et le Congrès américain. Elles diffèrent sur certains points (ETA et IRA notamment) mais les FARC figurent dans les deux.

          Lerma, pour une personne de droite, je ne comprends pas ce soudain accès de sympathie pour la guerilla marxiste. Que Sarkozy libère Mme Betancourt, tant mieux, mais pas au prix d’une reconnaissance des FARC, ne serait ce qu’infinitésimale. Ce serait mettre en l’air des années d’efforts de lutte contre le terrorisme et inciter d’autres organisations du même acabit à enlever d’autres otages Français, un remède à court terme pire que le mal. 

          Non, la fin ne justifie pas toujours les moyens. Par ailleurs, je constate que Nicolas Sarkozy himself n’accepte pas (pour l’heure) l’invitation et répond (hier soir) par un discours " poignant " de solidarité. Je cite " Je forme un rêve : voir Ingrid Betancourt au milieu des siens pour Noël ".  


        • Philou017 Philou017 6 décembre 2007 13:30

           @l’auteur :
          "Vous dites "Les guerilleros du FARC ne sont pas des terroristes". Eh bien si, précisément, ce sont des terroristes et de la pire espèce. Des dizaines de milliers de morts hommes femmes et enfants, des milliers d’enlèvements y compris d’enfants.

          Bon, je vous remets les liens de l’article vers les listes d’organisations terroristes établies par la Commission Européenne et le Congrès américain. Elles diffèrent sur certains points (ETA et IRA notamment) mais les FARC figurent dans les deux."

          Je pense qu’il y a pas mal de propagande dans votre discours. Vous parlez de dizaines de milliers de morts, d’après vous par les FARC, où sont vos preuves ? Le Congres Américain, quelle rigolade. Quand à la commission Européenne, elle se contente bien souvent de suivre l’avis de Washington. Vous feriez mieux de consulter des avis plus indépendants.

           Comment peut-on présenter la situation de façon si simpliste ? Montrer du doigt les Farc comme les méchants terroristes et le gouvernement comme essayant légitimement d’arrêter la violence, est mensonger.Pour comprendre la situation en Colombie, il faut replacer les choses dans le contexte. Je reprend vos propres sources :

          " Les groupes paramilitaires sont soutenus par les gros propriétaires ruraux, pour éliminer systématiquement toute opposition politique.

          Bien que les groupes paramilitaires soient en principe illégaux en Colombie, le gouvernement intervient rarement après les attaques paramilitaires contre des civils ; l’armée et la police ont opéré parfois avec certains de ces groupes. Les groupes paramilitaires et l’armée se sont fréquemment croisés sans qu’il n’y ait eu d’action entreprise par l’armée. De plus, 75% des militaires sont favorables aux groupes paramilitaires.

          Cependant, de l’aveu même du leader des AUC Carlos Castano, les paramilitaires tirent environ 70% de leurs revenus du trafic de drogue, et contrôlent les filières depuis la production jusqu’à l’exportation. Cela met en lumière un double-jeu du gouvernement colombien, qui reçoit une aide financière importante consacrée à la lutte contre les narcotrafiquants mais garde une position ambiguë envers les AUC .

          On estime que 1600 personnes sont retenues en otage, dont Ingrid Betancourt retenue depuis février 2002. Plus de 400 de ces enlèvements ont été perpétrés par des groupes d’opposition armés, 120 au moins par des paramilitaires et environ 350 par des bandes criminelles. Dans plus de 300 cas, les auteurs n’ont pas pu être identifiés."(wikipédia).

          La violence vient surtout du pouvoir et des paramilitaires dans un pays malade de corruption et de violence. Les Farc ne sont pas des enfants de cœur. Mais quand on voit que le pouvoir en place est un pouvoir fasciste (je pese mes mots) mêlé à la drogue, ayant initié et protégé les groupes paramilitaires qui eux ont réellement des milliers d’assassinats sur la conscience, il ne peut en être autrement.

          Par ailleurs, je suis scandalisé par votre rhétorique. Vous reprochez à Lerma de défendre les Farc alors qu’il est de droite. Si je comprends bien, quand on est de droite, on doit défendre certaines idées, peu importe la réalité des choses. L’important c’est d’avoir des opinions conformes à la ligne directrice et à votre façon de voir le monde.

           Sincèrement, que venez-vous faire sur Agoravox ?

           De plus, je trouve votre article confus et rempli de jugements à l’emporte pièce. La situation en Colombie et le problème dramatique des otages mérite mieux que cela.


        • Gilles Gilles 7 décembre 2007 07:40

          « Lerma, pour une personne de droite, »

          Non, Lerma est une personne qui aime aller a contre courant des autres intervenants, quelqu’ils soit.

          Il est là pour la provoc !


        • Gilles Gilles 7 décembre 2007 07:55

          Ce qui est sûr c’est que pour faire libérer Ingrid, et accessoirement quelques autres otages, va falloir raquer

          Le coté humanitaire, c’est du show pour plaire au populo et cacher les enjeux réel, peu politiquement corrects

          Les Farcs enlèvent les gens pour du pognon ou pour faire pression sur le gouvernement colombien. S’ils libèrent c’est :

          - que la rançon est payée

          - qu’un accord fasse libérer quelques centaines de guérilléros enfermés

          Donc, dans tous les cas on donnera plus de moyens au Farcs pour continuer la lutte, et accessoirement générer plus de combats, plus de morts parmi les civils et l’armée. Je comprend qu’Uribe veuille éviter ça.....et je crois qu’il est bien soutenu par sa population pour ça.

