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Commentaire de Marsupilami

sur Les fillettes afghanes sacrifiées


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Marsupilami Marsupilami 28 décembre 2007 15:43

@ Masuyer

Tout d’abord, tu n’as pas réagi à mon premier propos : « Si toi comme moi vivons dans ce type de société, c’est bien parce qu’avant nous des gens se sont battus contre la dictature cléricale et pour la liberté individuelle (qui est d’essence libérale), pas par une opération du Saint-Esprit ». Cette liberté ne s’obtient pas non plus par l’opération miraculeuse un « cadre législatif », lequel comme tu le dis « n’est que le fruit de l’opinion majoritaire » (mais pas toujours, voir la peine de mort et la contraception en France, par ex.). Cette liberté est d’abord et avant tout le résultat des luttes d’individus et de groupes désaliénés qui ont travaillé en amont du législatif pour éveiller les consciences.

Bien entendu il s’agit de personnes appartenant aux classes bien éduquées et donc nanties. Ce sont toujours les bourgeois qui font les révolutions, camarade, tu ne peux pas l’ignorer ! Et ce sont inévitablement des révolutions qui profitent à cette classe.

« Les classes dominantes l’ont tellement bien compris qu’elles tentent de s’accaparer les outils nécessaires à la fabrication de l’opinion. Sinon comment comprendre que de puissants groupes dont le but est de réaliser des profits viennent à investir dans la presse écrite quotidienne qui n’est plus vraiment un secteur porteur ».

C’est évident et ce quel que soit le régime politique en place. Les classes dominantes soviétiques formataient l’opinion grâce à la Pravda en URSS ou à L’Humanité en France. C’est le résultat des infrastructures fondamentales qui président au Pouvoir quel qu’il soit.

« Tu me parles de »ma« tolérance. Mais il ne s’agit en aucun de tolérer quoi que ce soit. Que je le tolère ou non à titre individuel ne changera rien ».

Je ne parlais bien entendu pas de ton cas particulier, mais de ta position idéologique.

« J’irais plus loin encore, nos sociétés occidentales dans leur ensemble jugent inacceptables de telles pratiques, c’est pourquoi elles ont cessé (au moins sous cette forme) chez nous. Et qu’est-ce que ça change ».

Quand tu es une femme, tu sais très concrètement ce que ça change. Il faut vraiment être un mâle dominant andro-centré pour tenir de tels propos.

« Tout ce que je peux faire, c’est essayer de comprendre les mécanismes qui permettent à de telles pratiques de se maintenir ».

Argl ! C’est ça, le combat d’un militant communiste au XXIe siècle ? C’est pas comme ça qu’on fait changer les choses. Les luttes, tu connais ?

« Et je ne crois pas qu’il suffise de se débarrasser de »religions exotiques hyper-aliénantes« (phrase que je trouve franchement condescendante et quelque peu paternaliste) pour s’en défaire ».

Ouaf ! J’avais servi cette phrase sur un plateau d’argent à ton esprit trop sérieux, et tu t’es jeté sur ce morceau d’humour provocateur ! Tu es trop prévisible !

« Tu peux trouver des justifications autres que religieuses à l’inégalité entre hommes et femmes, en invoquant la biologie par exemple ».

Ouais c’est ça, moi yen a avoir plus gros muscles et plus de testostérone que ma meuf, alors moi pouvoir la dominer physiquement, puis, dans une élégante transposition du biologique vers le culturel, entériner cette réalité en établissant des lois qui font des femmes des inférieures législatives. Le culturel comme prolongement du naturel. J’hallucine en lisant ça sous le clavier d’un « progressiste » !

« Il faudrait essayer de voir si pour un milieu social donné, les athées ou les agnostiques traitent mieux leur femme que les croyants ».

C’est ça, fais des études de sociologie comparative. « Et tu caresses ton personnel pour éviter que les bonnes causent », comme chante Bashung. Les militantes du MLF ne se posaient pas ce genre de question d’intello déconnecté du réel. Elles agissaient sur le terrain pour faire bouger les mentalités, loin de ce genre de raisonnement de sophiste. Elles se sont battues pour leur liberté et elles ont en grande partie gagné en Occident, rien à voir avec ce qui se passe en terres d’Islam, point-barre.

« Annie a raison de faire remarquer que si ces traditions perdurent, c’est que les femmes elles-même, dans leur majorité, les acceptent ».

Non seulement elles les acceptent, mais nombre d’entre elles les revendiquent. Bourrage de crâne sexiste et syndrôme de Stockholm obligent. Et alors ? C’était pareil en France au début du XXe siècle, et tu n’ignores probablement pas que les partis de gauche étaient contre le vote féminin parce qu’ils estimaient - à raison - que celui-ci serait favorable aux partis cléricaux. Les luttes féministes ont permis de changer tout ça en permettant aux femmes de prendre conscience de leur aliénation. Pas les études des sociologues communistes.

Tu me sembles bien mou, camarade communiste...

En démocratie, il ne vient en général qu’entériner une évolution des mentalités.


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