Forest,
Vous me posiez deux questions sans prendre vraiment la peine de répondre aux miennes, mais bon !
« Etes-vous favorable à la libéralisation du marché de l’énergie ? Si une entreprise bénéficiaire délocalise en Chine parce que la main d’œuvre y coûte moins cher, pensez-vous que l’état devrait faire quelque chose contre ou bien cela est son problème ? »
Honnêtement, vous vous voyez répondre Oui ou Non à des questions pareilles ? Les économistes (ce que je ne suis pas) se prennent les pieds dans le tapis sur ces sujets alors vous voulez que je vous dise quoi ? Sur l’énergie je sais simplement que cette libéralisation parait compliquée, qu’elle ne plait pas plus aux entreprises qu’aux particuliers, mais je vous avoue que j’ai du mal à avoir un avis sur la question sinon quelques inquiétudes. A priori je n’y vois pas vraiment d’intérêt sinon pour l’état de revendre une partie du capital des entreprises concernées et de dégager quelques nouvelles marges de manœuvres (désendettement par exemple).
Concernant les délocalisations par contre je ne crois pas qu’il soit souhaitable de mettre trop d’entraves au libre développement des entreprises et à leur analyse du marché quelles connaissent et dans lequel elles évoluent. (Je suis d’ailleurs tout autant opposé aux aides de l’état, sauf certaines exceptions qu’il serait trop long de détailler) Par principe je suis assez opposé à l’ingérence de l’état dans les domaines qui ne sont pas les siens. Comment voulez-vous que l’état, donc des fonctionnaires (sans connotation péjorative du terme) puissent apprécier des situations complexes, sur des marchés et dans des situations de concurrence, de développement de marché qu’ils ne peuvent ni connaître ni maitriser.
Même si les entreprises sont bénéficiaires ( Et d’ailleurs qu’est-ce que cela veut dire ? Parlez-vous du bénéfice de l’unité de production en question ? Ou du bénéfice de la société mère qui peut avoir de multiples unités dans des pays différents ? Elles peuvent être bénéficiaires ici et déficitaires là. Elles peuvent même avoir intérêt à garder un site déficitaire dans tel pays et à fermer un site bénéficiaire dans un autre...) Donc, même si ces entreprises sont bénéficiaires elles peuvent avoir un intérêt VITAL à délocaliser avant qu’il ne soit trop tard pour elles. Autant d’entreprises, autant de cas différents, il est donc impossible d’avoir une règle rigide sur ce point.
Je suis bien plus outré par les malversations et malhonnêtetés de certains individus ou sociétés, qui, se posant en potentiels repreneurs d’entreprises en difficultés, découpent, dilapident ou captent pour leur seul profit les derniers actifs rentables et font disparaître définitivement des productions (et donc des emplois) qui avaient encore une chance de pouvoir s’en sortir. Exemple l’entreprise Charles Jourdan, à Romans, très récemment. Ou Air Lib il y a quelque temps et malheureusement plein d’autres exemples. Il s’agit là de vautours qui ne sont pas dignes de gérer des entreprises et qui suppriment peut-être autant sinon plus d’emplois que les délocalisations. Là est pour moi le plus grand scandale !
Vous ayant répondu rapidement sur ces points je suis curieux de savoir ce que vous pouvez en tirer comme enseignement sur l’avenir du PS, puisqu’il s’agissait de cela initialement. Ou était-ce pour juger de mon positionnement gauche-droite et de la qualification que j’aurais à débattre de l’avenir du PS et de son orientation ? Et alors, ça donne quoi Docteur ? Que je ne suis pas de gauche, merci je le savais. Je suis donc disqualifié pour réfléchir sur le PS ?
Je vous rappelle ma position : Je ne suis pas socialiste, j’étais et je suis anti Union-de-la-gauche. Je souhaiterais avoir la possibilité de voter pour une alliance constituée d’un centre et du PS, si, et seulement si, il est définitivement débarrassé de sa frange ‘’marxiste-lutte des classes’’. Et il me semble que la seule solution, le seul avenir pour le PS est de se recentrer. Que c’est notre seul espoir d’avoir enfin une alternance régulière qui ne chamboulera pas tout pour le seul plaisir d’une idéologie, et qui pourra apporter plus de social tout en gardant la maîtrise des dépenses (important) et en tenant compte des contraintes internationales.
Le PS ne pourra de toute façon pas arriver à gouverner sans alliance, il a le choix sur sa gauche ou sur sa droite. Je considère que l’alliance à gauche serait un drame pour le pays et que dans ce cas le PS ne parviendrait de toute façon pas au pouvoir. Il ne ferait donc que retarder une fois de plus une alternance souhaitable.
Je trouve par ailleurs très injuste le procès qui est fait aux dirigeants socialistes qui semblent basculer un peu vers la droite. (Je ne parle pas ici de ceux qui ont pratiqué l’alternance, encore que la démarche de Martin Hirsch par exemple me semble juste...). Plutôt que du reniement, ne serait-ce pas, au moins pour certains, tout simplement du réalisme, dicté par une certaine expérience de la marche des affaires, qui les amènerait à considérer les choses un peu différemment avec le temps. Ces gens sont-ils pour autant devenus malhonnêtes ? N’ont-ils pas seulement l’envie de parvenir à infléchir le système en ayant compris quelles seraient leurs limites d’action une fois au pouvoir ? Ils ont de mon point de vue le seul tort de ne pas arriver à se faire comprendre de leurs sympathisants car ils ne leurs livrent pas un discours CLAIR ET NET sur ce qu’il est possible de faire ou de ne pas faire. Par peur évidemment de perdre du terrain (des voix) sur leur gauche.
Forest, nous ne sommes sans doute pas d’accord ce qui ne m’empêche pas de juger vos analyses intéressantes et nécessaires car elles mettent clairement l’accent sur les dérives dangereuses de l’ultralibéralisme.
19/01 12:17 - ecirbaf
Après la réflexion, l’action ! Pour une alternative crédible à l’ultralibéralisme (...)
08/01 20:02 - Forest Ent
J’ai un peu la flemme de lire l’ensemble, vu l’extrait, qui n’ajoute (...)
08/01 17:36 - Philippe D
Forest, Je viens de tomber sur cet intéressant débat entre Denis Olivennes et Henri Weber. (...)
07/01 23:34 - TSS
ce n’est pas en 2002 que le PS a deraillé c’est en 1983 mais la plupart des (...)
07/01 21:14 - Forest Ent
Il y a les pays européens qui ont fait le choix de ne pas entrer dans l’UE et ne (...)
07/01 15:53 - Philippe D
Pouvez-vous me donner l’exemple des pays qui suivent à l’heure actuelle le chemin (...)
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