Avant le procès, j’étais à 100% du coté « tchadien ». J’ai des africains dans ma famille proche (Ivoiriens) et suis particulièrement sensible à la manière dont on les traite généralement en France (du racisme de base, primaire devrais-je dire jusqu’à un paternalisme protecteur qui parfois est pire !).
Depuis le verdict, ma position est mitigée.
Pourquoi mettre les 6 français dans la même responsabilité, et par conséquent leur infliger la même peine ?
Pourquoi les intermédiaires, qui ont une responsabilité importante, ont-ils été traités avec tant d’égards ?
Certaines maladresses commises pendant ce procès (maladresses aux yeux des français, s’entend, je ne juge pas la justice tchadienne) font, apparaître un relent de « racisme anti-blanc » propre à redorer le blason d’un gouvernement qui en a bien besoin :
- erreurs de traduction pendant le procès
- preuves extraites d’articles de presses, sans fondement réels
- arrivée des accusés « à grand spectacle », en contact direct avec la population, avant chaque séance du procès.
Il me semble que la justice tchadienne serait sortie grandie de ce procès en infligeant des peines modulées en fonction de la responsabilité individuelle de chaque accusé (quitte à ce que certains, y compris parmi les 6 français, soient plus lourdement condamnés.
Quant aux conditions du transferement, du peut de connaissances que j’ai de ce type de procédure, je pense que le Tchad a fait aussi vite qu’il était possible, au risque de mécontenter une partie de son opinion publique.