Jacques, vous ne vous aperceviez pas parce qu’ils étaient... blancs ?
J’ai vécu la majeure partie de ma vie en dehors de la France métropolitaine, et même dans des pays ou la religion dominante était loin d’être judéo-chrétienne. Lorsque je suis revenu en France, ce qui m’a le plus frappé, c’est cet amalgame entre "arabes" et "jeunes des banlieues". De fait, ce n’est pas tant l’origine ethnique que l’origine sociale qui génère cette "mauvaise image".>
Bizarrement, de plus, lorsqu’un français d’origine polonaise, tchèque ou un "étranger blanc" commet un délit, et que ce délit est médiatisé, on ne parle jamais de son origine. Mais combien ed fois a t’on entendu, ou lu "un français d’origine algérienne" ?
Il n’y a pas de français "d’origine" quoi que ce soit. Il y a des citoyens de nationalité française ("les français"), des citoyens de nationalité étrangère ("les résidents"), et éventuellement, si on veut faire le distingo, des non-citoyens de nationalité étrangère ou indéterminée (les "clandestins"). Toutes les autres distinctions, fussent elles "bien pensantes", sont le reflet d’un racisme, même inconscient.
Le "racisme positif", de même que la "discriminition positive", reste du racisme, et ce n’est pas parce qu’on s’en sert de prétexte pour aider "les pauvres étrangers" (eussent-ils acquis la nationalité française !) que c’en est moins du racisme.
De même que la religion, l’origine "anté-française" n’a pas à être un critère de jugement de l’autre, sauf si cet autre le revendique (i.e. certains français - de nationalité - qui se définissent comme pied-noir, ou algérien, ou israélien avant de se définir comme français), et n’est même pas une information eprtinente.<br><br>Pour tous les racistes qui se sont exprimés, qu’ils soient des racistes "négatifs" (bouh, le vilain étranger) ou "positifs" (oh, le pauvre sous-home qu’il faut aider), dites vous bien que, plongé dans le même contexte social, ayant subi la même pauvreté et le même manque d’accès à l’éducation et à la culture, le "français de souche" ou le "gaulois" (comme j’ai pu le lire ici) adopte exactement le même comportement qu’un "français d’origine étrangère".<br>Lorsqu’on désire faire des "statistiques ethniques", lorsqu’on parle de l’origine des personnes pour classer les comportements, on créé un biais qui se retrouvera dans toute étude tirée des chiffres recueillis.
Aux Etats-Unis, une étude sur le QI avait été menée, qui "prouvait" que les blancs étaient 10% plus intelligents que les noirs. Mais lorsqu’on a réalisé le dépouillement des résultats, on s’est aperçu qu’en fait, la plus forte corrélation en terme de réussite à ce test de QI provenait uniquement du niveau social des examinés. Et qu’à niveau social égal, les personnes issues de familles ayant un lourd historique de défavorisation (donc ceux ayant des antécédents familiaux de pauvreté) réussissaient mieux que ceux dont les familles avaient été dans des milieux plus favorisés avant.
L’important, c’est d’essayer toutes les corrélations possibles, pas de se rattacher à celle qui conforte le plus nos opinions personnelles.
Enfin, dire que l’autre représente le danger, que celui qui a une couleur ou une origine différente vaut plus, ou moins, qu’il a des comportemnts et/ou une dangerosité différentes relèvent simplement d’une posture idéologique consistant à diminuer les autres pour se valoriser soi-même. C’est d’ailleurs la base principale des arguments utilisés par les terroristes, les racistes et les représentants de commerce.
PS : Notez que les antillais, lorsqu’ils viennent en France métropolitaine, sont aussi régulièrement en butte au "contrôle au faciès", et que beaucoup de "jeunes de banlieue" ont de la famille aux Antilles. Il ne s’agit donc clairement pas d’une question de "culture", de "tradition", ou "d’intégration", puisque les antillais sont français depuis le XVIIIème siècle, alors que les niçois - par exemple - ne le sont que depuis la fin du XIXème. Il s’agit avant tout de continuer la politique habituelle de dénigrement de l’autre pour protéger ses intérêts, de la même manière qu’on a considéré que les noirs n’avaient pas d’âme pour permettre l’esclavage et la traite des noirs.<br><br>Pour information, je suis blanc, et à l’exception d’une grand-mère espagnole, on pourrait me considérer comme un "français de souche", ou un "gaulois". Donc aucun ressenti de "vacu" ou "d’humiliation". Si ce n’est que lorsque je suis bronzé, on controle carrément plus souvent mes papiers d’identité (l’inconvénient d’une peau mate et d’une barbe noire...)