Merci pour cette analyse, sérieuse, documentée et rigoureuse.
Je ne ferai de réserve que sur un point : ce n’était pas une "leçon de journalisme", mais simplement l’exercice d’un rapport de force.
Nicolas Sarkozy a fait une démonstration de puissance, jouant à l’homme indigné et outragé, persécuté par une presse "indiscrète et voyeuriste". Il a fait appel au pathos émotionnel de chacune et chacun d’entre nous, nous proposant de nous assimiler à ses difficultés et de nous satisfaire de ses réponses dans une plaidoirie efficace reposant exclusivement sur la maîtrise des techniques de communication.
La presse étrangère ne s’y est d’ailleurs pas trompée. Quant à la presse française, elle se montre maintenant d’autant plus servile qu’elle avait pu être critique, avant les élections, quand les pronostics de victoire de Nicolas SARKOZY n’étaient pas encore évidents.
Bruler les valeurs de 1968, aduler le libéralisme, promouvoir des analyses et les positions favorables au MEDEF, revenir, au nom d’un soit disant réalisme économique, sur un siècle et demi de lutte et d’acquis sociaux pour les salariés, voilà, aujourd’hui le rôle que les grands groupes veulent faire jouer à la Presse.
Nicolas SARKOZY, par ces choix, ses amitiés, et ses décisions, semble avoir choisi d’être, avant tout, le Président du MEDEF.
Les élections municipales de 2008 seront, peut-être, une occasion, pour les salariés, de manifester clairement leur mécontentement et de rectifier leur vote de 2007.