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Commentaire de Sylvain Reboul

sur Un pavé dans la mort !


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 18 décembre 2007 10:56

« sans coeur mais avec des machines, le reste de l’organisme continue à fonctionner, donc on dit que la personne vit. Quelle est la raison scientifique pour ne pas appliquer exactement le même raisonnement au cerveau ? Or, avec un cerveau détruit mais grâce à des machine, l’organisme continue de fonctionner. Mais on dit que la personne est morte. Pourquoi ? »

La raison en est biologiquement simple : le cerveau est le centre vital de la pensée, de la sensibilité, de toute ses auto-régulations, et de ses réactions vitales ; bref de l’autonomie du corps qui fait que le fait corps n’est pas un cadavre en survie artificielle et dépendant des machines. Par contre, la survie du corps, comme potentiellement autonome, sans cœur est possible (en tant que corps animé de la conscience de soi) si le cerveau n’est pas atteint : il n’y a donc pas de symétrie possible entre l’absence de cœur et l’absence de cerveau quant à leurs conséquences biologiques. De plus contrairement au cœur, il n’y a pas de machine qui puisse remplacer les fonctions de cerveau pour que le corps survive en tant que corps autonome réel et potentiel et il n’y pas de greffe de cerveau possible aujourd’hui ; ce qui poserait du reste d’autres problèmes quant à l’identité du sujet..

C’est pourquoi la réponse de l’auteur auquel vous vous référez pour contester la définition légale de la mort me paraît confuse, car liée à une conception de la vie et de la mort dépassée. Ce qui fait la vie du corps est celle de cette partie en effet fonctionnellement privilégiée qu’est le cerveau. Et cela est d’autant plus vrai du corps humain conscient de lui-même, sauf à le confondre avec un légume.

Sans cœur, avec des machines, le corps humain vit encore dès lors qu’il reste lié au cerveau vivant qui est la cause de sa vitalité autonome ; ce qui n’est pas le cas du corps sans cerveau que nulle machine ne peut remplacer et qui donc ne peut plus vivre par et pour lui-même.


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