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Commentaire de Forest Ent

sur La monnaie, premier enjeu stratégique mondial


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Forest Ent Forest Ent 19 décembre 2007 02:27

Il est évident que la catastrophe économique de 2008 provenait d’une émission excessive de dollars. Les US, disposant d’une monnaie qui était à la fois une monnaie d’échange et de réserve, avaient une planche à billet maniable et en ont abusé. Mais les historiens discutent encore de nos jours de la cause de ces excès.

Pour certains, c’est l’interventionnisme de la banque centrale entre 2002 et 2005 qui en a été cause. Ils en concluent que si l’on avait supprimé la banque centrale et laissé totalement libre le marché des capitaux, la crise de 2008 aurait pu être évité.

Pour d’autres, la cause est plus ancienne et est une conséquence logique d’un système financier mondial dans lequel les US pouvaient fabriquer de la monnaie sans contrepartie.

Mais aucune de ces deux hypothèses ne permet de comprendre pourquoi le système s’est emballé sans garde-fou et pourquoi il y a eu besoin dans ces années d’une telle création de crédit.

Nous devons donc prendre en compte des considérations sociales et géopolitiques.

Tout d’abord les US au début du 21ème siècle étaient un pays vieillissant, dont le poids des dépenses de santé croissait à une vitesse astronomique.

Dans cette période que l’on identifie maintenant comme celle du basculement impérial, les expéditions coloniales coûtaient par ailleurs de plus en plus cher. L’empire avait, comme tous ses prédécesseurs, grandi au-delà de ses capacités, aidé en cela par la chute de son principal adversaire, tombé 20 ans avant pour la même raison : l’incapacité à payer ses troupes.

Enfin, la nature impériale avait contribué à façonner la société comme celle de tous les empires. Les ressources étaient de plus en plus importées, la métropole ne vivant plus que d’aministration et d’oragnisation des flux financiers, ainsi que tâches intellectuelles et artistiques, auxquelles les meilleurs éléments du monde connu étaient conviés. La plèbe était de moins en moins utilisée militairement, les mercenaires y palliant, et vivait en grande partie de crédits, c’est à dire d’impôt levé sur l’empire.

L’oligarchie y était riche, de plus en plus riche, et de plus en plus avide de richesses. Cette volonté d’enrichissement était telle que la croissance mondiale ne pouvait y suffire, et la fabrication de monnaie battait son plein. Ceci a duré jusqu’à ce que la plèbe, chargée de crédits sur plusieurs générations, se trouve soudain incapable de faire face ne serait-ce qu’aux intérêts des intérêts.

Finalement, force est de constater que cet empire a fini comme tous ses prédecesseurs : trop grand, trop riche, trop vieux, il a croulé sous son propre poids.


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