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Commentaire de Parpaillot

sur A propos de l'affaire de l'Arche de Zoé


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Parpaillot Parpaillot 8 janvier 2008 00:01

@ Auteur :

Merci de nous donner un éclairage africain sur cette triste affaire ... Je ne sais pas si votre opinion est représentative de Afrique en général ?

Votre article m’inspire les remarques suivantes :

Je suis surpris et choqué que vous puissiez comparer le sort réservé aux infirmières et au médecin bulgares, je parle de leur rapatriement et de leur libération, avec celui des membres de l’Arche de Zoé dont l’avenir carcéral est encore incertain.

Il s’agit dans le premier cas de personnes travaillant dans un hôpital libyen, au bénéfice d’un contrat de travail, poursuivies, jugées et emprisonnées pour avoir selon l’accusation, inoculé le virus VIH à des enfants hospitalisés, et cela en dépit de l’avis unanime d’experts scientifiques internationaux appelés à la barre et démontrant preuves à l’appui, l’innocence des accusés. J’ajoute que ces infirmières et ce médecin ont été condamnés à mort et qu’ils ont été torturés durant leur détention de plus de huit ans. Il s’agissait dans ce cas et à l’évidence d’un déni de justice, ces personnes ayant été échangées par la suite contre de l’argent et la garantie donnée à Kadhafi, de retrouver une place au sein du cercle des dirigeants « fréquentables ». En français cela s’appelle verser une rançon ! Comment pouvez-vous cautionner cela ?

Le second cas qui fait l’objet de votre papier est plus récent et a fait l’objet d’autres articles sur AgoraVox, dont celui de M. Philippe Bilger intitulé « Une justice de couleur », du 28 décembre dernier : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=33628

L’affaire de l’Arche de Zoé quant à elle doit faire réfléchir l’Occident et l’Europe en particulier, sur sa vision de l’aide humanitaire et la manière de la mener dans le respect du droit international et de la culture des pays où cette aide est apportée.

Je vous livre ci-après mon commentaire se référant à l’article de M. Bilger. Mon opinion reste inchangée.

1° Imagine-t-on les pressions qu’a dû subir la justice tchadienne pour instruire, puis juger cette affaire dans les délais les plus brefs, afin de satisfaire l’opinion publique française, relayée en cela par les médias et les pouvoirs politiques, tout en sauvegardant l’image et la dignité du Tchad en tant que pays souverain et de sa propre opinion publique. Il est dès lors facile de critiquer l’instruction qui aurait été bâclée, même si cela semble vraisemblable.

2° On peut s’interroger sur le respect du jugement tchadien dès lors que les condamnés auront été rapatriés en France pour y subir leur peine. La subiront-ils intégralement, compte tenu des remises de peine légales, ou seront-ils graciés selon une procédure d’exception ? Dans ce cas également, on imagine que la pression de l’opinion publique en France surtout, mais aussi au Tchad, jouera un rôle important, sans parler du respect de la justice tchadienne. Dans ce cas précis, la France jouera une partie de sa crédibilité et de son image en Afrique.

3° La réparation des dommages aux familles des victimes n’est-elle pas par son ampleur, plus de 6 millions d’euros, le côté le plus choquant de ce jugement ? Ce montant n’est-il pas disproportionné ? On imagine guère les condamnés être en mesure d’y faire face, alors qui va payer ?

4° Au-delà de cette affaire, c’est la crédibilité des ONG qui est en jeux et cela ne devrait pas nous en faire oublié l’origine : le Darfour, le génocide qui s’y déroule et la nécessité de venir en aide aux populations qui y crèvent dans l’indifférence presque générale ...

Je conclus en disant qu’un Etat souverain, la Libye, n’est pas forcément un Etat de droit et les africains devraient être plus critiques à l’égard de certains de leurs dirigeants dont certains sont vénérés simplement parce qu’ils s’opposent à l’Occident. Je pense notamment à Kadhafi, à Mugabé, etc.

Cordialement !


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