          Je me demande ce que Sarkozy pourrait promettre.... à voir. Quoiqu’il en sorte il faudra une commission pour savoir ce qui a été promis et réglé en sous main (rançon, libération e gurilleros.... le tout de manière occulté)

          Mais bon, on a vu qu’il ne se mouillait pas trop pour l’instant et je le comprend. cette invit des Farcs est une sorte de piège, c’est évident. Uribe et les Farcs ont des comptes à régler, les deux veulent se servir de cet allumé qui débarque inopinément et prêt à tout pour briller. Je serai étonné que Sarkozy aille se foutre tête baissé dans ce merdier

          Imaginez que la France paie des dizaines, voir des centaines de millions d’euros aux Farcs. Imaginez les réactions anti françaises en Colombie. Imaginez la réaction US, foudroyant Sarkozy pour financer leurs ennemis. Jamais il ne se risquera à énerver les US en début de mandat alors qu’il montre sa volonté de faire route avec eux y compris en étant prêt à rentrer en guerre contre l’Iran

          Avec Chavez c’était cool. Il s’occupait de tout, des négociations, était en première ligne et Sarkozy n’avait qu’à récupérer les résultats, si positifs, devant le public français béat. Mais Uribe a viré Chavez pour un motif foireux, probablement pour inciter Sarko a se mouiller un peu la chemise. D’ailleurs avez vous remarqué l’empressement d’Uribe à accepter une rencontre Farc-Sarko ? Un président qui en laisse un autre faire son boulot dans son pays, c’est carrément de l’ingérence... à moins u’il n’y ait anguille sous roche

          Bref affaire intéressante niveau politique.


        • TALL 6 décembre 2007 11:54

          Prévisible. Il sont tellement bornés dans leur jeu de cow-boys/indiens gauche/droite qu’ils préfèreraient encore voir le Grand Satan de Droite se casser la gueule plutôt que de résussir sa tentative de sauver une femme de gauche.

          Je l’ai déjà dit, et je le répèterai encore souvent, Sarkozy est avant tout Sarkozy, et il est capable d’actions de gauche pour peu qu’il ait un coup de coeur en ce sens sur un sujet bien précis.


          • Argo Argo 6 décembre 2007 13:06

            Non Tall, je crois que Sarkozy est totalement de bonne foi en essayant de faire libérer Mme Betancourt. Comme je le dis dans mon article, je pense que c’est dans sa nature (il l’avait déjà montré à Neuilly lors de l’affaire de la maternelle) d’aller au charbon.

            Sarkozy est sincère. J’en suis convaincu. Cela dit, je refuse d’ériger la sincérité en valeur absolue, de façon générale et à fortiori en politique.

            Sur un plan philosophique, je me range volontiers derrière Kant quand il dit « Il n’est pas possible à l’homme de pénétrer assez loin dans les profondeurs de son propre coeur pour pouvoir jamais être pleinement certain, ne serait-ce même que dans un seul acte, de la pureté de son dessein moral et de la sincérité de son intention ». A l’inverse de Sarkozy, Mitterrand confessait que « la complexité lui était naturelle », que la personne qui le connaisait le mieux ne percevait que « 30% de sa personnalité » et qu’« on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens ». Et, en dépit de ses nombreux mensonges, il a été un homme politique clairvoyant et avisé. Dans ces conditions, je vous le demande « Quelle est donc alors la valeur de la sincérité ? ». Pour moi, elle est tout à fait négligeable !

            Enfin, sur un plan politique, le fait qu’un homme soit sincère, en ligne avec sa conscience, ses principes, ne signifie pas qu’on soit d’accord avec lui. Donc, je ne veux pas accabler NS, je lui reconnais sa sincérité, je ne souhaite pas son échec ou pire la mort d’un otage mais je ne suis pas d’accord avec lui et son mode de gouvernance.


          • TALL 6 décembre 2007 13:40

            Ce que vous dites sur l’âme humaine est correct : il est très difficile de se connaître vraiment. Et sur ce point justement, observez bien votre for intérieur le jour où elle sera éventuellement libérée. Ce sera intéressant pour vous.


          • Sandro Ferretti SANDRO 6 décembre 2007 12:22

            @ Argo,

             

            Et si on envoyait plutot le FLNC, - canal historique ou Brise de Mer, peu importe-, pour négocier cela avec des "collègues" et tenter ainsi de redorer leur blason un peu terni ces temps-ci ?

            Genre échange de figatelli et de beignes(ets) de chataignes (...)contre un peu de coke à sniffer quand les temps sont durs ?

            Ca épargnerait les riques pour M. Rolex. En cas de succès , on pourrait méme passer un petit coup de fil au Président de la Cour d’Assises spéciale de Paris.

            Allez , c’est pour rire, je connais vos sympathies pour l’ile. C’est juste pour voir si vous n’étes pas endormi sur vos lauriers voxiens.

            PS : je propose de faire la remise de l’otage non pas au milieu d’un pont, mais chez Paul Minchelli, où il y a réellement le meilleur poisson de Paris. Vous en seriez ? ( loup grillé /tomates confites sur son lit d’huile d’olive Baroni pour tout le monde) C’est le 55 qui paye.


            • Argo Argo 6 décembre 2007 12:30

              Sandro bonjour,

              Je me passionne pour la gastronomie. On est loin des Farc. Vous me faites déraper... Paul Minchelli ? Avec plaisir. J’aime bien Le Duc aussi, et la Cagouille. Cela dit, les additions sont assez dissuasives. Mais pour l’occasion, oui. Et si vous y passez un jour, Le Pirate à Erbalunga... 

              Lerma par pitié, ne commentez pas cette digression qui ne s’adresse qu’à Sandro.


            • Sandro Ferretti SANDRO 6 décembre 2007 13:39

              C’est en effet une "private joke" avec Argo ( quoique une échange" Colona/ Bettancourt " chez P. Minchelli, cela aurait de la gueule...)

              Pour ne pas paraitre futile sur un sujet qui ne l’est pas, je dirais ceci :

              1/ -Argo cite pertinement une affaire que j’avais oublié, mais qui est rigoureusement exacte, et qui dit bien qui sont les FARC.

              2/ Il est en effet énervant, au minimum lassant, que certains cas soient sortis de l’ombre et pas d’autres, en fonction de critère finalement assez contingents

               

              3/ Plus fondamentalement, une négociation , c’est un métier, quelqu’en soit l’enjeu (un texte ou la vie d’un homme). La régle fondamentale est de ne pas désigner imprudement à l’adversaire l’importance -et donc le prix- que vous donnez à l’enjeu de la négociation.

              C’est tout l’effet désastreux de la médiatisation et de l’esthétisme du malheur de l’affaire Betancourt. Les "bien pensants" croient aider, mais ils ne font qu’affaiblir les chances de succès d’un négociateur, en désignant d’emblée que vous étes prét à payer beaucoup( et je ne parle pas que d’argent).

              A l’inverse, cette médiatisation ne protège pas Ingrid. Au contraire, en cas de problème (et soyons concret, sa mort) un impact médiatique inespéré est donné à la "cause", avec une faible contrepartie, s’agissant de gens acculés de toutes façons (ce n’est pas un parti, plus méme une armée, c’une nébuleuse, un agrégat, un terrorisme de "métastates", comme en Corse).

              Donc, actuellement, le bilan cout/ avantage n’est pas favorable, à cause d’erreurs d’appréciation dans la stratégie à conduire.

              Quand on "négocie la vie" de quelqu’un (et je comprends que le terme puisse choquer, mais c’est comme cela que cela marche), il est bon de coucher avec le mystère, comme disait Camus.

              Parce qu’un prix à payer, il y en a toujours. Tout de suite ou plus tard. Je suis placé pour le savoir.

              Quelques fois, ca empéche de dormir la nuit. Mais pas les politiques, bien sur. Leurs "démineurs" seulement.

               


            • tvargentine.com lerma 6 décembre 2007 12:55

              Loin de moi de prendre parti,je seul parti est celui d’un état de droit comme cela existe maintenant au Vénézuela,en Argentine,au Brésil,en Bolivie....bref,partout ou la démocratie est passé les tortionnaires d’extrème droite ou de gauche ont été neutralisé.

              Si ce pays est toujours en guerre civile,c’est que les vieux démons qui consistent à traiter un opposant de fasciste si vous étes marxiste et de marxiste si vous etes d’extrème droite !

              Le peuple il compte les morts.

              Oui,votre article est malsain et partisan car sectaire et c’est le sectarisme qui est responsable de cette situation dans ce pays.

              Oui,la France doit demander un embargo civile et militaire jusqu’à ce que les responsables politiques prennent leur responsabilité de faire la paix.

              Mais veulent-ils la paix ?

               


              • Argo Argo 6 décembre 2007 13:17

                Lerma,

                Mon article est partisan ou sectaire ? Oui ! Je hais les Farc et tout ce qui leur ressemble et j’en suis fier. Un embargo, dites vous ? Vous voulez quoi, affamer le peuple colombien, virer Uribe ? Vos vues recoupent exactement celles des Farc.

                Je n’aime pas cette approche assez "tendance" qui consiste à renverser la charge, à faire passer les tortionnaires pour les victimes et le gouvernement Colombien pour coupable, responsable de la situation. Mais parlez en avec des Colombiens... 


              • Philou017 Philou017 6 décembre 2007 13:34

                "Je n’aime pas cette approche assez "tendance" qui consiste à renverser la charge"

                Exhumations sur des sites de fosses communes

                Plus de 80 fosses communes ont été découvertes ; elles contenaient les restes d’environ 200 personnes tuées par des groupes paramilitaires pendant le conflit. L’Unité justice et paix de la Fiscalía General a estimé à environ 3000 le nombre de victimes de disparition forcée dont le corps n’avait toujours pas été retrouvé. Ce chiffre semblait toutefois largement en deçà de la réalité. Des inquiétudes ont été exprimées au sujet de certaines exhumations (la manière dont elles étaient réalisées étant jugée susceptible de compromettre l’intégrité des preuves médicolégales recueillies) et des conditions dans lesquelles les restes mis au jour étaient entreposés par les autorités. Certains se sont également dits préoccupés par le fait que les corps retrouvés n’étaient pas identifiés avec certitude et que les éléments de preuve collectés ne faisaient pas l’objet d’expertises médicolégales en bonne et due forme. D’après certaines sources, des restes avaient été retirés de certaines fosses communes par des paramilitaires.

                 http://thereport.amnesty.org/fra/Regions/Americas/Colombia

                 


              • Ploum 6 décembre 2007 14:24

                "Si ce pays est toujours en guerre civile,c’est que les vieux démons qui consistent à traiter un opposant de fasciste si vous étes marxiste et de marxiste si vous etes d’extrème droite !"

                 

                Espérons que vous vous souviendrez de cette phrase que vous venez d’écrire la prochaine fois que vous serez tenté de traiter François Hollande et Ségolène Royal de couple Ceaucescu par exemple, ou alors quand vous serez tenté de traiter de "Troskiste" toute personne osant emettre une critique aussi légère soit elle de votre idole président.


              • Argo Argo 6 décembre 2007 15:00

                Vous extirpez du rapport d’Amnesty un des aspects de la sale guerre engagée en Colombie, les exactions des forces para-militaires. Citez donc aussi les parties du rapport qui accablent les Farc. Vous croyez que les débordements de certaines milices exonèrent les Farc ? Vous jouez un malheur contre un autre ?

                Je vous signale qu’Uribe ne porte pas seul le poids des atrocités de 50 ans de guerre, avec tout ce que cela comporte comme malheurs. Il s’est engagé dans un programme de démobilisation des forces para-militaires. Parralèllement, avec l’aide des USA, il renforce l’armée officielle (environ 300 000 hommes) et a réussi à limiter la capacité de nuisance sur le terrain des Farc et de l’ELN, à défaut de réussir à les couper de leur financement principal, la drogue pour 40%, qui avec le reste des activités (exactions, enlèvements) leur procure un budget quotidien estimé à un million de dollars.

                Mais comment négocier avec des Farc qui n’ont aucune vision politique, avec un chef de 76 ans qui prône l’immobilisme politique, pour qui seule l’action compte, maintient ses troupes (environ 15 000 hommes) dans la terreur, pratique la politique de la chaise vide, interdit par la force à ses concitoyens de voter et met la mise à l’écart d’Uribe en préalable à toute discussion ? Il n’y a que la lutte armée contre de tels malades. Négocie-t-on avec Ben Laden ?

