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Commentaire de Voltaire

sur L'UDF est morte ! Vive... le MoDem ?


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Voltaire Voltaire 28 décembre 2007 17:51

L’article est intéressant, même s’il contient des erreurs d’analyses qui sont liées, de l’aveux même de l’auteur, à sa nostalgie de l’UDF.

La première partie de l’article, sur l’historique de l’UDF et sur le triomphe de ses éidées est largement juste, même si l’auteur occulte le fait qu’historiquement et surtout culturellement, l’UDF est un parti de droite et non du centre. Certes, certaines de ses composantes étaient centristes, mais elles étaient loin d’en constituer la majorité.

C’est probablement en raison de cet oubli que l’auteur fait une analyse inexacte de l’évolution de ce parti sous François Bayrou, et de son potentiel électoral. En réalité, l’UDF n’a commencée à se rencentrer que vers la fin des années 90, sous la double influence de l’évolution personnelle de François Bayrou, homme de la droite modérée à l’origine dont la vision de la société a évoluée, et de la volonté du RPR de constituer un parti unique de la droite. Dès lors, la survie de l’UDF en tant que second parti de droite était scellée.

Mais l’erreur principale de l’auteur est de penser dans un schéma politique maintenant dépassé. Contrairement à ce qu’il indique, les électeurs du MoDem sont très cohérents, en terme sociétal. Peu en effet séparent des anciens chrétiens-démocrates ou des gaullistes sociaux des sociaux-démocrates ou des écologistes modérés. En revanche, leur vision est radicalement différente d’une UMP devenue néoconservatrice et inspirée, en partie du moins, du modèle individualiste à l’anglo-saxone. C’est bien cette cohérence qu’a voulu rassembler dans le mouvement démocrate François Bayrou, les clivages antérieurs étant justement devenus obsolètes pour nombre d’électeurs qui revandiquent leur non-appartenance au clivage gauche-droite.

Restent bien sûr des critiques plus ou moins légitimes : la statégie d’alliance demeure (faussement ?) mal comprise par les média, das la mesure où elle échappe justement au clivage traditionnel (curieusement, cela n’est pas reproché à l’UMP), et la stratégie présidentielle de François Bayrou est fortement critiquée par ses anciens « amis » (mais a t-on critiqué Mr Sarkozy lors de sa prise du parti dès la fin des années 90, où pendant son opposition à Jaques Chirac qui voulait justement lui barrer la route vers l’Elysée ?).

Reste l’avenir d’un parti démocrate-chrétien, que l’auteur regrette par dessus tout. Il fait là, je pense, une profonde erreur de jugement sociologique : s’il demeure un électorat chrétien démocrate en France, celui-ci est dramatiquement insuffisant pour constituer la base d’une future majorité (tout comme l’électorat radical). C’est certainement l’une des forces de François Bayrou que d’avoir compris la transformation profonde de notre société, et d’avoir identifié que les nouveaux clivages ne se pensaient plus en ces termes. La logique voudrait que les chrétiens démocrates, comme les radicaux et sociaux démocrates, se rassemblent dans un mouvement démocrate dont la vision de la société est la plus proche de la leur. On peut compter sur Nicolas Sarkozy et sur les éléphants du PSpour s’opposer à cette recomposition logique mais politiquement dangereuse pour leur propre avenir politique.


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