Marsu,
bien sur que le regard que je porte est comme le tien fruit de l’époque et du lieu dans lequel je vis.
Je ne suis pourtant pas d’accord avec toi.
Le cadre législatif n’est que le fruit de l’opinion majoritaire. En démocratie, il ne vient en général qu’entériner une évolution des mentalités. Les classes dominantes l’ont tellement bien compris qu’elles tentent de s’accaparer les outils nécessaires à la fabrication de l’opinion. Sinon comment comprendre que de puissants groupes dont le but est de réaliser des profits viennent à investir dans la presse écrite quotidienne qui n’est plus vraiment un secteur porteur. Quand j’y réfléchis bien, je ne vois que de très rares exceptions, comme l’abolition de la peine de mort. Et même là, le changement des mentalités était bien plus qu’amorcé.
Tu me parles de « ma » tolérance. Mais il ne s’agit en aucun de tolérer quoi que ce soit. Que je le tolère ou non à titre individuel ne changera rien.
J’irais plus loin encore, nos sociétés occidentales dans leur ensemble jugent inacceptables de telles pratiques, c’est pourquoi elles ont cessé (au moins sous cette forme) chez nous. Et qu’est-ce que ça change.
Tu parles de l’Inde. L’inde a été longuement colonisée par l’Angleterre pays qui était fondé sur ces valeurs que tu dis universelles. On peut dire que l’Inde a eu accès à ces valeurs (au moins dans une certaine mesure). Et pourtant de telles pratiques y ont cours. Annie a raison de faire remarquer que si ces traditions perdurent, c’est que les femmes elles-même, dans leur majorité, les acceptent.
Tout ce que je peux faire, c’est essayer de comprendre les mécanismes qui permettent à de telles pratiques de se maintenir.
Et je ne crois pas qu’il suffise de se débarrasser de « religions exotiques hyper-aliénantes » (phrase que je trouve franchement condescendante et quelque peu paternaliste) pour s’en défaire. Tu peux trouver des justifications autres que religieuses à l’inégalité entre hommes et femmes, en invoquant la biologie par exemple. Il faudrait essayer de voir si pour un milieu social donné, les athées ou les agnostiques traitent mieux leur femme que les croyants.