Par mes exemples, je voulais vous dire autre chose, mais qu’importe.
La vraie solution est ici : c’est comme dans un couple, on ne peut reprocher à une part de n’être plus contente et de vouloir reprendre sa liberté, d’en user dès lors comme elle veut.
Le referendum à faire est avec cette question : « voulez-vous mettre fin à la République ? ». De la même façon que dans un couple ceux qui se sont aimés autrefois, passionnément peut-être, ne peuvent plus soudain se supporter et vivre ensemble, s’interrogent sur les raisons qui ont conduit l’amour à devenir désamour, cela peut-être donnera lieu à une réflexion collective sur l’identité nationale. Quoi qu’il en soit, au vu des résultats, le pays doit être partitionné, les richesses qui sont communes et le fruit de la peine de tous, qui sont aussi le fruit d’un héritage sur lequel ni l’un ni l’autre ne peut déclarer la mainmise, doivent être partagées de façon juste et équitable, en fonction des résultats du scrutin. Ensuite, que chacun muni de son bien, fassent comme il l’entend. Il n’y a ici que des avantages, pour les uns comme pour les autres, il n’y a point de lésés, il n’y a point de trompé.
Vous me rétorquerez bien sûr que cela n’est pas réaliste. Mais cela et seulement cela est juste, et nulle autre chose.
Je suis républicain quant à moi ; j’aime la France, son histoire, ce qu’elle incarne. Je suis allé dans des pays, où des gens, de pauvres gens, des opprimés m’ont accueilli - à ma grande surprise - comme une divinité vivante simplement parce que j’étais français. Au temps de la chute du mur, j’ai vu un vieillard de l’Est caresser mon passeport et ne plus vouloir le lâcher, il avait les yeux pleins de larmes, il me répétait quelques mots en mauvais français, des mots appris par coeur - les seuls, il ne parlait pas français. Ainsi, il se mettait constamment à fredonner « Allons, enfants de la patrie » - car il s’agit de ces mots, comme on marchait sur la route s’arrêtait tous les dix mètres, avec mon passeport en main !, me disait cela et me donnait l’accolade, il riait et son rire était celui d’un enfant. C’était un vieux en haillons, qui connaissait bien la Révolution française, les valeurs qu’elle véhicule, dans sa loghorrée je reconnaissais des mots tels que « Bastille », etc. Il venait de ramasser des pommes gâtées dans un champ, il me les a proposées, comme ça, tout son pauvre bien, et parce que j’étais français. Il m’a emmené dans toutes les maisons de ce petit village, il montrait mon passeport, expliquait, les gens m’embrassaient, me donnait des liqueurs, nous portâmes un toast - à la France !- au café du village ! Tout cela parce que j’étais français. Je ne m’égare pas, je sais que ce n’est pas lié à ma personne, je me connais. C’était lié à ce dont je suis dépositaire, que je n’ai pas demandé, mais dont je suis fier et que j’ai envie de défendre. J’ai pensé alors au mot d’un poète qui disait que partout où se trouve l’injustice se trouve la France, non que la France soit l’injustice, le pays France peut l’être et l’a été, l’est peut-être, si on le dévoie, mais parce que la France se dressant contre l’injustice toujours l’accompagne ; et c’est pourquoi elle est éternelle car dès que l’injustice surgit, la France se dresse pour lui faire barrage. C’est pourquoi aussi elle est universelle : parce que l’injustice ne connait pas frontières, mieux elle rêve de les abolir afin d’assurer son empire sur toutes choses. J’ai pensé à ce beau tableau, « la liberté guidant le peuple », pourquoi c’est Marianne qui ouvre la voie et brise la barricade : parce que c’est la France qui anime les opprimés partout, toujours. La France, c’est dans le coeur de l’opprimé, partout sur terre, quelque soit son origine, qu’elle se trouve et nulle part ailleurs, certainement pas dans le coeur de celui qui se congratule d’une hérédité dûe au hasard. J’ai envie de défendre cela, pour ce que je ressentis alors, à l’intérieur de mon propre corps et que je reconnus en l’autre, qui ne s’achète pas, qui ne se transmet pas, qui ne s’enseigne pas, qui est difficilement dicible. Je veux parler de la fraternité, qui s’apparente à l’émoi amoureux car il ne se commande pas, c’est à proprement parler un élan. Ce sentiment de fraternité, c’est lorsque tout ce qui peut séparer deux êtres distincts soudain est comme aboli, que plus aucune catégorie soudain n’a de prise, que ce qui divise et jette les hommes les uns contre les autres est anéanti, que l’on est comme dans une sorte d’état de communion mystique avec l’autre. Quand l’on se comprend d’un seul regard et que l’on se joue de la différence des langues, comme si l’on parlait d’âme à âme.
Bref. Ce récit personnel pour dire que je ne puis personnellement être disposé à laisser ce trésor être gaspillé. Je ne reproche pas même à certains de mépriser ces valeurs si elles ne leur parlent pas, si ils croient à d’autres choses. S’ils veulent se pavaner au sein d’une société maintenue par des chaînes en exhibant les marques de la réussite comme la grosse montre ou je ne sais quoi, grand bien leur fasse. Je suis large d’esprit même : qu’ils aillent au diable s’ils le veulent, je ne pleurerai pas ces faux frères. Mais ce que je leur reproche, c’est de vouloir de toute force m’emmener avec eux et cela, par rapacité vraisemblablement. Cela ne sera pas, mon être tout entier se révolte contre ça, contre cette tyrannie. Du reste, je suis sans angoisse : par le passé, la France a démontré qu’elle pouvait renverser une oppression multiséculaire, il suffit simplement de le désirer. Et je le dis à tous les imposteurs et tous les fraudeurs : il n’y aura pas un instant, pas une seconde où, sous divers visages, Elle ne sera contre eux. Jusqu’au moment où devenue suffisamment forte, justice enfin soit rendue.
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