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Accueil du site > Actualités > Société > Vatican et Pédophilie : on s’accommode en silence

Vatican et Pédophilie : on s’accommode en silence

Au moment où le Pape manifeste sa volonté de revenir à d’anciens rites, il convient de s’interroger sur les us et coutumes du Vatican en ce qui concerne la pédocriminalité. Un document de 1962, écrit par le Cardinal J Ratzinger demeure en vigueur. Étonnant !

Dans un article du 10 janvier 2008, Fabrice Arfi, journaliste de l’hebdomadaire La Tribune de Lyon, s’interroge sur les étranges silences de l’Église suisse dans une affaire de pédocriminalité impliquant un prêtre, Joël Allaz, qui vivrait à l’abri, dans un monastère suisse. Ce dernier, non seulement, avoue tous les crimes qui lui sont imputés mais il en dévoile d’autres commis en France où il a vécu - Grenoble et Lyon - entre 1989 et 2005.

L’Église suisse a officiellement indemnisé certaines de ses victimes en 2002, reconnaissant de fait la culpabilité du prêtre, mais elle l’a autorisé à se réfugier, depuis deux ans, dans une fraternité de frères capucins à Delémont, dans le Jura suisse.

Suite à ces révélations, le quotidien de Lausanne, Le Matin, en date du 11 janvier 2008 affirme que le père Allaz a été envoyé en vacances par sa hiérarchie. Dans le même temps, le procureur général de Lyon, Jean-Olivier Viout, a saisi, le 10 janvier 2008, les autorités judiciaires suisses pour leur demander une audition « détaillée » du religieux,

Cette affaire qui révèle l’omerta de l’Église, voire, carrément une volonté d’obstruction à la bonne marche de la justice, pourrait paraître banale, tant ce genre d’affaires se multiplie. Cependant, l’attitude de l’Église n’est pas exceptionnelle, elle s’inscrit dans un contexte où la loi des hommes semble ne pas être la même à Lyon, Lausanne,... qu’au Vatican...

En effet, depuis plus de 40 ans l’Église catholique romaine semble considérer que sa conception de la justice est au-dessus de celle des États. Au vu du Vatican, le crime de pédocriminalité n’est qu’un péché qu’il convient de cacher, pas un crime, et les hiérarchies nationales appliquent cette règle avec le maximum de ruses.

On pourrait croire que l’Église, comme les institutions laïques qui accueillent des jeunes gens ou des enfants - services sociaux d’accueil et d’hébergement, établissement scolaires, établissements de santé, etc. - agit de façon opportuniste, au cas par cas pour se couvrir. Il n’en est rien ! Et ce que cela révèle au plan moral, éthique, philosophique et religieux est de toute première importance.

Le Cardinal Ratzinger rattrapé par son passé

Dans une émission hebdomadaire d’investigation « Panorama », du 01 octobre 2006, la BBC dévoile l’existence d’un document secret, rédigé en 1962 et mis à jour en 2001, qui détaille comment doivent être abordés les cas de pédophilie découverts au sein de l’Eglise catholique. Ce documentaire, « Les crimes sexuels et le Vatican » a été réalisé par le journaliste Colm O’Gorman.

Le document romain, intitulé Crimen Sollicitationis, indique aux évêques du monde entier comment procéder en cas de « crime de sollicitation », dans le cadre du confessionnal ou en dehors.

Le document précise que la sollicitation concerne des actes obscènes à l’encontre de fidèles mineurs, que ce soit par la parole ou les gestes. Les instructions marquées « confidentiel » devaient être conservées et enfermées dans le coffre de leur église par les évêques.

Elles exigeaient notamment le secret absolu, tant du prêtre que de la victime, ou encore d’éventuels témoins ou personnes informés, selon la BBC. Le non respect de ce serment signifiait une excommunication.

Ce document est accessible à l’adresse URL suivante .

Vous pouvez également le télécharger sur le site Sauver l’Enfance en Danger  :

 « Cette procédure visait initialement à protéger la réputation d’un prêtre jusqu’à ce que l’Église ait mené une enquête, mais en pratique elle peut permettre d’étouffer l’affaire », avance le documentaire.

« L’homme chargé d’appliquer cette politique pendant 20 ans était le cardinal Joseph Ratzinger, l’homme qui est devenu pape sous le nom de Benoît XVI » ajoute le journaliste.

Les représentants britanniques de l’Église catholique, très mobilisés, ont immédiatement dénoncé ces accusations, les jugeant fallacieuses et expliquant que le document incriminé ne faisait nullement référence aux abus sexuels mais seulement à l’usage impropre du confessionnal.

