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Commentaire de Kieser

sur Vatican et Pédophilie : on s'accommode en silence


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Kieser 16 janvier 2008 11:02

Bonjour,
Je répondrai plus tard au commentaire très intéressant de Kenotix. Pour l’instant je fais suite à ceux qui évoquent la relation entre profession et "déviance". Il est faux de penser que cela se fait de façon calculée. Prenant un exemple plus connu et qui commence à faire bouger les consciences : l’homme violent ne choisira pas une épouse par ce qu’elle est volontiers soumise. La pulsion de violence, celle de domination perverse ne surgissent pas dans la vie adulte comme s’il s’agissait d’une vertu qui se développe avec l’individu et qui ne demande qu’un catalyseur ou un milieu favorable pour se développer.
Nous avons tous en nous ces dispositions archaïques mais ce qui distingue l’individu lambda du pervers c’est l’introjection des limites, la capacité à distinguer le bien et le mal et celle de prendre en compte le sentiment de l’autre. C’est une premier point et bien plus complexe qu’il n’y paraît.

Et c’est parce que le prédateur sexuel ne tient pas compte du sentiment de l’autre qu’il est dans le déni total, même après avoir frappé, même après avoir abusé de sa victime. Le déni s’installe d’autant mieux qu’il repose sur la projection : le prédateur est la victime de l’autre qui le provoque. Les avocats de pervers ont souvent usé et abusé de cette tendance, jusuqu’à faire, parfois, le procès de la victime.
Beaucoup de malheureuses victimes en savent quelque chose.

Le pervers pédosexuel fonctionne selon un schéma comportemental très semblable. Il n’est jamais dans la conscience de l’atteinte portée à l’autre. Par conséquent, son choix de carrière accompagne bien d’autres choix de vie, tout aussi inconscients quant au but.
Beaucoup d’éducateurs choisissent leur métier, vraiment par vocation et ils l’exercent avec beaucoup de compétence et de sens moral. La déviance ne doit pas masquer le cours normal d’un groupe social.

Il y a dans la composante criminelle du pervers domestique, (celui qui agit dans un environnement familier) un élément dont on parle rarement mais que l’on retrouve quasiment dans tous les procès, cet élément est si transparent qu’il en paraît inexistant. Ce peut être la mère, qui n’a rien vu, l’épouse qui découvre effondrée, mais c’est aussi l’Institution. Dans l’univers traditionnel catholique l’Eglise tient lieu de mère et ce n’est pas un hasard si elle se dédouane si facilement de sa responsabilité, tout en protégeant sa brebis, un instant égarée.
Les différentes affaires que j’ai relatées montrent que cette volonté "de permettre à une procédure judiciaire de se dérouler sans que celui qui est soupçonné puisse bénéficier de la présomption d’innocence" (kenotix) va jusqu’à faire obstruction à l’oeuvre de justice. L’affaire de Boston, aux USA, celle de Vadeboncoeur, en France et maintenant celle qui fut relaté pars les médias suisse démontrent que cette volonté de contribution apparaît bien singulière.

Je pense que nous n’en avons pas fini, j’ai cité également le cas de l’Allemagne... En Europe, ça commence ! (Juste en passant, pour signifier notre retard en matière de protection des vicitmes, l’Espagne commence à peine à s’intéresser aux femmes battues, assassinées par un époux jaloux ou un amant éconduit. De là à prendre en compte laparole d’enfants abusés, après Outreau en plus...)

Mais, c’est vrai, certains l’ont relevé, il s’agit d’aller plus loin que l’Eglise comme institution. En élargissant, l’institution, par elle-même, dans le contexte actuel, tend à se faire complice du pédocriminel. Si nous évoquons la notion de limites et du développementde ce sens intime de la prise en compte de la dimension de l’autre, l’institution a pour fonction d’en assurer la transmission et l’assise. dans ces affaires de pédocriminalité, nous prenons conscience que ce rôle n’est pas tenu.

C’est le point important de ma démonstration. L’institution n’est plus un organe de transmission des arcanes de la civilisation, elle est une sorte d’organisme qui recherche d’abord l’auto-développement. Dans les années 80 Michel Henry avait développé cette hypothèse. Plus que l’accroissement de la vie, l’institution fait le choix de son auto-accroissement.

Chez le pervers, on verra souvent l’intervention d’une troisième larron, qui joue le rôle de complice et de catalyseur. Le pervers a besoin de cette trilogie. Le troisième larron est multiforme. C’est pourquoi, l’institution par négligeance, souci d’auto préservation, joue ce rôle plus ou moins calculé, en toute impunité, en s’accommodant de règles plus ou moins floues, hors des chemins de la justice.

Nous allons vers le dévoilement d’un grave problème de société qui peut nous conduire à des remises en cause profondes, pas politiques, pas sociales, d’abord philosophiques et morales

Illel Kieser


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