Bonjour,
Merci à Kabyle d’Espagne. C’est grâce à ce genre d’article qu’on aime Agoravox : voilà quelque chose d’intéressant, d’inattendu et de stimulant.
Cette article me rappelle un vieux souvenir : le Désert des tartares. Et si ma vie n’était pas aussi une stupide attente ? Et si, moi aussi, je n’étais pas victime des limites de disponibilité de mon cerveau. Suffit-il de s’offusquer des déclarations de Lelay ? Car j’avoue qu’après 9 ou 10 heures de travail plus la vaisselle, je parcours Agoravox avec la négligence qu’on peut se permettre sur un terrain balisé avec ces chroniqueurs et commentateurs attitrés. Et les liens de cet article qui ont l’air passionnants : hum, hum, je ne connais pas, oui ça m’intéresse, mais je suis aussi fatiguée... Drogo, vous dis-je. Me voilà Drogo.
Il me semble qu’il ne faut pas négliger le désordre. Le problème, c’est la rencontre , "évidemment, ce genre d’article n’intéresse pas grand-monde" dit Marsupilami. Je suis sensible aussi à ce que dit Japarthur : le chemin entre les détenteurs de la connaissance (les chercheurs) et les amateurs (les citoyens, participants de la chose publique) doit se faire dans les deux sens.
Le coeur de la problèmatique, c’est la place de l’argumentation dans les médias - anciens et nouveaux. Je pense que toute société favorise des pulsions contradictoires, celles de la coopération et celles de la lutte des intérêts conflictuels. A ce titre, pour avoir pratiquer un peu, et il y a longtemps, le métier de journaliste dans la PQR, je crois que la lutte entre ces deux pôles est très sensible dans l’information. Supprimer les intérêts des entreprises locales, des élus locaux et des présidents d’association et vos pages locales de la Nouvelle République seront vides. Et au niveau de la presse nationale ou internationale, nous avons les mêmes mécanismes.
La question du temps de cerveau disponible n’est pas si négligeable. Qu’on en rigole, c’est une toute première prise de conscience, mais il faut aller plus loin. Si nous ne faisons pas monter plus clairement dans notre conscience collective les dangers de la pollution mentale que représente l’avalanche de signes non signifiants que nous recevons, ou plutôt signifiant exclusivement d’autant de tentatives d’appropriations privées de notre attention disponible, nous irons dans de graves déboires. Je veux dire par là que la captation permanente de notre attention, par la publicité, par l’information et la distraction néo-publicitaires détruisent nos capacités de réflexion. C’est une asphyxie aussi grave la montée du taux de CO2.
L’annonce de Sarkosy de supprimer les ressources publicitaires des chaînes publiques pourraient être une bonne occasion de réfléchir à ces questions.