Les évêques d’Angleterre et du Pays de Galles dénoncent immédiatement le documentaire de la BBC accusant Benoît XVI d’avoir étouffé des affaires de pédocriminalité.

Le lendemain, le Vatican apporte son plein soutien aux évêques catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles dans leur dénonciation du documentaire de la BBC qui, de fait, accuse le pape Benoît XVI d’avoir contribué à étouffer des affaires de pédocriminalité alors qu’il était encore président de la Congrégation de la doctrine de la foi.

Le Vatican fait savoir qu’il n’exprimera aucun commentaire en son nom propre au sujet de ce documentaire. Le communiqué annonce cependant qu’il adhère pleinement à la réaction virulente de l’archevêque de Birmingham, Vincent Nichols.

Au nom des évêques britanniques, ce dernier estimait que la BBC devrait « avoir honte du niveau de journalisme exhibé dans cette attaque injustifiée contre le pape Benoît XVI ».

Vincent Nichols distingue deux volets du documentaire : le premier met en avant des cas de pédocriminalité mettant en cause des prêtres, ce qui selon l’archevêque est pris très au sérieux, avec prudence et en toute transparence, par l’Église ; le second met en cause le Vatican.

« Ce volet du documentaire est erroné et totalement trompeur », estime-t-il dans un communiqué approuvé par les évêques d’Angleterre et du Pays de Galles.

« Il est erroné parce qu’il dénature deux documents du Vatican et les utilise de manière trompeuse pour relier les horreurs de la pédophilie à la personne du Pape. »

Pour sa part, le cardinal Cormac Murphy-O’Connor, chef de l’Église catholique d’Angleterre et du Pays de Galles, envoie à Mark Thompson, le directeur général de la BBC, une lettre pour protester contre l’émission, diffusée sur la chaîne publique anglaise.

Dans le documentaire, le journaliste réalisateur à demandé à un expert du droit canon rompu aux arcanes de la rhétorique vaticane, le père Tom Doyle, renvoyé du Vatican parce qu’il avait critiqué la manière dont la hiérarchie catholique gérait ces cas d’abus sexuels, d’interpréter le document pour la BBC. Cet expert, interrogé dans le documentaire, estime qu’il s’agissait bien d’une volonté explicite d’enlever tout droit de parole aux victimes sans condamner pour autant l’auteur des « sollicitations ».

La contre attaque fut d’autant plus empressée et virulente qu’elle mettait en cause le Pape lui-même qui fut en 1962 le rédacteur de cette charte. Elle obéissait de plus, aveuglément, à un réflexe tissé par 20 ans de pratiques : le secret et une forme auto justifiée d’exercice de la justice qui protège l’institution et non l’individu victime sans, à aucun moment, tenir compte du droit local. Ce que soulignait la BBC, dans un communiqué répondant aux critiques des évêques, en arguant que « la protection des enfants est, de manière évidente, un problème qui relève de l’intérêt public ».

L’affaire fut rapportée sans trop de soutien par quelques médias français, notamment le Nouvel Obs dans un article titré : « Le Pape soutenu  »

Les précédents

Le Cardinal Ratzinger fut, de 1981 à son élection en 2005, le président de la Congrégation pour la doctrine de la foi, département du Vatican chargé de promouvoir et de protéger la doctrine et les mœurs. À ce titre, il fut également chargé de son application.

Jusqu’à présent, c’est surtout l’Église catholique des États-Unis qui a été ébranlée par des affaires de pédophilie, le Pape Jean-Paul II ayant convoqué au Vatican les 14 plus hauts dignitaires du clergé US pour les tancer sévèrement quant à leur laxisme sur ce dossier. Dans la foulée, trois évêques avaient dû démissionner, plus de 200 prêtres ont été suspendus, tandis que plus d’un millier de plaintes sont en cours d’examen devant des tribunaux.

C’est en 2002 qu’éclate une affaire impliquant l’Église catholique américaine avec l’affaire de John Geoghan.

John Geoghan, 66 ans, dont le procès, au terme duquel il fut reconnu coupable en janvier 2002, a été à l’origine du scandale secouant l’Église catholique américaine depuis ce début d’année 2002, avait été condamné à dix ans de prison pour actes pédocriminels. Muté de paroisse en paroisse par sa hiérarchie, pendant 30 ans, il aurait commis plus de 140 agressions sexuelles sur des enfants.

