• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Pierredantan

sur Lettre à la République


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Pierredantan Pierredantan 11 janvier 2008 10:16

@Youssef Jebri

Je pense que la plupart d’entre vous passez à coté d’un point capital :

Au risque d’attirer l’attention des docteurs de la foi officielle (Averroes en tête), observons que le racisme est, à l’image de bien des maux acquis par notre société, une forme de culpabilité récemment imposée (un peu après la fin seconde guerre mondiale) reposant sur des comportements indissociables de l’être humain.

 En fait, le racisme ne serait-il pas la traduction contemporaine d’un trait intemporel propre à l’humain grégaire, celui du refus par une population, une culture ou une civilisation d’accepter l’introduction d’éléments externes ? L’humanité a existé pendant des millénaires sans y adjoindre la moindre connotation de culpabilité. On massacrait, on déportait, on dépossédait sans que l’éventuel stigmate ne dépassat l’acte ponctuel.

Peut-on dire que les musulmans à l’assault de Constantinople étaient des racistes ? Les guerres entre tribus indiennes en Amérique étaient-elles motivées par le racisme ? Hutus et Tutsi ? Ah ! pas si simple. Remarquez le commentateur parlant à ce sujet de "luttes inter-éthniques". Révolte des immigrés dans le 9-3 ? Le même commentateur y parlera "d’ évènements et de troubles". Assassinat dans le RER d’une jeune Française par un individu d’origine turque ? : "tentative de viol par un récidiviste". Le Pape blessé par Ali Agça, Delanoé poignardé par un Magrhébin ? : "acte d’un détraqué isolé".

Mais l’inverse n’est pas vrai. Le Français de souche, quelle que soit sa religion ou son extraction sociale, ne peut en aucun cas porter la main ni même un regard réprobateur sur "l’étranger". Je vous épargnerai les très nombreux exemples. Cette culpabilité nouvellement acquise par le Français et plus largement par l’Européen est devenue notre pire fléau, mais aussi à leur insu celui des étrangers essayant de s’acclimater à la France. Elle obscurcit les idées et rend impossible le moindre des débats. Et pour couronner le tout, prenez un président (chirac) qui en fait un péché et qui part en pénitence s’excuser partout où la France a posé son pied dans l’histoire des derniers siècles et vous comprendrez combien ce mal auto-infligé est profond.

Et pourtant, la France, elle en a connu des étrangers. A commencer par mes grands parents. Oui, il ont trimé, oh oui, peiné, travaillé. Se sont-ils plaints ? Jamais. Se sont-ils intégrés ? bien sûr. Comment ? par le travail, la patience et l’honnêteté. Jamais il ne leur serait venu à l’idée de gémir, de porter la faute sur l’autre, de quémander en maugréant, blamant le vilain Français. Jamais ils n’ont accusé le gouvernement lorsque leur enfant est mort de maladie. Ils étaient unis dans la foi qu’une chance leur était donnée et qu’il leur fallait la saisir. Et ils l’ont saisie. Envers et contre tous. Ils ont réussi.

Mais c’était autrefois. Le racisme n’était pas encore enseigné comme un péché d’un coté et comme un droit de l’autre. Ce stigmate unilatéral de l’Européen doit cesser. Il ne peut que créer une réaction négative de la part de ceux que l’on veut faire se sentir coupables. Alors M Jebri, cessez de vouloir m’émouvoir, vous m’êtes dans le meilleur des cas, totalement indifférent et c’est le meilleur cadeau que je puis vous faire. Mais si vous persistez à vouloir à mes dépends, abuser de cette forme de culpabilité (que je renie) ce, à votre avantage, vous n’aurez de moi que ma résistance et au pire, ma réaction, celle de vous renvoyez d’où vous venez.

 


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès