Votre idée du référendum, non qu’elle soit irréaliste, en plus d’être illégale (article 89 de la constitution : « La forme républicaine du Gouvernement ne peut faire l’objet d’une révision »,
c’est la toute la beauté de ce texte), est injuste parce que vous présupposez la permanence du résultat génération après génération.
Je vois deux choses contradictoires dans ce que vous dîtes, d’une part une foi telle dans l’idée de la France que vous êtes assuré de sa permanence, et une crainte de la voir disparaître avalée par une espèce de monstre froid qui s’appellerait Europe.
Je connais moi-même, assez bien le mythe de l’histoire de France fait d’abîmes et de sommets, qu’on nous raconte comme un conte, ce qu’elle est peut-être au fond. Ne voyez pas de connotation péjorative dans ce que je dis, bien au contraire. Mais cette histoire je la connais d’un bout à l’autre de sa chronologie, et je sais qu’elle est par sa géographie, fille de l’Europe : Confluent du monde celte, du monde germain, du monde hellénistique, romanisé, puis à nouveau confluent des tribus barbares sans cesse repoussées par d’autres barbares, puis confluent des misères du sud et de l’est de l’Europe. Confluent des idées aussi de la Cordoue musulmane, à la Rome Chrétienne,
des lumières qui appartiennent à toute l’Europe.
Ne croyez-vous pas que votre ami allemand, ne serait pas déçu de voir aujourd’hui la France renoncer aux petits symboles de l’Europe que sont son drapeau, sa devise, et son hymne... de l’arrogance grossière et incantatoire de son président ? L’arrogance pour être tolérée ne peut pas se passer d’esprit...
Si la France a rayonnée si longtemps, ce n’est pas parce qu’elle brillait, c’est parce qu’elle diffusait et se diffusait dans l’autre...