Or, de 1991, date à laquelle tombèrent les premières dénonciations, jusqu’en 1998 où il fut défroqué, l’Église catholique américaine tenta d’étouffer l’affaire. Un article de Wikipedia anglophone relate l’histoire de ce scandale. (http://en.wikipedia.org/wiki/John_Geoghan)

Condamné en 2002, John Geoghan fut étranglé dans sa cellule, le 23 août 2003, par un co détenu Joseph L. Druce qui avoua son crime avec fierté.

Dossier du Boston.com News

http://www.boston.com/news/specials/geoghan/

Par ailleurs, un film relate la saga de ce prêtre qui aurait abusé de plus de 140 enfants durant 30 ans. Voici la présentation du film : « Le père John Geoghan est jeune, énergique et toujours souriant. Appelé “Père Jack” par ses paroissiens, il baptise leurs enfants et célèbre leurs mariages. Mais il cache un horrible secret. Depuis 30 ans, il viole des enfants.

Il va frapper et abuser sexuellement plus de 140 enfants en leur disant de garder le secret. Des rumeurs vont alors courir à son sujet, le diocèse de Boston va simplement l’assigner à une nouvelle paroisse et l’envoyer se faire soigner psychologiquement. Mais les abus ne vont pas cesser et la plus haute autorité de l’église catholique américaine, le cardinal Bernard Law, va tout de même le couvrir.

Ce film retrace l’histoire du scandale qui va faire vaciller les fondements de l’église catholique et remettre en question la foi de beaucoup de croyants. »

Film disponible au téléchargement sur Crimes & Investigation Network

L’existence du document vatican, incriminé dans le documentaire de la BBC, fut révélée une première fois, en 2003, aux États-Unis. Des avocats américains représentant des victimes présumées d’actes pédocriminels commis par des prêtres l’avaient alors utilisé dans des procédures judiciaires intentées contre des diocèses américains.

Le scandale, portant sur le transfert d’une paroisse à l’autre de prêtres coupables d’agressions sexuelles sur des mineurs et l’absence de sanctions contre eux, était centré sur la ville de Boston. L’affaire avait entraîné la démission de l’archevêque de Boston, le cardinal Bernard Law, en décembre 2002.

Ces révélations permettent de savoir que, selon des experts américains, 1500 prêtres sur 140 000 officiant aux États-Unis, auraient commis des agressions sexuelles lors des 40 dernières années. Il s’ensuit le dévoilement de nombreuses affaires : ainsi, jeté en pâture aux journalistes, un jésuite est accusé d’avoir abusé sexuellement pendant les années 70 de trois lycéens à Boston... L’archevêché de Boston, harcelé, suspend 18 prêtres durant l’année 2002... Manifestement la hiérarchie catholique est étranglée par la multiplication des scandales mais elle parviendra très vite à estomper les effets des scandales à répétition... à coup de millions de dollars.

86 des 140 victimes de John Geoghan, se partageront près de 10 millions de dollars de dommages et intérêts en procédure civile.

Plus tard, outre 9,3 millions de dollars destinées aux personnes ayant subi des abus sexuels, l’Église devra verser 540 000 dollars pour 20 victimes ayant déclaré avoir été traumatisées par le prêtre, mais pas physiquement abusées, et 160 000 dollars à 16 parents de victimes.

Source : Le réseau VoxDei du 20 septembre 2002

http://www.voxdei.org/afficher_info.php?id=4212.88

Malgré cela on apprend que de 1997 à 2002, 10 millions de dollars ont été dépensés par l’archidiocèse de Boston pour acheter le silence des victimes des prêtres pédocriminels qui agirent dans le cadre de leurs fonctions pendant plusieurs décennies, jusqu’en 1998. L’affaire serait restée secrète si elle n’avait été révélée par le journal Boston Globe.

En 1992 déjà, l’Église catholique américaine avait été secouée par un fait semblable : plus de 100 victimes d’un prêtre obsédé sexuel notoire, James Porter, du diocèse de Fall River, Sud-Est du Massachussets, avaient apporté des preuves que ce pervers avait été transféré de paroisse en paroisse afin de le mettre à l’abri des parents des enfants abusés, alors que son obsession et ses abus sur les enfants étaient connus de sa hiérarchie.

Dans la même année éclate à Boston une autre affaire

« Le cardinal américain Bernard Law, 71 ans, au cœur de la tourmente provoquée par les scandales de pédophilie, a annoncé avoir déjà secrètement rencontré le Pape à ce sujet et obtenu de rester en fonctions. "Au cours des derniers jours, je me suis rendu à Rome pour chercher conseils et avis (...) Le Saint Père a accepté de me rencontrer (...) et je reviens dans mon pays encouragé dans mes efforts visant à faire en sorte qu’aucun enfant ne soit jamais plus abusé par un prêtre dans mon diocèse", a annoncé mercredi le prélat, responsable de l’archevêché de Boston (...).

