Le volte-face avant le referendum sur le traité européen en 2005, sous le « complotage » de Fabius a été pour moi une date de rupture vis à vis de ce parti. Non pas que je votais systématiquement à gauche, mais cela arriva.
Les remous de la campagne présidentielle - à côté, ailleurs ou contre SR - a été un second acte (incroyable mais vrai), confirmant ma perte de confiance. Quel comportement donnerait aujourd’hui le PS s’il était au pouvoir ?
Votre article a le mérite de faire - après d’autress - le point sur un géant en voie de décomposition. Je conçois que c’est douloureux pour les militants authentiques et une partie de ses cadres (je pense à Martine Aubry, tellement discrète).
Il manque effectivement un leader. La question de fond reste ouverte : un leader condition nécessaire, mais suffisante ? C’est la doctrine qui est essouflée, et qui aurait besoin de plus que d’un lifting. Comme vous le suggérez en voyant la trajectoire de nos voisins socialistes européens.
Une hypothèse : c’est un cycle long qui s’achève - celui de la pensée socialiste du premier âge, dont l’éphémère concrétisation a brillé dans les nationalisations de 1981. Et le reflux a commencé dès 1983. Les 35 heures furent une lame de fond tardive, en train de s’épuiser sur la grève de la réalité.
Par ailleurs le lien absolu du socialisme avec les luttes pour l’émancipation de la république vis à vis du catholicisme et de son monopole sur la société sous l’ancien régime est aujourd’hui un facteur d’immobilisme doctrinal. Comme l’importance doctrinale excessive du rôle de l’état dans la nation.
Bref un leader pourquoi pas ? Un renouveau des idées, de la hiérarchisation des fondamentaux, certainement. Voilà qui ne préocupe pas beaucoup nos maires et conseillers en passe de renouvellement de mandat. Donc grand pessimisme. Notre système politique national est tel qu’un leader ne peut surgir rapidement - disons à quarante ans au plus tard. Il faut partir de tellement loin et pendant tellement longtemps, que les intuitions de jeunesse sont émoussées quand arrive la consécration au sommet du parti.
(Montebourg n’a pas la puissance de synthèse doctrinale suffisante, il aime trop les paillettes oratoires tactiques. Delanoë ? Je ne connais pas assez.)
Donc l’opposition peut dormir tranquille.