Article intéressant surtout quand il est mis en perspective avec les deux suivants :
Les FARC plient, mais ne rompent pas
10/12/2007 - Associated Press
Pour réprimer les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), le président colombien Alvaro Uribe a déployé d’importants moyens militaires et policiers. Mais si la guérilla a perdu le contrôle de certains territoires depuis quelques années, elle n’entend pas pour autant baisser les bras.
En octobre, le ministre de la Défense Juan Manuel Santos s’était rendu en hélicoptère à La Julia, bastion des FARC à 193km au sud de Bogota. Accompagné de quelques responsables de l’ambassade des Etats-Unis et de soldats américains lourdement armés, il avait alors affirmé que « la guérilla ne contrôlera plus jamais ce territoire ».
Quelques semaines plus tard, une équipe de l’Associated Press a pourtant dû franchir des barrages de rebelles pour atteindre cette ville, d’où plusieurs centaines de personnes ont fui depuis l’arrivée des soldats et policiers. « C’est idiot de dire que le gouvernement a achevé la guérilla », souligne Gustavo Valencia, un maraîcher de 52 ans.
Malgré une aide de l’armée américaine de plus de quatre milliards de dollars (2,7 milliards d’euros), les troupes colombiennes ont du mal à réprimer les FARC. A La Julia, la déclaration de victoire du ministre de la Défense semble prématurée. La population fait ainsi preuve d’une méfiance, voire d’une hostilité, à l’égard des forces de l’ordre.
A partir des années 1960, la guérilla a contrôlé de nombreuses régions de Colombie négligées par le pouvoir central. Il y a moins de dix ans, elle lançait des attaques importantes contre des bases militaires et avaient même brièvement occupé une capitale provinciale, enlevant des policiers et des militaires.
Depuis l’arrivée au pouvoir d’Alvaro Uribe en 2002, le gouvernement a repris le contrôle de nombreux axes routiers, où la guérilla installait des barrages pour enlever des otages. Et les rebelles ont disparu de la région de Bogota. Parallèlement, le nombre de soldats professionnels a doublé en sept ans, atteignant les 80.000 hommes.
Après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, le « Plan Colombie » lancé à l’origine par le président américain Bill Clinton est passé de la lutte contre les stupéfiants au combat contre la guérilla. Les forces spéciales américaines ont formé des troupes d’élite et des conseillers américains ont été détachés auprès de divisions colombiennes.
Les Etats-Unis apportent également une source d’informations importante grâce aux images par satellite et à l’interception de communications, précise le commandant en chef de l’armée colombienne, le général Freddy Padilla. « Les forces armées colombiennes sont aujourd’hui prêtes à se rendre n’importe où dans le pays par surprise » et « avec précision », explique-t-il dans un entretien accordé à l’AP.
Ainsi, les FARC ne peuvent plus déplacer plusieurs centaines de combattants sans être repérés, selon Alfredo Rangel, principal expert militaire du pays. Et le moral des troupes a été renforcé après la mort de deux chefs rebelles, dont le patron d’une faction qui retenait en otage le ministre des Affaires étrangères Fernando Araujo. Enlevé il y a six ans, il s’est échappé le 1er janvier dernier.
Mais pour l’heure, les 14.000 guérilleros des FARC, dont la lutte est officiellement fondée sur des revendications paysannes, résistent. Contrairement à la plupart de ses voisins, la Colombie n’a jamais approuvé de réformes pour distribuer les terres de manière plus équitable. Et les FARC pourraient facilement résister à des attaques frontales, à moins qu’Uribe ne parvienne à capturer certains de ses dirigeants.
