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Commentaire de Saï

sur Lettre à la République


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Saï 10 janvier 2008 17:38

Gazi

 

Vous touchez là un point important, mais sans aller jusqu’au fond des choses à mon sens. Quand je suis à l’étranger, j’ai la faiblesse, ou la largesse d’esprit, selon le point de vue duquel on se place, de considérer comme sinon normal, du moins humain, un renvoi régulier du dialogue par les autochtones à l’identité collective que je représente, fût-ce par les plaisanteries les plus acides. Je ne me sens pas "discriminé" pour autant. Je n’éprouve aucune difficulté à faire entendre mon point de vue sur d’autres sujets. Je ne me soucie pas de la réaction des autres, ici ou ailleurs, parce qu’en tant qu’homme libre j’ai le droit d’exprimer mon point de vue, et que d’éventuelles réactions négatives ne peuvent relever que du ressenti de mes interlocuteurs, non de ce que je suis. Je n’en tiens pas leur nation dans son ensemble pour responsable. Je n’estime pas que leur validation éventuelle relève d’un quelconque dû. Et si je suis amené à fréquenter des gens avec qui la différence plombe le dialogue, je modifie mes fréquentations. Ma vie et mon ressenti dépendent de moi, non des autres.

 

C’est une différence fondamentale de vision qui fait que je n’accroche pas à ce texte, à la sensiblerie à laquelle il fait appel et au rejet de responsabilité dont il témoigne. Le propre de l’homme libre est de s’assumer. Quelles que soient ses origines ou son parcours. On est libre dans sa tête avant toute autre chose, ou on ne l’est pas.

 

Ceci n’enlève rien, d’ailleurs, aux détestables relents de préjugés dont a probablement été victime l’auteur. Mais il y a plusieurs façons d’y réagir, et d’après moi, se victimiser n’est pas davantage la solution qu’appeler autrui à la culpabilisation.


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