                Voilà un excellent article, très complet que je vous laisse sur le sujet.

                PS : Une dernière mise au point. Le propos initial de mon article n’était pas de stigmatiser les Farc ou Nicolas Sarkozy mais d’attirer l’attention sur la difficulté (l’impossibilité historique) à négocier avec les Farc et l’écueil d’une médiatisation "à la Sarko" de la négociation entre la France et ces terroristes.

                Qu’on intervienne en sous main pour libérer les otages, parfait, et c’est en cours depuis longtemps. Ne prenez pas Chirac ou Villepin (ami de la famille Betancourt) pour les derniers des imbéciles.

                Qu’on en fasse un barnum médiatique, non ! Lisez donc le commentaire de Sandro.

                Mais puisque d’aucuns ici font l’apologie des Farc qu’ils aillent sur place, sympathisants béats, exprimer leur compassion pour ces miséreux et débonnaires paysans marxistes persécutés par le grand méchant impérialiste Uribe. Bon voyage ! Vos commentaires nous manqueront... :->


              • Philou017 Philou017 6 décembre 2007 16:33

                Pour clarifier un peu les choses, je reprends le document que vous citez :

                Dans les années 90 (page 6) :
                "Elles (FARC et ELN) vont pourtant vite découvrir qu’elles n’ont plus seulement à se battre contre les forces armées et les institutions de l’état : ellse sont aussi confrontées à un adversaire moins visible, les groupes paramilitaires. Ceux-ci n’ont certes pas attendu 1990 pour entrer en action. En association avec les narco-trafiquants,ils ont depuis 1985 frappé pêle-mêle militants de gauche, défenseurs des droits de l’homme. Ils ont réussi, on y reviendra, a exterminer une grande partie des membres d’une formation politique, l’Union patriotique, que les FARC et le parti communiste avient créée en 1985. ils sont aussi responsables de l’assassinat de leaders politiques de premier plan - dont trois à l’élection présidentielle de 1990 : le libéral Luis Carlos Galàn , grand favori ; le leader de l’Union Patriotique, Bertand Jaramillo ; le leader démobilisé du MI9, Carlos Pizarro. Pour beaucoup de ces assassinats, narcotrafiquants et paramilitaires ont pu compter sur la collaboration de membres de forces de l’ordre et de politiciens.
                Document scanfarc du site L’Express."

                Dans le document d’Amnesty International :
                On trouve des exemples de crimes attribuées aux Farc , mais aucune certitude puisqu’il s’agit des allégations du gouvernement. Que les farc aient commis des exactions, nul ne le conteste. Pour moi, il s’agit de replacer les choses dans le contexte. Les Farc ne sont certainement pas l’élément le plus violent en Colombie. Le gouvernement et les paramilitaires sont bien plus sanglants.

                "Il s’est engagé dans un programme de démobilisation des forces para-militaires."
                Ou comment blanchir des groupes d’assassins :

                Des défenseurs des droits humains ont été soumis à des arrestations et des procédures judiciaires arbitraires visant à discréditer leur travail. Souvent très médiatisées, ces dernières ont aussi fréquemment pour effet de montrer du doigt des militants, qui deviennent des cibles privilégiées pour les groupes paramilitaires. Amnesty International a recueilli des informations sur un certain nombre de cas dans lesquels des défenseurs des droits humains ont été menacés ou attaqués par des groupes paramilitaires après avoir été libérés et mis hors de cause dans des procédures judiciaires reposant sur des charges dénuées de fondement. Certains militants ont été tués peu de temps après leur libération.

                Peu après son entrée en fonctions, en aout 2002, le président Álvaro Uribe Vélez a mis en place des mesures radicales en matière de sécurité, la politique dite « de sécurité démocratique(7) ». Cette stratégie sécuritaire a encore accru la vulnérabilité de la population civile aux atteintes aux droits humains perpétrées par les groupes armés illégaux et les forces de sécurité.

                Entamée en 2003, la démobilisation officielle des membres des groupes paramilitaires et des mouvements de guérilla devrait, selon les autorités, se conclure dans le courant de l’année 2006 par le retour à la vie civile de tous les paramilitaires. Amnesty International constate toutefois avec préoccupation que des organisations et des personnes impliquées dans la défense des droits humains continuent de recevoir des menaces émanant de groupes paramilitaires. Depuis le début de l’année 2006, en particulier durant la campagne pour l’élection présidentielle, la plupart des grandes organisations de défense des droits humains travaillant au niveau national ont reçu des menaces signées par des groupes s’autodésignant comme de « nouveaux » groupes paramilitaires.
                http://web.amnesty.org/library/index/fraAMR230332006

                Actuellement, l’impunité qu’offre Uribe aux paramilitaires a pour objectif de permettre un accès d’ores et déjà légal au contrôle de l’Etat par la voie électorale. Dans cette phase de « légalisation », on s’aperçoit qu’ils ont tissé, par leur énorme pouvoir économique, des liens très étroits avec la classe politique traditionnelle et émergente, particulièrement avec le Parlement, la force publique, le pouvoir judiciaire, les partis politiques et les médias de masse. C’est pourquoi ils arrivent à gérer le « scandale »
                http://risal.collectifs.net/spip.php?article2092

                Concernant l’absence de volonté des FARC de trouver la paix, c’est une façonde voir les choses :

                Nous croyons, en tant que révolutionnaires que nous sommes, à la possibilité de trouver une sortie politique à cette guerre qui ensanglante la Colombie.
                http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=7014

                Nous exigeons la démission du gouvernement Uribe : il est illégitime, corrompu, responsable de la narco-parapolitique. Et nous pensons qu’il doit être remplacé par une coalition capable de former un gouvernement pluraliste, patriotique et démocratique, vraiment désireux de faire la paix. Ce serait le cas du Pôle démocratique alternatif [parti récent, rassemblant toutes les forces de gauche, auquel appartient le maire de Bogotá, et qui constitue la seconde force politique du pays].
                http://www.confidentiel.net/breve.php3?id_breve=3083

                Si je m’étend autant sur la situation et la passé récent en Colombie, c’est pour qu’on comprenne bien que le problème ne dépend pas d’une confrontation avec un groupe "terroriste" détenant des otages. La position et les actes d’Uribe et des criminels qui l’entourent est déterminante.

