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Commentaire de Henri Masson

sur Google a récemment reconnu l'espéranto !


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Henri Masson 30 décembre 2007 21:16

Bonne idée de rappeler le pas foireux de de Gaulle à propos de l’espéranto ! Voilà qui en dit long sur la « réflexion personnelle » ! De Gaulle marche dedans, Asp Explorer y met les deux pieds ! Nul n’ignore que la démarche de de Gaulle était nationaliste, ce qui aide à comprendre son mépris pour une langue ANATIONALE.

Adenauer eut un comportement plus honnête : En 1932, alors qu’il était maire de Cologne (Köln), le futur chancelier allemand Konrad Adenauer invita le 25ème Congrès Universel d’Espéranto à se tenir l’année suivante dans sa ville. Il n’eut pas le loisir de le saluer en personne. Ceux qui allaient mener le peuple allemand vers l’abîme et l’infamie, vers les pages les plus sombres et les plus tragiques de son histoire, étaient déjà là. Son arrestation par les nazis jeta la communauté espérantophone allemande dans le désarroi. Fait assez significatif et assez évocateur de la situation : le congrès qui s’était tenu à Nuremberg (Nürnberg) en 1923 avait accueilli 4963 participants, celui de Cologne seulement 950.

De Gaulle n’eut pas eu le temps de reconsidérer un jugement superficiel formulé le 15 mai 1962, lors d’une de ses conférences de presse : “Dante, Goethe, Chateaubriand, appartiennent à toute l’Europe dans la mesure où ils étaient respectivement italien, allemand et français. Ils n’auraient pas beaucoup servi l’Europe s’ils avaient été des apatrides ou s’ils avaient pensé et écrit en quelque espéranto ou volapük intégré”. (on peut la voir sur http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&id_notice=I00012375 ) Des ministres démissionnèrent à la suite de cette conférence de presse.

C’est oublier que bien des grands hommes ont servi l’Europe en utilisant la langue internationale, et même anationale, que fut le latin, sans renier la leur (Galilée, Érasme, Comenius...) , et que l’espéranto n’a jamais eu pour vocation de remplacer les langues nationales sur leur terrain. Se donner l’air de connaître une chose et en parler péremptoirement ne réussit pas toujours. Aveu d’ignorance ignorée et façon de reconnaître “Je ne sais pas ce que c’est, mais j’en cause !”, en France et dans d’autres pays, les arguments opposés à l’espéranto sont du même tonneau et toujours formulés, sans démonstration ni preuves, dans des phrases lapidaires ou des boutades.

Dante est à l’origine de l’italien moderne créé à partir de dialectes d’Italie c’est-à-dire selon un processus comparable à celui qui a donné naissance à l’espéranto. Dans son traité philosophique inachevé « Il Convivio » (le Banquet), il pressentit la possibilité d’une langue commune à toute l’Italie, donc, en quelque sorte, destinée à jouer dans son pays un rôle qui est comparable à celui de l’espéranto au niveau de l’Europe et même du monde : « ll y a une langue qui n’est la propriété de personne, qui est audible dans chaque ville, dans chaque région mais qui n’appartient à aucune ville ou région définie. C’est un nouveau soleil qui brillera là où était l’obscurité. (...) Et on la critique cependant par méconnaissance, par le doute qu’elle conviendrait pour la littérature, seulement par fierté personnelle parce que l’on connaît plusieurs langues étrangères. » (chap. 11 et 15) . Quant à Goethe, il avait dit “Qui ne connaît pas de langues étrangères ne connaît pas la sienne“, et aussi : “La littérature nationale, cela n’a plus aujourd’hui grand sens ; le temps de la littérature universelle est venu, et chacun doit aujourd’hui travailler à hâter ce temps.” (Conversations, 1827).

Enfin, il faut rappeler que, bien souvent, les congrès universels d’espéranto ont été salués par des diplomates étasuniens , parfois même dans un bon espéranto. Souvenons-nous que lorsque le congrès de 1998, en France, à Montpellier, il n’y eu même pas un représentant du gouvernement français.


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