@ Francis BEAU :
Contribution intéressante, même si elle s’écarte un peu du sujet de l’article.
On peut regrouper les transactions en deux catégories : Gagnant-gagnant et gagnant-perdant.
L’expression « guerre économique », qui constitue un peu, c’est vrai, un abus de langage, met en évidence plusieurs évolutions plus ou mooins récentes :
- Une évolution de la répartition entre les transaction « gagnant-perdant » et les transactions « gagnant-gagnant », au détriment de ces dernières,
- Des conséquences plus lourdes aux « défaites » économiques : Dans les années 60, si une entreprise ferme ses portes, le personnel retrouve du travail plus vite, plus facilement, et à moindre coût humain (peu de chomage, travail retrouvé assez facilement dans le même bassin d’emploi et à la même qualification...) Aujourd’hui, si votre empoyeur ferme, c’est la ruine pure et simple pour la moitié du personnel,
- Conséquence de ce qui précède, les états-nation s’impliquent davantage, et en tous cas de manière différente dans les conflits économiques : En fait, pour diverses raisons, nous sommes dans une situation durable d’excédent de main d’oeuvre, donc de chomage important, et la « guerre économique » sert à nommer l’ensemble des pratiques concertées, à l’échelle des états ou des structures de taille analogue, pour reporter le plus possible cette charge sur les concurrents.
De véritables stratégies sont mises en oeuvre dans ce but : la stratégie, c’est bien un terme guerrier ?
Signalons enfin l’effet cumulatif de cette pratique : Si j’envoie chez le voisin suffisamment de chômage, ça va créer des troubles sociaux qui vont altérer sa productivité nationale, donc on pourra continuer à l’entasser ...
En conclusion, nonobstant le contresens sémantique que vous signalez, l’expression « guerre économique » garde un certain nombre de justifications, qui expliquent son emploi dans le langage courant.