« nous ne sommes sans doute pas d’accord ce qui ne m’empêche pas de juger vos analyses intéressantes »
J’ai plaisir également à cette discussion courtoise et constructive.
« Vous me posiez deux questions sans prendre vraiment la peine de répondre aux miennes »
Il me semblait avoir répondu à vos questions. S’il s’agissait du calcul électoral, vous avez dit que la grande majorité des français était pour l’économie de marché, et je vous ai répondu que la grande majorité des français était pour l’économie de marché et contre l’ultralibéralisme. Vous dites que la gauche doit conquérir le centre. Je suis d’accord, mais pas avec les idées de la droite. Vous dites qu’elle doit se débarrasser de l’extrême-gauche. Elle se retrouverait alors dans la situation de l’UMP étouffé pendant longtemps par le FN (que Mitterrand avait sans doute aidé). Avant de conquérir le centre, il faut fidéliser sa base. Par ailleurs, il me semble que nous les partisans du capitalisme pouvons nous entendre sur un ensemble de points avec l’extrême gauche en souhaitant une forme de capitalisme plus humaine.
Il y a une contradiction dans votre discours entre vouloir des « pourcentages électoraux » forts et refuser l’union des gauches. Parlez-vous de calcul politique ou d’idéologie ?
« Honnêtement, vous vous voyez répondre Oui ou Non à des questions pareilles ? Les économistes (ce que je ne suis pas) se prennent les pieds dans le tapis sur ces sujets alors vous voulez que je vous dise quoi ? »
Ben c’est un souci. Comment pourrait-on discuter des diverses formes d’économie de marché si vous n’avez pas d’opinion sur deux points majeurs de notre époque ? Je ne vous le reproche pas, car vous ne prétendez pas l’avoir étudié. Je le reproche au PS, qui en a les moyens. Soit il est inefficace, soit il est à droite.
« je n’y vois pas vraiment d’intérêt sinon pour l’état de revendre une partie du capital des entreprises concernées »
Point intéressant. La vente de capital par l’état à une entreprise qui attend une rentabilité en gros double ne lui permet pas d’en tirer la valeur que cela représente pour lui. Par ailleurs, la création de monopoles fait que le contribuable payera ensuite beaucoup plus que ce qu’il a cru gagner. La privatisation n’est pas un sujet simple, et elle ne peut pas être faite n’importe comment sur n’importe quoi.
« Concernant les délocalisations par contre je ne crois pas qu’il soit souhaitable de mettre trop d’entraves au libre développement des entreprises et à leur analyse du marché quelles connaissent et dans lequel elles évoluent. etc ... »
Malgré son côté un peu alambiqué, votre réponse est très claire par ce qu’elle ne cite pas : la gestion des conditions d’échanges extérieures. Vous êtes au fond convaincu du fait que les douanes n’existent plus, que les états n’ont aucun rôle économique, etc ... Vous avez « intégré » toute la propagande neocon. Désolé, non, la mondialisation n’est pas une fatalité, c’est un choix.
« Vous ayant répondu rapidement sur ces points je suis curieux de savoir ce que vous pouvez en tirer comme enseignement sur l’avenir du PS, puisqu’il s’agissait de cela initialement. Ou était-ce pour juger de mon positionnement gauche-droite et de la qualification que j’aurais à débattre de l’avenir du PS et de son orientation ? Et alors, ça donne quoi Docteur ? Que je ne suis pas de gauche, merci je le savais. Je suis donc disqualifié pour réfléchir sur le PS ? »
Ou bien sûr vous êtes de droite. Aucun doute. Mais, semble-t-il, pas par sensibilité poujadiste, seulement parce que vous n’avez pas assez creusé les réalités macro au delà de la facade que construisent nos médias dont vous ne pensez pas qu’ils puissent représenter une catégorie particulière d’intérêts économiques. Je sais, je pontifie, là. Mais la différence entre opinions politiques se résume aujourd’hui à ces questions, sur lesquelles il ne vous est pas possible ici de vous déclarer incompétent tout en ayant une opinion sur le résultat. Ca ne vous « disqualifie » pas. Nous sommes tous électeurs et avons tous le droit d’exprimer notre opinion. Vous avez le droit de dire en tant que personne de droite que vous souhaitez que le PS aille vers la droite. Ce serait plus simple si l’on n’avait que deux partis de droite, comme aux US.