Ils démarrent au quart de tour, les gauchistes fonctionnaires et les chemitraminaux frustrés. Bel effort rédactionnel tout de même, surtout quant on sait qu’ils n’y croient plus eux-mêmes. Quelques beaux trémolos indignés et pathétiques de-ci de-là du plus bel effet. Somme toute, s’ils en sont à invoquer Besancenot, c’est plutôt bon signe pour la droite.
Très beaux échantillons de poncifs populistes pseudo-sociaux éculés. En substance : on touchera aux privilèges de la fonction publique dès que Bill Gates sera au RMI. Très commode : comme on trouve toujours plus nantis que soi et que personne ne se fait trop de souci sur la vulnérabilité de l’emblématique Bill, on est tranquille, c’est verrouillé, on pourra toujours détourner la conversation et s’indigner des filthy riches. Très réducteur aussi : les fonctionnaires se gardent bien d’évoquer à coté du revenu, la garantie de l’emploi, les retraites pleines et assurées, la charge de travail modérée. Teconyaqua fournir les mêmes avantages à tout le monde : c’est vrai, et on ne peut qu’être ému par tant de générosité. Mais bon, juste au cas où ca ne marcherait pas, on va commencer par mettre tout le monde au niveau du salarié du privé et on améliorera par la suite le sort de tout le monde avec les sous qui restent.
Très émouvant aussi : le fonctionnaire gréviste, un pur héro, dernier défenseur du travailleur du privé contre les vilains capitalistes qui veulent lui sucrer sa pension. C’est beau...comme ces anciennes affiches de propagande marxiste et tout aussi crédible.
Toujours très appréciée aussi dans son élégante beauté simplificatrice, l’imparable égalité : défense du service public = défense du fonctionnaire.
Heureusement, le contribuable qui veut voir sa ponction publique s’alléger, ne croit plus trop à ces images d’Epinal. La société n’est pas réductible à une dichotomie manichéenne entre les filthy riches et le vertueux prolétariat. Conditionner tout changement à l’éradication des inégalités de revenus extrêmes est illusoire et naïve (pour les purs !) ou tout simplement manipulatrice (pour les moins purs !).
Bon, c’est pas tout ca, faut que je vous laisse : j’ai encore quelques usines à délocaliser et quelques orphelins à jeter à la rue...