Le prélat a couvert pendant près de 30 ans un prêtre pédophile récidiviste, le père Paul Shanley, 70 ans, accusé d’agressions sexuelles sur au moins 26 enfants. Mgr Law, l’un des responsables les plus en vue de l’église catholique américaine, est considéré comme un proche de Jean Paul II. » (Boston Globe)

Soutenu, dans un premier temps, par le Pape, Mgr Bernard Law, refuse en août 2002 d’honorer un accord de dédommagement conclu, en mars, avec les victimes, portant sur 30 millions de dollars. Il l’avait qualifié de non-contraignant. Maître Garabedian, avocat des victimes, a déclaré que ses clients avaient finalement décidé d’accepter une indemnisation moins importante « parce qu’ils voulaient mettre un terme » à l’affaire.

Mais d’autres révélations éclatent et c’en est trop pour les victimes et les médias qui réagissent en apprenant que le prélat a couvert pendant des années des centaines, voire des milliers de prêtres accusés d’actes à caractère pédocriminel.

Le 13 décembre 2002, le plus haut dignitaire catholique américain, le cardinal Law, archevêque de Boston (Massachusetts) est contraint à la démission, immédiatement acceptée par le Pape Jean-Paul II.

Plus tard, son successeur déclarera prier pour la « guérison de l’Église »... « Et les victimes ? » peut-on se dire.

Cet acte de contrition publique fait partie de la stratégie de couverture des crimes sexuels commis par des prêtres et de protection de l’Église en général. Elle s’inscrit dans une procédure théorisée et définie par le Crimen Sollicitationis. On devine qu’il s’agit d’endormir la vigilance des médias tout en laissant croire que l’Église, consciente du problème grave posé par ces crimes, le prend désormais en charge et consent ainsi à prendre des mesures appropriées.

Qui pourrait être dupe quand on sait que le document Crimen Sollicitationis date de 1962, preuve que l’Église était consciente du problème dès cette époque et qu’il s’agissait pour elle d’anticiper sur les critiques et les accusations en imposant à ses prélats des procédures rigoureuses et rusées pour faire face aux scandales qui ne manqueraient pas de survenir. L’actualité démontre que le document est toujours en vigueur, pour preuve l’affaire récente du prêtre Joël Allaz, en Suisse.

La stratégie éprouvée durant presque un demi-siècle s’établit en trois étapes :

Dans un premier temps, face à des signalements d’abus sexuels, étouffer toute velléité de déclaration publique par les victimes en les achetant et en les soumettant éventuellement par chantage (excommunication) ;

Instruire l’affaire et muter le coupable de sollicitations, éventuellement le soustraire au regard des médias - c’est ce qui est en cours avec l’affaire du père Joël Allaz en Suisse ;

Si l’affaire éclate au grand jour, faire face sans jamais céder sur le fond, se couler dans ce qu’impose la vox populi ;

Ne pas hésiter à faire des déclarations de contritions publiques et volontairement déclarer que, désormais la hiérarchie religieuse prendra des mesures draconiennes. Et cela n’empêche pas de revenir en arrière si la justice locale offre des failles exploitables - c’est ce que fit l’archevêque de Boston en revenant sur les engagements financiers négociés de gré à gré avec les victimes, ce qui déchaîna les médias qui dévoilèrent alors d’autres affaires.

Si l’affaire va plus loin, faire face mais ne jamais céder sur le fond - voir plus loin, en France, l’affaire qui impliqua gravement Mgr Jacques Gaillot, évêque d’Evreux.

Cette stratégie est bien analysée par Garry Wills, L’Église catholique et la pédophilie, (essai traduit de l’anglais par Paul Rozenberg, collection « Vu d’Amérique », Éditions Les empêcheurs de penser en rond, Paris, 2003)

Il affirme : « Dans le cas des abus commis par des prêtres aux États-Unis, la hiérarchie n’est passée aux aveux ou aux regrets qu’après y avoir été contrainte par la loi. » L’auteur précise que « les parents se seraient contentés d’excuses et d’une promesse que le prêtre prédateur serait maintenu à l’écart des enfants et si certains ont entamé des poursuites, c’est parce qu’ils ont constaté “qu’on leur avait servi des excuses minables ou véreuses et que l’engagement à tenir les prêtres en question loin des enfants n’était pas tenu.” Jusqu’en 2002, il était pratique courante pour un évêque de muter un prêtre dans une nouvelle paroisse sans informer les fidèles des errements passés du nouveau curé. »

En Europe et en France

Ces affaires agissent très lentement comme révélateur en Europe. Elles incitent progressivement les victimes à sortir du silence, permettent une meilleure appréhension de l’étendue du problème, et conduisent la hiérarchie de l’Eglise à anticiper en déclarant adopter des positions fermes sur le sujet. Mais la justice et les pouvoirs publics n’auront pas d’autre attitude que celle du suivisme.

Cette stratégie de l’anticipation de l’Église conduit les évêques français à rédiger, en novembre 2000, une déclaration dans laquelle ils s’engagent à collaborer activement à la lutte contre la pédophilie. Cette déclaration a été suivie de la mise en place d’un Comité consultatif en matière d’abus sexuels sur mineurs. Sa mission : répondre aux questions des évêques, émettre des recommandations, attirer l’attention sur les différents aspects de la lutte contre la pédophilie et notamment les attitudes à adopter envers les enfants, les familles et les communautés chrétiennes, la formation initiale des différents acteurs de la pastorale et le contrôle de leurs activités, le suivi et l’avenir des personnes condamnées. Une brochure a par ailleurs été rédigée à destination de tous ceux qui ont une responsabilité éducative dans les mouvements, les services, les aumôneries, les paroisses et l’enseignement.

En septembre 2001, la condamnation de l’évêque de Bayeux et de Lisieux, Mgr Pierre Pican, à 3 mois de prison avec sursis pour non-dénonciation aux autorités des actes pédophiles commis par un prêtre de son diocèse, est une première en Europe. Elle tombe très rapidement dans l’oubli.

En 2005, un procès révèle des mécanismes écœurants dans l’instruction d’une affaire de pédocriminalité impliquant un prêtre d’origine canadienne Vadeboncoeur.

Durant l’instruction, les fidèles sont restés silencieux, de nombreux dossiers ont disparu à l’évêché d’Evreux. Ce qu’a rappelé l’avocat général avant de s’interroger sur le rôle joué par Mgr Jacques Gaillot, alors évêque d’Evreux. Celui-ci avait reçu à deux reprises des lettres - de victimes canadiennes - expliquant le passé judiciaire de Vadeboncoeur (en effet, en 1985, l’église canadienne l’avait démis de son ministère après qu’il fut condamné déjà à vingt mois d’emprisonnement pour « grossière indécence, sodomie et agressions sexuelles sur des adolescents »).

Ce qui ne convaincra pas Mgr Gaillot de ne pas lui confier de paroisse... « Il y a ceux qui n’ont rien vu, rien entendu et ceux qui jouent sur les mots. Bravo à celui qui sait et qui ne dit rien car il n’a pas de preuve. Mais surtout, mes félicitations à celui qui a pris le cœur léger le risque de livrer en pâture vos enfants à Denis Vadeboncoeur avec la bénédiction de Dieu », a plaidé l’avocate de la victime. Appelé à la barre, Mgr Gaillot témoigne : « J’ai accepté qu’il soit nommé curé de Lieurey, je le regrette. »

Au cours du procès, le représentant de l’Église, Mgr David, successeur de Mgr Gaillot, feignant d’ignorer où il se trouvait, une Cour de la République laïque, une et indivisible, affirmera devant le tribunal, qu’« il parle devant Dieu ». Ce qui obligera la présidente du tribunal à répliquer aussitôt sur un ton très ferme : « Ici, vous êtes devant une Cour d’Assises. Je vous demande de retirer cela. »

Dans le même axe, Mgr Gaillot affirmera plus tard qu’il n’a pas voulu « barrer la route » à ce prêtre pour lequel il éprouvait « une sorte de solidarité ».

Mercredi 21 septembre 2005, en France, le prêtre a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans.

Une stratégie calculée

Cette manière de tenir tête avec aplomb et arrogance à l’ordre de la république ne découle pas d’une quelconque maladresse de ces prélats rompus aux exercices de la rhétorique. Elle vise plusieurs cibles. D’abord les fidèles pour signifier que l’ordre du Pape est transcendant et infaillible, aux laïcs pour leur rappeler que, jamais, l’Église n’abandonne ses brebis.

En Allemagne

En mars 2002, un diacre allemand, qui avait été reconnu coupable d’abus sexuels sur 45 adolescents âgés de 13 à 16 ans, était emprisonné sur décision du Parquet de Hanovre (nord). Juillet 2002 on apprenait la suspension d’un prêtre exerçant au diocèse de Mayence (ouest), suite à la plainte d’un adolescent de 14 ans. Devant la multiplication des accusations portées contre des prêtres pédophiles, l’Église catholique allemande décide de prendre des mesures. Dans un communiqué publié le 14 juillet 2002 et qui fait suite à un long article de l’hebdomadaire Der Spiegel, paraissant le lendemain sous le titre Pédophiles sous la robe de prêtre - Etouffer et muter, le cardinal-archevêque de Mayence, Karl Lehmann, indique que la conférence des évêques adoptera en septembre un texte sur la pédophilie au sein de l’Eglise catholique.

Le plus haut dignitaire religieux catholique allemand se déclare « très préoccupé » par les cas révélés par Der Spiegel. « Nous allons vérifier rapidement et intensivement les faits évoqués dans cet article et, éventuellement, nous ne reculerons pas devant les nécessaires conséquences. Plus particulièrement me touchent les souffrances endurées par les victimes », ajoute-t-il. « Par ailleurs nous devons nous demander, avec un esprit auto-critique, si nous ne devons pas agir dans ce domaine de manière encore plus décidée », déclare encore le cardinal, qui souligne être « à l’unisson avec les demandes du Pape Jean Paul II et la réglementation mise au point par la conférence des évêques américains ». Les observateurs remarqueront que, pas un instant, le prélat ne déclarera faire appel à la justice de son pays car l’Église accepte les lois locales et s’y soumet.

Sources :

LCI.fr Du 15/07/2002 

Épilogue

Le Vatican était informé, dès 1962, de pratiques pédocriminelles perpétrées en son sein par des prêtres et des officiers du culte. Elle prit alors des mesures de préservation sur lesquelles il convient de s’arrêter car elles sont révélatrices d’attitudes et de mentalités que nous devons dénoncer.

D’abord, préserver le secret, décrédibiliser les victimes en exerçant sur elles un chantage, y compris par les parents eux-mêmes. Dans son livre L’Église catholique et la pédophilie, Garry Wills donne le témoignage d’enfants battus et sermonnés par leurs parents pour avoir dénoncé les sévices d’un prêtre.

Ne jamais consentir, que par la force, à reconnaître une responsabilité quelconque et encore ne le faire que du bout des lèvres. Telle est la seconde attitude commune de l’Église.

L’anthropologue ou le clinicien qui accueillent des victimes de pédocriminels « domestiques » - ceux qui exercent leurs sévices dans la vie domestique et durant des temps parfois très longs - n’ignorent pas que cette stratégie est identique à celle du prédateur lui-même. J’ai donné un descriptif du mode opératoire de ces bourreaux dans mon étude Inceste, pédocriminalité, crimes contre l’humanité, éd. Lierre & Coudrier, Toulouse 2006.

En dévoilant des stratégies identiques à celle du prédateur, la hiérarchie romaine dévoile depuis un demi-siècle sa complicité effective dans tous les cas où elle procède comme elle le fait encore dans l’affaire révélée le 10 janvier 2008 par La Tribune de Lyon. Elle révèle, dans la durée, sa ténacité, son arrogance et, surtout, sa détermination à se placer au-dessus de la loi des hommes en oubliant les fondamentaux du christianisme : protéger les faibles des puissants. Le prédateur use toujours de sa puissance, voire de sa notoriété pour fonder et assujettir sa domination et son contrôle sur sa victime. Les bourreaux, après enquête sont souvent décrits comme des personnes très dévouées, toujours prêtes à rendre service à leur communauté. Ajoutons que la capacité de séduction, voire d’envoûtement - procès de Denis Vadeboncoeur - qui leur permettent d’approcher facilement leurs victimes fait partie des stratagèmes du prédateur pédocriminel.

Dans un docudrame canadien, Les Garçons de Saint-Vincent, 1993, le réalisateur John Smith relate les sévices sexuels subis, durant plusieurs années, par Kevin, un jeune pensionnaire de l’orphelinat Saint-Vincent, de la part du frère directeur de l’établissement, dont il est le « préféré ». Comme Kevin, d’autres élèves sont soumis au même régime de domination. Mais comment se protéger ou se révolter contre de tels abus, quand, au terrorisme de leur bourreau, vient s’ajouter la conspiration du silence de la part des autorités tant ecclésiastiques que politiques ? Telle était la question posée par le réalisateur.

