Au risque d’être désagréable, c’est de la branlette intellectuelle. Toujours tout remettre en question sous le sacro-saint angle de la compassion sociale c’est bien, mais quand ça devient un facteur d’immobilisme, se pose la question du bien-fondé des attitudes angélistes face au besoin de stabilité sociale.
Il y a des fauteurs de troubles qui se protègent par la peur qu’ils suscitent auprès de ceux qui en savent assez long pour les dénoncer. Les renseignements pour leur interpellation sont très difficiles à obtenir. Face à cette situation, le maintien d’un état de droit doit primer. Intérêts collectifs supérieurs aux intérêts individuels, etc.
Je ne défends pas ce système. Comme vous, je le trouve regrettable. La seule différence est qu’il s’agit d’une solution pragmatique à un problème concret, et que le léger gain d’influence potentiel du facteur argent, qui est déjà roi dans notre société, ne pèse pas bien lourd face à la nécessité d’assurer aux citoyens des quartiers difficiles une vie normale et non marquée par la crainte de représailles. Les solutions manquent. Le besoin d’efficacité urge. Et certains en banlieue se moquent pas mal des implications socio-anthropologiques de cette légère modification du rapport à l’argent. Ils ont d’autres priorités en tête.