Remettons un peu les choses dans leur contexte.
Premièrement, le texte initial n’était pas une Constitution (une Constitution définit un Etat souverain ou une fédération d’Etats, ce que l’UE n’est pas). L’erreur majeure a été de présenter ce texte comme tel. Il s’agissait simplement d’un nouveau traité, écrit dans un langage très technique auquel la plupart d’entre nous n’a rien compris. C’est d’ailleurs aussi le cas du nouveau texte.
Deuxièmement, soumettre un document technique à référendum fut une seconde erreur. Quoi qu’en disent les « démocrates », je maintiens que nous n’avions pas à voter sur ce document, pour les raisons évoquées ci-dessus. Je ne vois donc pas pourquoi nous obligerions nos dirigeants à commettre la même erreur une seconde fois.
Troisièmement, la démocratie directe (référendum) n’est qu’un moyen d’expression parmi d’autres. Je vous rappelle d’ailleurs que la France est une démocratie parlementaire, que nos députés sont élus au suffrage universel direct et qu’ils sont donc parfaitement légitimes pour décider à notre place. Leur ôter cette légitimité, voilà le vrai déni de démocratie, doublé au passage d’un manque de respect flagrant envers tous ceux qui les ont élus.
Quatrièmement, les référendums que vous citez en exemple (Vénézuela de Chavez, URSS de Staline, Chine de Mao) sont le résultat de mon troisième point : ces pays ne sont pas des démocratie parlementaires et doivent donc avoir recours à la démocratie directe pour obtenir l’avis (et l’aval) du peuple. Je passe sur le fait que vous citez en exemple 3 pays socialo-communistes dirigés par 3 grands humanistes devant l’éternel, signe de votre grande impartialité.
Cinquièmement, contrairement à vous, je doute que le fait d’être pour ou contre le TCE n’ait rien à voir avec le débât actuel. Bizarrement, nous avons entendu très peu (voire pas du tout) de partisans du TCE s’élever contre la procédure démocratique choisie pour soumettre le nouveau texte au vote. Le débât actuel sur le procédé soi-disant non-démocratique choisi pour adopter le nouveau traité n’est donc qu’un prétexte pour continuer le débât sur le traité en tant que tel. La preuve : je suis moi-même très favorable à ce texte (je pense que vous l’aviez compris) et j’ai donc fait preuve d’une incommensurable mauvaise foi au cours de ces quelques lignes pour en justifier l’adoption.