Votre pseudonyme nous démontre que l’esprit ne vous a pas été trop chichement compté. Toutefois, si vous avez cru percer l’auteur, sachez que vous n’en êtes qu’à l’ébauche de la première pelure.
Hélas, je n’ai pas l’heur de vivre sur la scène d’opérette du Grand-Duché, scène dont je connais, ma foi, fort bien les coulisses que vous ourlez de délicate manière. Convenez avec moi cependant, que le salaire médian pris en compte pour calculer le taux de pauvreté ferait la joie de biens des ménages français, belges ou allemands. La caste fonctionnarisée est, au Luxembourg, bien plus puissante que vous ne l’imaginez. Un simple coup d’oeil sur les très heureux reclassement de ses meilleurs éléments tirerait des larmes de jalousie chez leurs pairs de l’Inspection des Finances ou de la Préfectorale.
Aux étages subalternes, les nationaux se bousculent, tant la réputation de farniente tressée par les aînés les a convaincus qu’il n’y a point de salut hors la fonction publique. Reste, pour des besognes qui semblent vous répugner, la masse des travailleurs frontaliers, très majoritairement occupés dans le secteur tertiaire, autrement dit financier.
La double nationalité offrira sous peu aux résidents étrangers le droit de vote quand, comme le veut la co-gestion, tous les frontaliers sont libres de s’exprimer lors des élections sociales. Enfin, n’omettez point de situer le salaire minimum et de le comparer à celui des Etats voisins.
Quant aux relations de la presse et du pouvoir, elles n’ont rien d’une inféodation. Là votre erreur est franchement grossière. Ces relations sont purement et simplement incestueuse pour peu que l’on s’adresse aux directions et rédactions en chef. D’ailleurs quel pays pourrait, à la taille du Luxembourg, s’offrir le luxe de trois quotidiens, deux gratuits, deux news de référence, un titre satirique, un titre plus people et même un canard à scandale au peusodo-journaliste rédacteur en chef multicarte et multi condamné pour ses méfaits commis en Belgique.
Allons, Sigefroid, remets une bûche que l’on voit de quel bois je me chauffe. Sache cependant qu’il restera humaniste et opposé à tes fagots nationalistes.