L’article de Michel Chossudovsky paru dans le Monde diplomatique et intitulé « Comment les mafias gangrènent l’économie mondiale » fait effectivement froid dans le dos, mais ce qui me glace encore plus le sang c’est que lorsqu’un chef d’État comme François Mitterrand dérobe 3,5 milliards de dollars d’argent public avec l’assentiment du chef de l’opposition Jacques Chirac, comme cela a été le cas avec le détournement des indemnités de la guerre du Golfe, je suis obligé de réaliser pourquoi il a été, jusqu’à maintenant, totalement impossible à la France d’organiser une véritable lutte contre la corruption au niveau international...
En effet, pour quelles raisons nos dirigeants hyper-corrompus organiseraient-ils une lutte contre la corruption dont ils seraient les premières victimes ?...
Cette situation est la raison principale de l’Appel de Genève tenu, le 1er octobre 1996, par sept grands magistrats anti-corruption européens, afin de développer la coopération entre les gouvernements pour lutter contre le blanchiment d’argent, la corruption, etc...
Je dois rappeler le bilan de l’Appel de Genève tel qu’il a été établi par Denis Robert, le 2 octobre 2006, sur Agoravox :
« Nous devons aujourd’hui, dix ans après Genève, nous interroger sans chercher à biaiser : y a-t-il une justice européenne ? Les criminels financiers sont-ils moins en sécurité ? Les juges communiquent-ils mieux entre eux ? La part d’argent noir est-elle en diminution ? Fabrique-t-on moins de pauvreté dans nos pays développés ? Toutes ces questions sont intimement liées. A chacune d’elles, la simple perception du réel contraint de répondre, sans aucune hésitation, par la négative ».
« En dehors de quelques améliorations minimes dans la transmission des commissions rogatoires internationales qui tiennent surtout aux rapports personnels entre magistrats, aucun satisfecit n’est possible ».
« Les commissions rogatoires internationales (CRI) restent, du fait d’une absence d’harmonisation des législations et des blocages politiques, très difficiles à exécuter... Lorsqu’un juge envoie une CRI à un pays qui n’est pas membre de l’Union européenne, le constat est encore plus accablant. En l’absence de convention de coopération entre les pays, toute procédure est vouée à l’échec ».
Devant un tel échec, mon sentiment est que la seule solution pour éliminer cette corruption planétaire est d’abord de créer un contrôle implacable des dirigeants par les citoyens (et pas l’inverse...) au moyen de l’alerte éthique et tel que je l’ai pratiqué dans le cas réellement stupéfiant du détournement des indemnités de la guerre du Golfe.
Jean-Charles Duboc