à l’archéo-bolcho Mugissant,
Tes imprécations me comblent d’aise car des félicitations de ta part m’auraient inquiété. Si tu n’avais pas abusé des plaisirs solitaires devant le portrait du Che, entamant gravement le peu de jugeotte qui te reste, tu aurais noté qu’en écrivant ’discuter de l’opportunité’ j’admettais ipso facto qu’on puisse juger Hiroshima disproportionné, Dresde un crime de guerre, et ainsi de suite.
Mais imaginer qu’un pays en guerre totale contre une dictature fanatisée accepterait d’épargner les civils d’en face (que les autorités de leur propre pays transformaient tantôt en suicidés, tantôt en autant de guerriers attendant l’envahisseur de pied ferme)au prix de milliers de ses propres soldats, relève de la débilité profonde ou de la mauvaise foi. Personne n’est en mesure de dire si le Japon était sur le point de capituler. Et tous les belligérants étaient alors dans la course à la bombe atomique. Y compris ton grand ami Staline, généreusement approvisionné en plans par ses espions aux USA.
C’est effectivement déguelasse de raser une ville ennemie en représailles parce qu’on vous a rasé plusieurs des vôtres, mais c’est ainsi que la guerre de 40 a été conduite, depuis qu’Hitler inauguré à Guernica la terreur venue des airs.
Ce n’est pas une raison pour renvoyer dos-à-dos les nazis et leurs adversaires.
Quant aux motivations des alliés, je te renvoie celles de Staline : il combattait Hitler car celui-ci avait rompu le pacte qui les liait, ce qui est beaucoup plus grave.