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Commentaire de Voltaire

sur Représentation politique à la radio : le déséquilibre persiste


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Voltaire Voltaire 20 décembre 2007 09:36

Merci pour vos commentaires.

Je suis surpris que les principales implications de cette étude préliminaire, à savoir le déséquilibre en faveur des représentants du gouvernement, n’aient pas été réellement commentées. Ce déséquilibre est d’ailleurs d’autant plus flagrant si l’on prend en compte la couverture du président de la république.

Il faut rappeler que le CSA recommande une répartition équilibrée entre gouvernement, majorité parlementaire et opposition. Si on laisse de côté pour le moment le problème de l’opposition, c’est bien un déséquilibre important entre gouvernement et majorité qui apparait.

L’implication est que nous passons d’un régime équilibré, présidentiel/parlementaire, à un régime uniquement présidentiel. Régime qui sera d’autant plus renforcé si les récentes propositions de révision de la constitution sont adoptées.

A ce titre, la position officielle du CSA, de ne pas comptabiliser les interventions liées au président, me semble indéfendable, dans la mesure où le président revandique lui-même la conduite des affaires du pays.

Il faut de plus se souvenir que le président a fait retirer la poste de président de son parti, l’UMP, afin de conserver la main sur ce dernier.

On se retrouve donc dans une situation où le président gouverne en direct avec ses ministres, le premier ministre n’ayant plus qu’un rôle de figuration, mais aussi où le principal parti de la majorité et la majorité parlementaire sont privés d’expression. Pour en juger, il suffit de se souvenir de l’importance médiatique qu’avaient avant l’élection de Mr Sarkozy le président de l’assemblée, JL Debré (le président actuel, Bernard Accoyer, étant inexistant), et le président de l’UMP lui-même (comparé avec le rôle de Mr Devedjan...).

Le déséquilibre constaté de la représentation médiatique au sein même de la majorité témoigne d’une concentration des pouvoirs dans les mains du président de la république et de ses ministres, donc de l’executif, au détriment du parlement et des partis politiques.

A ce titre, ce sont donc les députés et représentants de l’UMP qui devraient être les premier à se plaindre de cette dérive.

Quant au problème de la représentation du MoDem, qui semble avoir fait l’objet de nombreux échanges de commentaires, la surprise provient principalement du faible echo médiatique donné à la création d’un nouveau grand parti politique populaire lors de la période analysée. Pour juger de sa représentativité, il faudra attendre un peu, en fonction des prochains résultats électoraux, et comparer sa médiatisation avec celle des partis similaires, comme les libéraux démocrates anglais.

POur répondre à Yves Rosenbaum, je connais mal la couleur politique des radio étudiée. Europe 1 est plutôt considérée à droite, France-Inter plutôt de gauche mais bien sûr aussi liée au pouvoir car c’est une radio publique, et les autres ont aussi des actionnaires étrangers me semble t-il. Et tout état de cause, je ne suis pas certain (contrairement aux émissions télé et aux journaux de la presse écrite) que cela ait eu une influence déterminante sur les résultats de cette étude. Il me semble que c’est surtout l’évolution du système politique français qui est à l’origine du déséquilibre constaté, ainsi que la vision traditionnellement bipolaire de la politique des principaux journalistes politiques.


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