Bien sûr que le problème est ancien ! On est obligé de réenfoncer le clou, comme vous dites, parce que les médias et l’École ont développé une mythologie pernicieuse régressive qui empoisonne les esprits.
Il n’est que de voir le vocabulaire employé par certains commentateurs, sorti tout droit de cette mythologie : la croyance au « fait brut », par exemple, n’est-elle pas la négation des conditions humaines modestes de perception qui n’autorisent l’accès qu’à « une représentation de la réalité » ?
Et puis, « la relation d’information » ne se limite pas à la transmission de la représentation la plus fidèle d’un fait. Elle peut viser tout aussi bien sa non-transmission (classé par l’individu « secret défense ») ou encore la transmission d’une représentation infidèle du fait grâce à l’arsenal de leurres dont chacun dispose et dont la fonction est d’égarer et de stimuler des réflexes pour faciliter cet égarement.
Voyez l’hypothèse que j’ai émis sur « l’affaire Rama Yade » !
Mais de ça, la mythologie médiatique... , justement, se garde de parler !
En somme, l’univers de l’information n’a rien d’une maison de verre comme les performances technologiques d’aujourd’hui tendent à le faire croire : il est plutôt comparable à l’illusion de l’iceberg dont la part cachée est infiniment plus importante que la part révélée pour des raisons de pure sécurité personnelle.
Paul Villach