Un livre qui prend parfois des distances avec la réalité, mais c’est souvent le cas...
Bayrou par exemple : les témoignages se multiplient de ce que la proposition était faite par équipes interposées, et qu’il devait accepter le poste après le débat télévisé. Il ne le fit pas, pas compliqué de deviner pourquoi au vu dudit débat. Ségolène Royal n’avait donc pas besoin de le voir, et c’était même politiquement dangereux pour elle si il disait non et que ça finissait par se savoir. En réalité, c’est bien parce qu’il y’avait « du monde dans la rue » qu’elle a voulu forcer la rencontre, pour l’obliger à acter la chose. Comme elle avait déjà fait le coup à d’autres de la présence « fortuite » de journalistes au moment de se rencontrer, Bayrou s’est montré méfiant.
Sur le PS et les éléphants ensuite. Elle a construit sa candidature sur le fait qu’elle était extérieure au PS et contre les éléphants. Candidate officielle, elle n’a pas pu se déjuger. C’est ainsi que ses rivaux qui ont cherché à la joindre après la primaire n’ont pas eu de réponse. Après quoi ils ont gentiment été priés de ne pas trop se montrer, parce qu’ils faisaient tache dans le tableau. Fabius n’a pas été rappelé, ni Jospin. DSK seulement à la fin pour contrer l’hémorragie vers le centre. Autant que possible, la campagne a évité l’iconographie traditionnelle du PS, et même de la gauche (du bleu !). En désaccord avec les orientations du PS (notamment sur les 35h et le SMIC), l’assistance de celui-ci sur le fond ne présentait pas beaucoup d’intérêt. Le rapport de DSK sur la fiscalité n’a pas eu de suite. Et le caractère très personnel de la candidate fait d’ailleurs que sa propre équipe de campagne découvrait parfois les mesures annoncées avec le public.