@ Djibril
Pour préciser les choses, il m’importe peu de savoir si M.Dasquié est ou non un bon journaliste, ni même de critiquer le fait que la DST ait tenté d’intimider ce dernier pour obtenir des informations. Seul m’importe la question de savoir si un substitut du procureur s’est oui ou non prêté au jeu consistant à faire de la détention préventive un argument de menace lors de l’interrogatoire. Si tel était le cas, le substitut en question aurait de toute évidence commis un fait gravissime en rabaissant la détention préventive au rang de la lettre de cachet.
Ceci étant dit, je me permets de revenir sur les questions de fond, auxquelles vos invectives n’ont su apporter aucune réponse.
1- Sur la question de savoir si les « révélations » de Dasquié étaient ou non de nature à compromettre la sécurité d’ « agents de terrain » :
Tout d’abord, ce qui m’amène à considérer que les révélations de M. Dasquié sont assez bégnines tient au laps de temps relativement long entre la divulgation des infos en question et l’action effective de la DST. Ensuite, les documents « confidentiel défense » dont il est question ne se confondent pas avec ceux classifiés « secret défense », autrement plus sensibles. La mention « confidentiel défense » renvoie à des « informations qui ne présentent pas en elles-mêmes un caractère secret mais dont la connaissance, la réunion ou l’exploitation peuvent conduire à la divulgation d’un secret intéressant la défense nationale et la sûreté de l’Etat ». Concrètement, les documents « confidentiel défense » se présentent sous la forme de note de synthèse, sans mention des sources, puisque lesdits documents sont susceptibles d’être diffusés à des élus ou à des fonctionnaires, voire utilisés par certaines entreprises (après avoir reçu une habilitation, à l’issue d’une enquête de moralité). Ce qui signifie en clair, que leur divulgation ne peut a priori avoir d’incidence sur les agents de terrain, puisque les documents « confidentiel-défense » sont précisément conçus pour pour ne pas mettre les « agents » à la source de ces informations.
Bref, lorsqu’il est affirmé que M. Dasquié a mis en danger des agents de terrain par la divulgation d’un document « confidentiel-défense », il me semble opportun de lui demander des précisions sur le sujet à M. Bulinge.
2- Sur la question de l’existence d’une enquête interne ou d’une plainte en diffamation.
- Les articles vers lesquels vos liens renvoient ne font mention que du démenti officiel du Procureur, et non de l’existence d’une enquête préalable, de même qu’ils ne rapportent pas d’un dépôt de plainte pour diffamation à l’encontre de M.Dasquié. Dont acte, et ne vous en déplaise, les deux questions posées restent entières. Je le répète, l’accusation portée par M.Dasquié est gravissime, et dans l’ordre naturel des choses, il paraît impensable que le substitut du procureur n’est pas porté plainte pour diffamation à l’encontre de M. Dasquié.
PS : J’ai bien conscience que la distance qui sépare deux interlocuteurs sur internet puisse donner quelque sentiment d’impunité, et que de cette illusion d’impunité puisse surgir inopinément quelques frasques verbales. Néanmoins, je vous serai reconnaissant de faire preuve d’un minimum de courtoisie lors de nos éventuels futurs échanges, à défaut de respect. Dans le cas contraire, je me verrais dans l’obligation de troquer mes si confortables « culottes courtes » pour un austère costume de plaignant. J’ose donc espérer que votre temps est aussi précieux que le mien, et que vous saurez entendre mon invitation, nous épargnant ainsi à tous deux les lourdeurs procédurales d’un procès pour injure publique, activité extrêmement « chronophage » et qui plus toujours relativement onéreuse.