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Commentaire de Philou017

sur Les dindons de la Farc


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Philou017 Philou017 6 décembre 2007 16:33

Pour clarifier un peu les choses, je reprends le document que vous citez :

Dans les années 90 (page 6) :
"Elles (FARC et ELN) vont pourtant vite découvrir qu’elles n’ont plus seulement à se battre contre les forces armées et les institutions de l’état : ellse sont aussi confrontées à un adversaire moins visible, les groupes paramilitaires. Ceux-ci n’ont certes pas attendu 1990 pour entrer en action. En association avec les narco-trafiquants,ils ont depuis 1985 frappé pêle-mêle militants de gauche, défenseurs des droits de l’homme. Ils ont réussi, on y reviendra, a exterminer une grande partie des membres d’une formation politique, l’Union patriotique, que les FARC et le parti communiste avient créée en 1985. ils sont aussi responsables de l’assassinat de leaders politiques de premier plan - dont trois à l’élection présidentielle de 1990 : le libéral Luis Carlos Galàn , grand favori ; le leader de l’Union Patriotique, Bertand Jaramillo ; le leader démobilisé du MI9, Carlos Pizarro. Pour beaucoup de ces assassinats, narcotrafiquants et paramilitaires ont pu compter sur la collaboration de membres de forces de l’ordre et de politiciens.
Document scanfarc du site L’Express."

Dans le document d’Amnesty International :
On trouve des exemples de crimes attribuées aux Farc , mais aucune certitude puisqu’il s’agit des allégations du gouvernement. Que les farc aient commis des exactions, nul ne le conteste. Pour moi, il s’agit de replacer les choses dans le contexte. Les Farc ne sont certainement pas l’élément le plus violent en Colombie. Le gouvernement et les paramilitaires sont bien plus sanglants.

"Il s’est engagé dans un programme de démobilisation des forces para-militaires."
Ou comment blanchir des groupes d’assassins :

Des défenseurs des droits humains ont été soumis à des arrestations et des procédures judiciaires arbitraires visant à discréditer leur travail. Souvent très médiatisées, ces dernières ont aussi fréquemment pour effet de montrer du doigt des militants, qui deviennent des cibles privilégiées pour les groupes paramilitaires. Amnesty International a recueilli des informations sur un certain nombre de cas dans lesquels des défenseurs des droits humains ont été menacés ou attaqués par des groupes paramilitaires après avoir été libérés et mis hors de cause dans des procédures judiciaires reposant sur des charges dénuées de fondement. Certains militants ont été tués peu de temps après leur libération.

Peu après son entrée en fonctions, en aout 2002, le président Álvaro Uribe Vélez a mis en place des mesures radicales en matière de sécurité, la politique dite « de sécurité démocratique(7) ». Cette stratégie sécuritaire a encore accru la vulnérabilité de la population civile aux atteintes aux droits humains perpétrées par les groupes armés illégaux et les forces de sécurité.

Entamée en 2003, la démobilisation officielle des membres des groupes paramilitaires et des mouvements de guérilla devrait, selon les autorités, se conclure dans le courant de l’année 2006 par le retour à la vie civile de tous les paramilitaires. Amnesty International constate toutefois avec préoccupation que des organisations et des personnes impliquées dans la défense des droits humains continuent de recevoir des menaces émanant de groupes paramilitaires. Depuis le début de l’année 2006, en particulier durant la campagne pour l’élection présidentielle, la plupart des grandes organisations de défense des droits humains travaillant au niveau national ont reçu des menaces signées par des groupes s’autodésignant comme de « nouveaux » groupes paramilitaires.
http://web.amnesty.org/library/index/fraAMR230332006

Actuellement, l’impunité qu’offre Uribe aux paramilitaires a pour objectif de permettre un accès d’ores et déjà légal au contrôle de l’Etat par la voie électorale. Dans cette phase de « légalisation », on s’aperçoit qu’ils ont tissé, par leur énorme pouvoir économique, des liens très étroits avec la classe politique traditionnelle et émergente, particulièrement avec le Parlement, la force publique, le pouvoir judiciaire, les partis politiques et les médias de masse. C’est pourquoi ils arrivent à gérer le « scandale »
http://risal.collectifs.net/spip.php?article2092

Concernant l’absence de volonté des FARC de trouver la paix, c’est une façonde voir les choses :

Nous croyons, en tant que révolutionnaires que nous sommes, à la possibilité de trouver une sortie politique à cette guerre qui ensanglante la Colombie.
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=7014

Nous exigeons la démission du gouvernement Uribe : il est illégitime, corrompu, responsable de la narco-parapolitique. Et nous pensons qu’il doit être remplacé par une coalition capable de former un gouvernement pluraliste, patriotique et démocratique, vraiment désireux de faire la paix. Ce serait le cas du Pôle démocratique alternatif [parti récent, rassemblant toutes les forces de gauche, auquel appartient le maire de Bogotá, et qui constitue la seconde force politique du pays].
http://www.confidentiel.net/breve.php3?id_breve=3083

Si je m’étend autant sur la situation et la passé récent en Colombie, c’est pour qu’on comprenne bien que le problème ne dépend pas d’une confrontation avec un groupe "terroriste" détenant des otages. La position et les actes d’Uribe et des criminels qui l’entourent est déterminante.

Il m’apparait qu’Uribe fait tout pour faire échouer les négociations, en ayant déployé l’armée pour intercepter les preuves de vie, en révoquant Chavez comme médiateur (pourquoi l’avait-il appelé) et en maintenant une désinformation constante, bien relayée par nos médias bien silencieux sur la situation en Colombie.


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