La Julia, qui fut pendant longtemps une plaque tournante de la cocaïne, est un important bastion des FARC, principalement en raison de son inaccessibilité. « Nous sommes les patrons ici », a lancé un guérillero armé d’une kalachnikov lors de la visite des reporters de l’Associated Press. « Nous ne voulons pas que les médias se rendent à La Julia et soient au service de la propagande de l’Etat », a-t-il ajouté à toutes fins utiles.
http://www.betancourt.info/indexFr.htm
Colombie
La réalité désobéissante
Depuis 2002, date de son entrée en fonction, le gouvernement du président Alvaro Uribe mène un soi-disant « processus de paix » avec les groupes paramilitaires d’extrême droite qui ont ensanglanté la Colombie depuis de nombreuses années. Au cours de cette pseudo démobilisation, 31 000 d’entre eux auraient théoriquement abandonné les armes. Le cadre légal qui organise ce processus accorde aux anciens chefs paramilitaires une quasi impunité, la légalisation de leurs fortunes et une retraite dorée. Toutefois, ce processus est marqué par des contradictions et des tensions et a donné lieu à de nombreuses révélations démontrant l’infiltration de l’Etat par les milices d’extrême droite - ladite ‘parapolitique’ [1]. Pour défendre sa politique et continuer à bénéficier de l’appui des Etats-Unis (EUA) et de l’Union européenne, le président colombien mène bataille sur le front sémantique. Il a affirmé début 2005 qu’« il n’y a pas de conflit armé en Colombie mais une menace terroriste » [2]. Il affirme maintenant que le paramilitarisme n’existe plus, mais la réalité diffère de ses propos. En effet, un rapport de la Mission d’appui au processus de paix de l’Organisation des Etats américains (OEA) vient de révéler qu’au moins 22 groupes paramilitaires - environ 3 000 hommes - se seraient réarmés. Nous publions ci-dessous une tribune de Daniel Coronell, un journaliste colombien vivant en exil aux EUA, paru dans l’hebdomadaire Semana.
par Daniel Coronell 27 février 2007
La reclassification sémantique est impeccable en théorie, mais la réalité désobéissante montre que les crimes continuent à être perpétrés. Ou peut-être que ce ne sont pas des paramilitaires ceux qui ont tué le chef du « bureau des recouvrements » [bureau d’extorsion des paramilitaires, ndlr] de Envigado, un de leurs anciens hommes. Il est clair aussi que ‘Alias 39’ [3], un dur sergent [paramilitaire] du Cesar, n’est pas tombé terrassé par une grippe et que plusieurs tombes rendent compte des différences entre « anciens » de Mancuso et « anciens » de Don Berna [4] [tous deux, leaders paramilitaires, ndlr] pour le contrôle de la coca dans la région de Córdoba, pour ne citer seulement que quelques exemples.
Dans plusieurs régions de la Colombie, des paramilitaires qui ont fait la file pour remettre leur fusil aux Haut Commissariat pour la paix [organe du gouvernement, ndlr] sont réapparus armés et en uniforme. Leur nom, lui, a bien changé. Ils s’appellent maintenant ‘Aigles noires’ (Aguilas negras) ou ‘Les poulpes’ (Los Pulpos) ou ‘Autodéfenses paysannes du Nord de El Valle’ (’Autodefensas Campesinas del norte del Valle). La manière d’opérer est toujours la même. Les objectifs sont identiques : trafiquer, s’emparer des meilleures terres, extorquer, expulser ou assassiner celui qui s’oppose et aussi affronter la guérilla elle est présente.
suite ici :
http://risal.collectifs.net/spip.php?article2161
COLOMBIE
Paramilitaires : des « Aigles noirs » prêts à fondre sur la presse
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11/12 05:34 - mi2nmi
Article intéressant surtout quand il est mis en perspective avec les deux suivants : Les FARC (...)
08/12 10:03 - phiconvers
Votre analyse est inexacte. L’union patriotique était la façade politique de (...)
08/12 09:50 - phiconvers
Vous serait-il impossible de formuler ici, dans vos commentaires, votre propre opinion (...)
07/12 20:46 - Jacinto Lopera
Sarkosy appelle Ingrid, ma compatriote,j’etais emeus, pas mon fils qu’est né en (...)
07/12 07:55 - Gilles
Ce qui est sûr c’est que pour faire libérer Ingrid, et accessoirement quelques autres (...)
07/12 07:40 - Gilles
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