                Il m’apparait qu’Uribe fait tout pour faire échouer les négociations, en ayant déployé l’armée pour intercepter les preuves de vie, en révoquant Chavez comme médiateur (pourquoi l’avait-il appelé) et en maintenant une désinformation constante, bien relayée par nos médias bien silencieux sur la situation en Colombie.


              • Argo Argo 6 décembre 2007 19:29

                Réponse des Farc ce soir : « La médiation internationale ne doit pas se transformer en un système de faveurs, car l’on perd ainsi la crédibilité et la confiance de l’une des parties ».

                C’était donc bien la peine de faire libérer Granda sans contre-partie. Je disais donc et je maintiens qu’un des deux dangers qui menacent Sarkozy, c’est qu’il est impossible de négocier avec ces énergumènes. Parce qu’ils n’ont aucun but, aucune visée politique, autre celle répétée encore ce soir de faire virer Uribe. Pire anguilles ça n’existe pas.

                On leur a donné une tribune, ils s’en servent. C’est pour cela qu’il vaut mieux négocier loin des communiqués de presse et hors média, dans l’intérêt même d’Ingrid Betancourt.

                Comme dit le proverbe « c’est pas la queue qui remue le chien ». Battage médiatique et éfficacité ne sont pas synonymes.


              • aurelien aurelien 6 décembre 2007 16:17

                La vente de près de 3% des parts de l’Etat chez EDF à pour financer la loi Pécresse et le plan d’autonomie des FARC va sûrement libérer Ingrid Bétancourt.


                • fouadraiden fouadraiden 6 décembre 2007 16:32

                   

                   très bon papier.

                   

                   ceci dit préparez-en un autre car Khadafi , réinséré ds le l’axe du Bien ,sera bientot reçu chez vous et de quelle façon ! ça motive les terroristes de la terre entière.

                   

                   ne pas négocier avec les terroristes je crois que ça ne veut pas dire grand- chose ni en coulisse ni meme au grand jour.

                  la première intervenante de ce fil est assez drole qd elle explique qu’il est ds l’essence de son pays de servir la cause des droits de l’homme partout et tt le temps car la Franc compte, radote-t-ell.rigolo comme prière du soir et comme autointoxication matinale !


                  • Basebou Basebou 6 décembre 2007 22:43

                    @ Philou, vous avez parfaitement résumé la situation. Dans les années 80, les FARC ont tenté une reconversion politique avec l’Union Patriotique. Résultat : des milliers de membres et responsables de l’Union Patriotique assassinés par les paramilitaires et leurs bailleurs de fonds : les grandes fortunes colombiennes. Rodriguo Granda faisait d’ailleurs partie de l’Union patriotique. Pour ne pas être assassiné, il s’et réfugié dans la jungle avec les FARC.

                    Après ça, on comprend que les FARC soient devenues plutôt paranos. si on les juge, on devrait aussi juger ceux qui ont couvert les massacres des paramilitaires et ceux qui ont trempé dans les magouilles avec les paramilitaires, notamment Uribe.

                    Et finalement, il faut juste comprendre qu’un mouvement de guérilla ne naît pas sans raison. Quand il n’y a pas de problèmes graves dans un pays, il n’y a pas de guérilla...


                    • phiconvers phiconvers 8 décembre 2007 10:03

                      Votre analyse est inexacte. L’union patriotique était la façade politique de l’extrême-gauche armée et ne supposait en aucun cas une conversion à la démocratie. Comme ailleurs, le communisme a toujours joué sur plusieurs tableaux, Trotsky (avant sa fâcherie avec Staline, alors qu’il était l’un des grands théoriciens du bolchevisme) le dit d’ailleurs très clairement. L’union patriotique pour les FARC, c’était un peu Herri Batasuna pour l’ETA.

                      Il est donc malhonnête de présenter l’UP comme une tentative sincère de retour institutionnel de la guérilla.

                      Je note en outre qu’Uribe n’est pour rien dans l’hécatombe des militants de l’UP, intervenue dans les années 80. Au contraire, depuis qu’il est Président, il a permis par l’amélioration des conditions de sécurité dans le pays qu’un parti de gauche (le Polo demogratico) surgisse et s’inscrive durablement dans le paysage politique colombien. Même si ce parti garde encore quelques liens troubles avec la guérilla, il penche plutôt pour une opposition respectueuse des règles et vers une condamnation sans équivoque de la guérilla. C’est la première fois dans l’histoire contemporaine de la Colombie qu’un parti de gauche démocratique semble pouvoir émerger. Et cela se passe sous le mandat d’Alvaro Uribe Velez.

                      C’est comme ça.


                    • Tonio Tonio 7 décembre 2007 01:38

                      Le problème de la Colombie est que c’est un pays où on ne peut pas dire : « eux c’est les gentils, et eux c’est les méchants ». Les FARCS, c’est pas un truc présentable, et les « démocrates » colombiens qui assassinent leurs opposants politiques, ça gagne pas à être regardé de près. Tout ce beau monde se finançant sur le trafic de drogue.

                      Une remarque dans la lignée du commentaire précédent : de même que le vietminh s’est implanté dans les campagnes avec la libération des terres et l’alphabétisation, réduire les FARCS à une bande armée qui impose sa loi sur son territoire ne peut être exact. Un tel mouvement de guérilla ne peut, malgré tous les défauts du monde, perdurer aussi longtemps sans avoir une vraie base de légitimité locale. A quoi donc étaient confrontés les paysans avant l’apparition de la guérilla ?? Au fond, c’est la vraie question.


                      • mi2nmi 7 décembre 2007 05:43

                        Les paramilitaires au coeur du terrorisme d’Etat colombien Explicitement soutenu par Washington, le gouvernement colombien a annoncé, le 27 novembre 2002, l’ouverture de pourparlers avec les paramilitaires des Autodéfenses unies de Colombie (AUC). Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 1er décembre avec cette organisation liée au narcotrafic, massivement impliquée dans la violation des droits humains, alors que les négociations avec l’opposition armée n’ont jamais progressé. Mais Etat et paramilitaires ont toujours fait bon ménage en Colombie.