Ce film fut présenté comme une fiction inspirée en partie d’événements qui se seraient produits à Terre-Neuve et ailleurs au Canada. Il souleva l’indignation de la hiérarchie romaine et des édiles proches mais il permit au Canada de prendre conscience du réel problème que la pédocriminalité domestique pouvait présenter.

L’Europe n’a pas, semble-t-il, pris conscience de l’ampleur des dégâts causés pas ces pratiques et quand il s’agit de les dénoncer, il faut élargir la vigilance à tous les milieux où des enfants sont soumis à une règle ou une discipline imposées par des adultes. L’Éducation Nationale est concernée en premier lieu et on sait combien il est difficile de poser un signalement d’actes pédocriminels contre des professeurs ou des instituteurs. Nombre de parents sont demeurés impuissants face au silence du rectorat ou du ministère lui-même, apprenant parfois longtemps après que le prédateur avait été muté dans un autre établissement.

Voir notre article sur Sauver l’enfance en danger « Appel à témoins  »

Face à l’omerta généralisée, y compris celle des médias, il faut surtout informer les victimes, les soutenir, les rassurer et, chaque fois que possible, permettre aux familles de bénéficier d’un soutien collectif. Assurer un suivi judicaire et psychologique s’impose également, mais dans la discrétion.

Rompre le silence, s’appuyer sur des réseaux de soutien, c’est, dans un premier temps, la voie qui permettra à d’autres victimes demeurées silencieuses, de rompre le mur du silence. C’est, de la part des défenseurs des enfants, la nécessité d’accumuler des témoignages pour, le temps venu, les porter à la connaissance du public. La dénonciation au cas par cas court, chaque fois, le risque de noyade sous les cascades d’une actualité dominée par le sensationnel. Or les victimes ne peuvent pas être ainsi instrumentalisées comme ce fut le cas pour un fait récent en France (le petit Emi - affaire Evrard). Il y a là une indécence que le défenseur de l’enfance ne peut soutenir.

La victime a besoin d’être écoutée, comprise, soutenue et reconnue par la collectivité, devenir la vedette provisoire d’une actualité qui la couvrira de compassion durant un court instant est une indignité qui ne peut que la blesser d’avantage. L’instrumentalisation c’est cela, rendre l’autre objet.

 


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74 réactions à cet article    


  • Guil 15 janvier 2008 12:08

    Je ne suis pas croyant et je n’aime pas trop les religions en général, mais pour le coup qu’une institution aussi ancienne que l’église se montre peu encline à céder aux sirènes de l’hystérie et de l’extrèmisme - celles-là même qui produisent des monstruosités comme Outreau ou la récente loi sarkozyenne sur l’enfermement à vie - et ce à contre-courant de ce qui est devenu non pas "politiquement correct" mais "politiquement obligatoire", ça me semble plutôt sage et salutaire. Maintenant il faut voir au cas par cas chaque situation particulière et ne pas tomber dans l’excès inverse, mais on est arrivé aujourd’hui dans de telles extrémintés sur tout ce qui tourne autour de la pédophilie qu’il devient souvent difficile de départager la sagesse de l’excessif.

    En tout cas, je conçois qu’une institution qui, théoriquement du moins, prône l’amour du prochain et la compassion se refuse à abandonner ses fidèles même délinquants ou criminels au milieu de cette curée que deviennent peu à peu la loi et justice républicaine, poussée par Sarko, Dati et toute la clique. Il n’est pas impossible que dans 50 ou 100 ans, lorsqu’on parlera de ce qui se passait maintenant, on dise : l’église seule a su garder la tête froide.


    • Gazi BORAT 15 janvier 2008 12:52

      "...au milieu de cette curée que deviennent peu à peu la loi et justice républicaine.."

       

      Curée justifiée par "le droit des victimes à réaliser leur deuil" et qui incite aujourd’hui les juges à ne plus tenir compte de la notion d’irresponsabilité pour nombre de malades mentaux, comptant que le spectacle de personnes condamnées sans même qu’elles comprennent le verdict qui les frappe, complaira à une opinion matraquée depuis des années par un discours sécuritaire hystérique..

      gAZi bORAt


    • Gazi BORAT 15 janvier 2008 12:25

      L’Eglise, comme toute institution, n’échappe pas à la tendance à "laver son linge sale en famille" et à étouffer les scandales...

       

      D’autre part, vu l’existence pour ladite institution de deux justices, l’une émanant de Dieu et l’autre des hommes, il semblerait que la première soit prédominante, comme dans le cas récent du Pêre François :

      http://www.liberation.fr/actualite/societe/303628.FR.php

      Celui-ci s’étant mis au clair avec sa conscience, il n’a pas jugé nécessaire de se soumettre à la justice des hommes..

