Nous allons peut-être finir par nous entendre.
1- "Pour qu’il y ait diffamation, écrivez-vous, il faut que les faits allégués soit réels, portant atteinte à l’honneur de la personne visée, rapporté de manière trompeuse (hors contexte) et sans bonne foi."
Les propos prêtés à Mme Sarkozy dans ce livre ne portent-ils pas atteinte à son honneur ? Peut-on trouver injures plus graves envers son ex-mari ? Ne peut-elle prétendre qu’elle n’a jamais tenu pareils propos ? On peut côtoyer les journalistes sans que pour autant on accepte de se voir attribuer des propos qu’on n’a jamais tenus !
2- "On rappelle alors, poursuivez-vous, que c’est à l’accusation d’apporter la preuve de la diffamation, et qu’ensuite seulement le journaliste se défend en apportant ses propres preuves. Mais pouvait elle amener des éléments sérieux pouvant laisser planer le doute ? Sans ces éléments, le juge aurait débouté la plaignante qui "n’apporte pas de preuves suffisantes alléguant les propos diffamatoires" (pour reprendre la formule habituelle).
Je ne conteste rien de ce que vous avancez. Est-il, cependant, si difficile à l’accusation de montrer qu’elle n’ a jamais tenus de tels propos, que cette imputation malveillante lui nuit publiquement ?
Les propos outranciers et injurieux qu’on lui prête, ne suffisent-ils pas à montrer le dommage qui lui est causé publiquement ? Une journaliste peut-elle avoir été raisonnablement la confidente de pareils propos qui vont immanquablement nuire aux relations qu’elle doit continuer d’entretenir avec son ex-mari, dans l’intérêt de leur fils commun qu’ils seront amenés à conduire tantôt chez l’un tantôt chez l’autre selon les droits de chacun.
La qualité de celui qui est injurié (le Président de la République) n’accroit-elle pas enfin la gravité du préjudice que subit celle à qui on prête aussi légèrement de telles injures à son égard ?
3- Au civil, votre raisonnement part de l’idée qu’il serait impossible à la plaignante d’apporter la preuve d’une violation de son droit au respect de la vie privée. Je le conteste.
Mes objections soulevées plus haut peuvent être réitérées. La fréquentation de journalistes n’implique pas des confidences de nature injurieuses envers un ex-mari
4- "On pourrait aussi, dites-vous, se poser la question de la plainte pour procédure abusive qui aurait pû en résulter".
Il faudrait beaucoup de malveillance pour estimer que cette procédure ait pu êtres abusive.
5- "Mais que vient faitre l’ordre public ici ? ? ? ?" demandez-vous.
Le but d’une procédure de référé, à ma connaissance - pour l’avoir pratiquée - n’est -il pas de faire cesser un trouble à l’ordre public que constitue la diffusion d’un livre qui porte atteinte tant au droit au respect de sa vie privée qu’à la réputation d’autrui ?
Je ne crois donc pas avoir ignoré les procédures judiciaires.
J’ai évoqué la possibilité d’une poursuite en diffamation, sans méconnaître une jurisprudence qui la rend parfois difficile. Mais on voit des tribunaux qui savent adapter au cas d’espèce, selon les circonstances, cette jurisprudence dans des jugements dit d’opportunité.
Notre divergence a deux origines :
1- nous n’avons pas la même expérience de la justice. J’ai cessé de croire à une application rigoureuse et stricte du Droit, sauf quand cela arrange les réseaux de pouvoir en jeu !
2- Vous refusez a priori - et moi non - de considérer que la plaignante puisse contester les propos injurieux qu’une journaliste lui prête dans un livre.
Je persiste à penser qu’une plainte en diffamation était la seule manière de discréditer les propos prêtés.
21/01 17:55 - Battement d’elle
@ crapulox Avant d’intervenir : remuer 7 fois sa plume dans l’encrier ! Vous (...)
19/01 20:42 - 5A3N5D
"""une procédure en diffamation envers la journaliste et l’éditeur était (...)
16/01 22:28 - lerma
J’espere que vous aurez à coeur de permettre la diffusion de mon nouvelle article qui (...)
16/01 21:43 - 5A3N5D
""Le problème du trouble à l’ordre public qu’il appartient au juge de (...)
16/01 10:54 - Paul Villach
Merci d’avoir bien voulu apporter cette analyse précise et documentée que je ne peux (...)
16/01 09:12 - armand
Bravo Perdita, Vous avez résumé parfaitement la situation. Et comment s’étonner que ce (...)
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