                        par Hernando Calvo Ospina 29 mai 2003

                        Pour mettre en échec les organisations d’opposition armée qui s’opposent à lui depuis plus de trente-cinq ans, l’Etat colombien a, de tout temps, employé une stratégie : détruire ou neutraliser le tissu social qui les soutient de façon réelle, potentielle ou présumée. Véritable terrorisme d’Etat, la « sale guerre » qu’il mène repose sur deux piliers fondamentaux : « Les opérations cachées ou clandestines des forces militaires et la mise en place de groupes paramilitaires. Ces derniers sont le centre névralgique de la contre-insurrection menée par l’Etat et, en particulier, par ses forces militaires [1]. »

                        Tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger, certains médias et intellectuels notoires ont servi le discours de l’establishment, répétant que le mouvement paramilitaire constitue un « troisième acteur » dans le conflit, un « électron libre » qui ne peut être contrôlé, même par l’Etat, affaibli, impuissant et victime des « violents » au même titre que la population. Le discours officiel affirme également que ce mouvement est le fruit d’une relation entre narcotrafiquants, militaires dévoyés, propriétaires fonciers et paysans organisés contre les abus de la guérilla - les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et l’Armée de libération nationale (ELN) essentiellement.

                        Très connu pour ses positions de défense des droits humains, le jésuite Javier Giraldo ne partage pas cette vision : « Une perspective historique nous interdit de définir le mouvement paramilitaire comme un « troisième acteur » dans le conflit, déclarait-il lors d’une conférence publique donnée à Chicago le 17 mars 2001. Ce n’est pas un troisième acteur.C’est le bras clandestin et illégal de l’Etat et il existe depuis plusieurs décennies. Cette même perspective historique nous empêche de considérer l’Etat colombien comme un « Etat de droit ». »

                        Après le triomphe de la révolution cubaine, en 1959, les Etats-Unis ont conçu la doctrine de sécurité nationale et légitimé les forces armées dans le rôle de garant des institutions et leur a donné pour tâche essentielle - sinon unique - de lutter contre l’« ennemi intérieur ». Ainsi, et en dépit des particularismes nationaux, l’axe de la sécurité repose-t-il dès lors sur la contre-insurrection. « La destruction de l’« ennemi interne » devient l’objectif, voire la finalité suprême de l’Etat [2]. » En Colombie, l’un des premiers manuels traitant de la contre-insurrection définit l’« ennemi intérieur » de manière aussi simple que dangereuse : « Tout individu qui, d’une manière ou d’une autre, favorise les intentions de l’ennemi doit être considéré comme traître et traité comme tel [3]. »

                        En 1965, lorsque apparurent les premiers groupes insurgés, le gouvernement émit un décret visant à « organiser la défense nationale » (décret 3398/1965). Un paragraphe autorisa le ministère de la guerre à « armer des groupes de civils avec un matériel habituellement réservé aux forces armées ». Le mouvement paramilitaire bénéficiait ainsi d’un soutien juridique. En 1968, le décret se transforma en législation permanente (loi 48) jusqu’à 1989, année au cours de laquelle la Cour suprême la déclara inconstitutionnelle.

                        En 1969, un règlement de l’armée avait ordonné « l’organisation militaire de la population civile dans le but de soutenir les opérations de combat (...) sous contrôle direct des unités militaires [4] ». En 1976, la revue des forces armées (n° 83) affirmait que, « si une guerre circonscrite et non conventionnelle entraîne trop de risques, les techniques paramilitaires sont une force sûre, utile et nécessaire aux objectifs politiques ». Sous des sigles aussi fantomatiques que l’Alliance anticommuniste américaine (triple A), des groupes commencèrent à menacer, à assassiner et à faire disparaître les opposants et autres détracteurs du système. Organisés en haut lieu, ces groupes étaient en fait des structures spéciales du service de renseignement militaire.

                        Au début des années 1980, les FARC et le gouvernement de M. Belisario Betancur s’accordèrent pour négocier une solution au conflit. Les FARC participèrent à la création d’un parti politique, l’Union patriotique (UP), destiné à prendre sa place dans la vie institutionnelle et démocratique. Immédiatement, la « sale guerre » redoubla contre les dirigeants populaires, syndicaux et paysans. « Les efforts pour chercher une solution non violente ou politique au conflit interne ont été perçus par le haut commandement militaire comme des avancées de la « guérilla communiste » vers le pouvoir [5]. » Comme les enquêtes officielles l’ont amplement démontré, le haut commandement impliqua des caciques du Parti libéral et du Parti conservateur, des propriétaires fonciers et les chefs de mafia dans le développement de structures paramilitaires criminelles. De plus, l’armée produisit un autre « règlement de combat antiguérilla » (EJC 3-10, Réservé, 1987) divisant les forces subversives en deux camps : « la population civile insurgée et le groupe armé ». Par conséquent, « la population civile est l’un des objectifs fondamentaux des unités de l’armée ».

                        A elle seule, l’Union patriotique a vu assassiner trois mille de ses militants et sympathisants, parmi lesquels deux candidats à la présidence (MM. Jaime Pardo Leal et Bernardo Jaramillo), presque tous ses maires, édiles et parlementaires. Pour ce « génocide politique », une plainte a été déposée devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme de l’Organisation des Etats américains (OEA) contre l’Etat colombien.

                        Au total, au milieu des années 1990, le terrorisme d’Etat a fait disparaître quelque 25000 personnalités progressistes et membres de la gauche. Ironiquement, tandis que l’opposition légale se faisait massacrer, les mouvements d’opposition armée se sont fortifiés.

