Qui, Monsieur l’Avocat Général, le premier « a traité le Tchad et sa justice comme on utilise l’expression »homme de couleur" ?
- Celui qui a dit « je les ramènerai quoi qu’ils aient fait »
- Celui qui a prononcé le discours de Dakar !
- Celui qui a dit « le drame de l’Afrique c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire » !
- Et vous osez après cela verser des larmes sur la dignité des Africains et mettre en cause Collard et les médias ?
- Il ne vous vient pas une seconde à l’idée de mettre en cause l’auteur de ces propos n’est-ce pas ?
- Il vous sied mieux de saisir l’opportunité pour mettre en cause « le barreau » qui s’insurge contre vos décisions de justice.
- Cette remarque, non seulement n’a pas sa place dans le propos mais elle est de plus malvenue lorsqu’on sait comment se comportent certains magistrats, du parquet ou de l’instruction à Quimper, qui ont violé le droit européen en se faisant remettre le relevé des communications téléphoniques d’un journaliste pour tenter d’identifier ses sources. Et ce, bien sûr,avec la bénédiction de votre ministre de tutelle et plus !
Alors le barreau il est ce qu’il est, mais balayez devant votre porte M. l’avocat général.La justice africaine n’a ni compassion ni leçons à recevoir de la justice française.
- Une compassion bien hypocrite et bien prétentieuse lorsqu’on prétend affirmer les fondements et les objectifs du réquisitoire d’un procureur général exerçant à 3.000 kms de chez vous.
- Vous a-t-il fait des confidences cet avocat général ?
- Certainement pas. Mais vous revenez avec empressement sur le barreau et en ces termes :
- « L’arrêt de huit ans serait un déni de justice pour la plupart des avocats ? Ils auraient été plus crédibles si cette outrance ne leur était pas habituelle, même après une administration remarquable de la justice. »
- Vous n’aviez pas besoin de prendre mes amis africains comme prétexte pour régler vos comptes avec le barreau !
- Les premiers à les traîner dans la boue sont les gens de votre bord et votre hiérarchie, et la meilleure preuve en est est que l’affaire était entendue depuis longtemps, et ça vous ne sauriez l’ignorer.
- Si vous teniez à soutenir vos confrères africains et le peuple africain en général, il vous fallait garder le silence et ne pas lourdement insister sur l’affront que leur a infligé, non pas les avocats ni les médias, mais notre République.
- Mais passer de Bedos à l’afrique, est un exercice qui visiblement vous dépasse.
- Et pour bien me faire comprendre, je vais vous raconter une histoire. Une histoire vraie, n’en doutez pas.
- Me V. de Moro Giafferi défendait la tête d’un client aux assises qui avait occis sa femme.
- Il n’avait aucun dossier devant lui. Seulement un sachet avec des petits pois.
- Régulièrement, à l’approche des plaidoiries, il envoyait un petit pois au président.
- Cela a duré un moment, car à l’époque les magistrats respectaient les avocats -surtout celui là- et les avocats respectaient les magistrats.
- Mais n’y tenant plus le président s’adresse à Moro et lui dit « Mais enfin Maître.... »
- Et le plaideur de répondre « Ah, vous voyez M.le président ce que mon client a enduré pendant toutes ces années » !
- Aujourd’hui, Maître Vincent de Moro Giafferi n’utiliserait plus des petits pois, mais vos articles.
- Sauf que lui, il avait obtenu la relaxe.