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Commentaire de ZEN

sur Et pendant ce temps que deviennent les Belges ?


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ZEN ZEN 11 décembre 2007 10:40

Vous prenez les choses à la légère..L’implosion semble proche.Le fatalisme s’installe. Il y aura des conséquences sur l’UE.

Suivez la presse belge(article qui n’est plus disponible gratuitement, d’où ce copié-collé)

A Bruxelles le 18 novembre AFP Disons-le clairement : tout dialogue de communauté à communauté visant à réformer l’Etat belge est d’emblée voué à l’échec. Pour la simple raison que l’une des Communautés, en l’occurrence la flamande, s’est transformée au fil du temps en une véritable nation. Le terme figure d’ailleurs expressément dans le projet de Constitution flamande déposé par le CD & V (Parti chrétien-démocrate et flamand). En d’autres termes, une nation flamande s’est installée au sein même du contexte étatique belge, empêchant par la force des choses la survie de celui-ci. Il convient dès lors de parler de dialogue de Nation flamande à Communauté française, dialogue qui ne pourrait évidemment porter que sur les modalités pratiques de la partition du royaume de Belgique. Fin août, le ministre-président flamand, Kris Peeters, avait précisé que l’Etat fédéral ne devrait conserver que les quatre compétences suivantes : la monnaie, la défense, la fiscalité (encore que les entités fédérées devraient avoir la possibilité d’accorder des “kortingen”, c’est-à-dire des réductions) et les lignes à haute tension. Bref, un Etat fédéral réduit proprement à l’état de coquille vide. Tout cela n’a rien de surprenant. Il s’agit ni plus ni moins des cinq résolutions votées en 1999 à la quasi-unanimité du Parlement flamand. Dès le départ, la Flandre a donc joué cartes sur table. Le grand tort des francophones est sans doute de ne pas vouloir reconnaître l’émergence de cette Nation flamande - en 1973, Manu Ruys, alors éditorialiste très influent du Standaard, n’avait-il pas donné à son ouvrage Les Flamands le sous-titre : Un peuple en mouvement, une nation en devenir ? - et d’avoir sous-estimé l’ampleur des revendications flamandes. Sans doute le vote flamand du 7 novembre à la Commission de l’intérieur de la Chambre [en faveur de la scission de l’arrondissement bilingue de Bruxelles-Hal-Vilvorde, voir CI n° 889, du 15 novembre 2007] constitue-t-il une gifle monumentale assénée aux francophones. Mais il s’inscrit dans un processus logique de rupture. La Flandre saisit en effet la moindre occasion de progresser sur la voie de son indépendance. La scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde est le dernier volet qui devrait permettre d’assurer l’homogénéité linguistique totale de son territoire. La Nation flamande pourrait ainsi prendre son envol, au départ des trois ingrédients classiques : un peuple, un territoire, une langue. Dans l’état actuel des choses, on réalise que la Flandre n’entend nullement désarmer. A Armand De Decker [le président du Sénat, libéral francophone], qui annonce une réforme de l’Etat sur plusieurs années, Bart De Wever, le président de la N-VA [le parti nationaliste flamand, lié aux chrétiens-démocrates flamands], répond : “Nous la voulons tout de suite !” Face à cela, les partis francophones offrent le lamentable et ubuesque spectacle de leur désunion.

Faudra-t-il réunir la Wallonie à la France ?

Voilà plus de deux ans que, par le biais de diverses tribunes libres et de mon dernier livre, je tente de faire comprendre que la formation d’un nouveau gouvernement fédéral, après les élections du 10 juin 2007, se révélera impossible. François Perin [politicien et constitutionnaliste wallon] avait, lui aussi, avec la clairvoyance qui le caractérise, pressenti l’impasse actuelle. N’écrivait-il pas en avril 1981 : “Les Wallons ont beau prouver qu’ils sont avant tout belges et même en majorité ‘unitaires’, qu’importe puisque la majorité des Flamands n’a aucune envie d’en être solidaires ! Cela fait des années que je pressens ce qui va arriver : les Wallons et les Bruxellois vont se retrouver assez bêtement belges tout seuls. Après d’éventuelles élections qui n’auront qu’exacerbé le malaise dû à une crise [...] insoluble, le malheureux chef de l’Etat se mettra à courir après un gouvernement introuvable : la Belgique peut disparaître par ‘implosion’.” Parmi les diverses formules qui se présentent - Etat wallo-bruxellois, Etat wallon, réunion à la France, réunion à une autre composante européenne que la France -, mon choix, après mûre réflexion, se porte sur la troisième. Le premier sondage français réalisé “à froid” par l’IFOP indique que 54 % des personnes interrogées seraient prêtes à accueillir la Wallonie. Le taux est même de 66 % dans les régions du Nord. Voilà qui rejoint la déclaration faite par le général de Gaulle au Pr Robert Liénard de l’Université de Louvain à la fin des années 1960 : “J’ai la conviction que seule leur prise en charge par un pays comme la France peut assurer l’avenir à vos 3 à 4 millions de Wallons.” “Que ceux qui veulent sauver la Belgique se mobilisent !” titrait La Dernière Heure, le 17 novembre, en prévision de la marche organisée à Bruxelles. Mais le journal omet de dire de quoi la Belgique doit être sauvée : du nationalisme flamand. Et cela, comme nous l’avons expliqué, est proprement impossible ! Jules Gheude Le Soir


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