                        Principaux exportateurs de cocaïne

                        Dans son rapport de 1996, l’organisation américaine Human Rights Watch démontre que la CIA et le Pentagone ont contribué à la réorganisation « des systèmes de renseignement pour aboutir à la création de réseaux de surveillance identifiant et assassinant les civils suspectés d’aider les guérillas [6] ». En 1994, le gouvernement de M.Cesar Gaviria avait mis en place (décret 3567 du 11 février) des associations communautaires de sécurité rurale, les « Convivir », supposées aider la force publique à prévoir les activités des groupes insurgés, grâce à un réseau d’informateurs. La réalité a démontré que les Convivir ont permis de légaliser les réseaux de tueurs à gages au service des narcotrafiquants et des propriétaires fonciers tout en ayant pour objectif principal d’utiliser la population civile comme cache-sexe du mouvement paramilitaire.

                        suite ici :

                        http://risal.collectifs.net/spip.php?article463

                        Colombie : la banane Chiquita s’est payé les paras La firme américaine a versé plus de 1,7 million de dollars aux paramilitaires d’extrême droite.

                        Par Michel TAILLE

                        QUOTIDIEN : vendredi 16 mars 2007 Bogotá de notre correspondant

                        La multinationale américaine de la banane Chiquita a bien financé durant des années des groupes paramilitaires d’extrême droite, à travers une filiale colombienne. Selon l’enquête de la justice américaine, l’entreprise a versé à partir de 1997 plus de 1,7 million de dollars à ces escadrons antiguérilla. Ces versements « avaient toujours été motivés par notre souci pour la sécurité de nos employés », se défend le PDG de l’entreprise, Fernando Aguirre, dans un communiqué publié mercredi. L’accord négocié avec le département de la Justice de Washington, qui prévoit le paiement d’une amende de 25 millions de dollars, doit encore être entériné par un tribunal. Mais il vient confirmer de vieux soupçons contre les producteurs de bananes installés en Colombie.

                        Plusieurs d’entre eux avaient déjà été accusés à la fin des années 80 de recruter des mercenaires pour former les premières milices antiguérilla. Les groupes marxistes des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ou de l’Armée de libération nationale (ELN) contrôlaient alors les zones de culture de banane et imposaient leur racket : la filiale de Chiquita elle-même, affirment les juges américains, a dû payer entre 1989 et 1997.

                        Après une dispute sanglante, qui s’est soldée par la mort de milliers de civils, les paramilitaires ont expulsé la guérilla des bananeraies, avec l’appui des entreprises. Une enquête de l’Organisation des Etats américains a montré qu’une cargaison de 3 000 fusils d’assaut destinés aux milices a été débarquée en novembre 2001 sur les quais privés de Banadex, à l’époque filiale de Chiquita ­ dont elle s’est finalement défaite en 2004.

                        A sa maigre décharge, Chiquita n’est pas la seule multinationale accusée de collusion avec les milices. Coca-Cola est toujours soupçonnée par des syndicalistes d’avoir favorisé l’assassinat de militants de sa filiale colombienne. L’entreprise minière Drummond devra répondre en mai du meurtre de trois autres syndicalistes, dans le nord-est du pays. Ce n’est qu’un élément de plus dans le scandale des complicités tous azimuts dont ont bénéficié les milices d’extrême droite au sein du pouvoir politique et économique : neuf parlementaires en exercice ont été récemment inculpés pour complicité.

                        http://www.liberation.fr/actualite/monde/241315.FR.php

                        De nombreux articles sur la colombie ici :

                        http://risal.collectifs.net/spip.php?rubrique7#pagination_articles

                        Une série spéciale de reportages en Colombie

                        Reportage:Daniel Mermet, Giv Anquetil, Antoine Chao.

                        Du lundi 3 décembre au vendredi 14 décembre 2007, France inter, 15 heures

                        diponible à l’écoute ici :

                        http://www.la-bas.org/


                        • phiconvers phiconvers 8 décembre 2007 09:50

                          Vous serait-il impossible de formuler ici, dans vos commentaires, votre propre opinion synthétique plutôt que d’assénéer des copier/coller ? Votre réflexion n’est-elle qu’un dossier de presse ?


                        • Jacinto Lopera 7 décembre 2007 20:46

                          Sarkosy appelle Ingrid, ma compatriote,j’etais emeus, pas mon fils qu’est né en France, étudie en France, parle en français, mais par le seul fait que ses parent ne les sont pas, ils l’appelle « tu est colombien ». « tu est chinois »,qu’on pourrait traduire par « sale colombien », « sale chinois » comme, khaled,mon ami, nés en France comme son pere, mais que vous continuez à les appeler« arabes ».Aujourd’hui je lance un appele pour que les français nés en France de parents français, n’apelle plus les enfants nés en France de Parent etrangers, Italien, portuguais, africain, arabe, chinois.


                          • mi2nmi 11 décembre 2007 05:34

                            Article intéressant surtout quand il est mis en perspective avec les deux suivants :

                            Les FARC plient, mais ne rompent pas

                            10/12/2007 - Associated Press

                            Pour réprimer les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), le président colombien Alvaro Uribe a déployé d’importants moyens militaires et policiers. Mais si la guérilla a perdu le contrôle de certains territoires depuis quelques années, elle n’entend pas pour autant baisser les bras.

                            En octobre, le ministre de la Défense Juan Manuel Santos s’était rendu en hélicoptère à La Julia, bastion des FARC à 193km au sud de Bogota. Accompagné de quelques responsables de l’ambassade des Etats-Unis et de soldats américains lourdement armés, il avait alors affirmé que « la guérilla ne contrôlera plus jamais ce territoire ».

                            Quelques semaines plus tard, une équipe de l’Associated Press a pourtant dû franchir des barrages de rebelles pour atteindre cette ville, d’où plusieurs centaines de personnes ont fui depuis l’arrivée des soldats et policiers. « C’est idiot de dire que le gouvernement a achevé la guérilla », souligne Gustavo Valencia, un maraîcher de 52 ans.

                            Malgré une aide de l’armée américaine de plus de quatre milliards de dollars (2,7 milliards d’euros), les troupes colombiennes ont du mal à réprimer les FARC. A La Julia, la déclaration de victoire du ministre de la Défense semble prématurée. La population fait ainsi preuve d’une méfiance, voire d’une hostilité, à l’égard des forces de l’ordre.

                            A partir des années 1960, la guérilla a contrôlé de nombreuses régions de Colombie négligées par le pouvoir central. Il y a moins de dix ans, elle lançait des attaques importantes contre des bases militaires et avaient même brièvement occupé une capitale provinciale, enlevant des policiers et des militaires.

                            Depuis l’arrivée au pouvoir d’Alvaro Uribe en 2002, le gouvernement a repris le contrôle de nombreux axes routiers, où la guérilla installait des barrages pour enlever des otages. Et les rebelles ont disparu de la région de Bogota. Parallèlement, le nombre de soldats professionnels a doublé en sept ans, atteignant les 80.000 hommes.

                            Après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, le « Plan Colombie » lancé à l’origine par le président américain Bill Clinton est passé de la lutte contre les stupéfiants au combat contre la guérilla. Les forces spéciales américaines ont formé des troupes d’élite et des conseillers américains ont été détachés auprès de divisions colombiennes.

                            Les Etats-Unis apportent également une source d’informations importante grâce aux images par satellite et à l’interception de communications, précise le commandant en chef de l’armée colombienne, le général Freddy Padilla. « Les forces armées colombiennes sont aujourd’hui prêtes à se rendre n’importe où dans le pays par surprise » et « avec précision », explique-t-il dans un entretien accordé à l’AP.

                            Ainsi, les FARC ne peuvent plus déplacer plusieurs centaines de combattants sans être repérés, selon Alfredo Rangel, principal expert militaire du pays. Et le moral des troupes a été renforcé après la mort de deux chefs rebelles, dont le patron d’une faction qui retenait en otage le ministre des Affaires étrangères Fernando Araujo. Enlevé il y a six ans, il s’est échappé le 1er janvier dernier.

                            Mais pour l’heure, les 14.000 guérilleros des FARC, dont la lutte est officiellement fondée sur des revendications paysannes, résistent. Contrairement à la plupart de ses voisins, la Colombie n’a jamais approuvé de réformes pour distribuer les terres de manière plus équitable. Et les FARC pourraient facilement résister à des attaques frontales, à moins qu’Uribe ne parvienne à capturer certains de ses dirigeants.

                            La Julia, qui fut pendant longtemps une plaque tournante de la cocaïne, est un important bastion des FARC, principalement en raison de son inaccessibilité. « Nous sommes les patrons ici », a lancé un guérillero armé d’une kalachnikov lors de la visite des reporters de l’Associated Press. « Nous ne voulons pas que les médias se rendent à La Julia et soient au service de la propagande de l’Etat », a-t-il ajouté à toutes fins utiles.

                            http://www.betancourt.info/indexFr.htm

                            Colombie

                            La réalité désobéissante

                            Depuis 2002, date de son entrée en fonction, le gouvernement du président Alvaro Uribe mène un soi-disant « processus de paix » avec les groupes paramilitaires d’extrême droite qui ont ensanglanté la Colombie depuis de nombreuses années. Au cours de cette pseudo démobilisation, 31 000 d’entre eux auraient théoriquement abandonné les armes. Le cadre légal qui organise ce processus accorde aux anciens chefs paramilitaires une quasi impunité, la légalisation de leurs fortunes et une retraite dorée. Toutefois, ce processus est marqué par des contradictions et des tensions et a donné lieu à de nombreuses révélations démontrant l’infiltration de l’Etat par les milices d’extrême droite - ladite ‘parapolitique’ [1]. Pour défendre sa politique et continuer à bénéficier de l’appui des Etats-Unis (EUA) et de l’Union européenne, le président colombien mène bataille sur le front sémantique. Il a affirmé début 2005 qu’« il n’y a pas de conflit armé en Colombie mais une menace terroriste » [2]. Il affirme maintenant que le paramilitarisme n’existe plus, mais la réalité diffère de ses propos. En effet, un rapport de la Mission d’appui au processus de paix de l’Organisation des Etats américains (OEA) vient de révéler qu’au moins 22 groupes paramilitaires - environ 3 000 hommes - se seraient réarmés. Nous publions ci-dessous une tribune de Daniel Coronell, un journaliste colombien vivant en exil aux EUA, paru dans l’hebdomadaire Semana.

                            par Daniel Coronell 27 février 2007

                            La reclassification sémantique est impeccable en théorie, mais la réalité désobéissante montre que les crimes continuent à être perpétrés. Ou peut-être que ce ne sont pas des paramilitaires ceux qui ont tué le chef du « bureau des recouvrements » [bureau d’extorsion des paramilitaires, ndlr] de Envigado, un de leurs anciens hommes. Il est clair aussi que ‘Alias 39’ [3], un dur sergent [paramilitaire] du Cesar, n’est pas tombé terrassé par une grippe et que plusieurs tombes rendent compte des différences entre « anciens » de Mancuso et « anciens » de Don Berna [4] [tous deux, leaders paramilitaires, ndlr] pour le contrôle de la coca dans la région de Córdoba, pour ne citer seulement que quelques exemples.

                            Dans plusieurs régions de la Colombie, des paramilitaires qui ont fait la file pour remettre leur fusil aux Haut Commissariat pour la paix [organe du gouvernement, ndlr] sont réapparus armés et en uniforme. Leur nom, lui, a bien changé. Ils s’appellent maintenant ‘Aigles noires’ (Aguilas negras) ou ‘Les poulpes’ (Los Pulpos) ou ‘Autodéfenses paysannes du Nord de El Valle’ (’Autodefensas Campesinas del norte del Valle). La manière d’opérer est toujours la même. Les objectifs sont identiques : trafiquer, s’emparer des meilleures terres, extorquer, expulser ou assassiner celui qui s’oppose et aussi affronter la guérilla elle est présente.

                            suite ici :

                            http://risal.collectifs.net/spip.php?article2161

                            COLOMBIE

                            Paramilitaires : des « Aigles noirs » prêts à fondre sur la presse

                            suite ici :

                            http://www.rsf.org/IMG/pdf/Colombie_fr.pdf

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