       

      gAZi bORAt

       


      • Djanel 15 janvier 2008 12:36

         

        Pas grand chose à rajouter sinon que l’immoralité de l’église remonte déjà aux époques les plus reculées. Voici un extrait de la caméra taxe rédigé par le pape Léon X (1513 / 1521) réputé pour avoir été un grand mécène :

        Art.1) Un ecclésiastique qui commet un péché charnel avec les propres sœurs, filles, cousines, nièces ou avec une autre femme, sera acquitté derrière le paiement de 67 livres.
        Art.2) Si un ecclésiastique demande l’absolution pour avoir commis des péchés contre nature avec un enfant ou avec une bête pourra l’obtenir en payant 131 livres.
        Art.5) Aux prêtres est permis de vivre en concubinage avec les propres parents derrière le paiement de 76 livres.
        Art.9) Si un prêtre tue un laïque, il peut avoir l’absolution en versant la somme de 15 livres.
        Art.10) Si l’assassin a tué deux ou plus personnes le même jour, il paiera 15 livres comme s’il en avait tué un seul
        Art.14) Pour l’homicide d’un frère, d’une sœur, du père ou de la mère, il faudra payer 17 livres.
        Art.18) Celui qui veut se garantir l’absolution pour tous les homicides qu’il pourra commettre en futur, paiera 168 livres.
        Art.29) Le fils bâtard d’un prêtre qui veut succéder à la place de son père dans ses fonctions religieuses, paiera 27 livres.
        ( Pour l’achat du livre « La Camera Taxe », avec imprimatur, s’adresser directement au Saint-Siège – rue du Paradis 23 – Ville du Vatican )

        On peut donc constater que les curés peuvent encore aujourd’hui commettre des crimes et acheter leur impunité.

        Dans l’article premier : l’inceste est justifiée

        Dans l’article 2 : on peut noter que les enfants sont rangés dans la même catégorie que les animaux.

        Dans l’article 18 : on apprend que l’on peut payer d’avance pour les crimes futurs ce qui explique la richesse de l’église.

         

        Dans l’article 29 : on apprend qu’un ecclésiastique qui a prononcé ses vœux de chasteté, peut avoir une descendance.

         

        Molière avait raison, la religion n’est que tartufferie. Ce jugement général est peut-être injuste mais comment peut-il en être autrement tant qu’ils se croiront au-dessus des lois humaines.


        • Gazi BORAT 15 janvier 2008 12:49

          Pour relativiser votre propos, il est important de noter que le règlement que vous décrivez s’inscrivait dans un contexte et était en conformité avec les représentations du temps.

          En ce qui concerne les enfants, ceux-ci ne commencèrent à être pris en compte par nos sociétés qu’à partir de la fin du XIX° siècle.

          Si les abus sexuels sur ceux-ci ou l’infanticide figurent parmi les délits les plus rejetés par l’opinion publique, dans les temps que vous évoquez, le parricide se situait au premier rang des crimes les plus odieux..

           

          De même, dans un autre domaine, il faut savoir qu’en matière de justice, jusqu’à la guerre de 1914/1918, la parole d’un domestique n’était pas prise en compte si elle entrait en contradiction avec celle de son employeur..

          Heureusement, nous avons depuis réalisé des progrès..

           

          gAZi bORat


        • Remex 15 janvier 2008 15:14

          @Djanel :

          Aujourd’hui tu peux toujours te faire pardonner tes pêchers, et la confession est gratuite ! mais ce genre de texte ne se subtitue pas à la justice civile, il ne faut pas tout mélanger. 

          "Molière avait raison, la religion n’est que tartufferie" : tu interprètes Molière avec beacoup de libertés.

           


        • zgrouik zgrouik 15 janvier 2008 15:21

          ce qui ne fait que confirmer que toute église est l’aboutissement de perversion et de domination d’une religion.


        • ATHENA 15 janvier 2008 16:30

          Entièrement d’accord !

          Dieu est bien pratique pour se dispenser du jugement des hommes. Mais au fait que fait Dieu pour les victimes ??


        • Djanel 15 janvier 2008 18:12

           

          Pour Remex

           

          Pas vraiment dans le coup et je n’ai pas de leçon à recevoir de vous. Quant à votre citation, il aurait fallu pour être exacte la prolonger avec celle qui suit : « Ce jugement général est peut-être injuste mais comment peut-il en être autrement tant qu’ils se croiront au-dessus des lois humaines. » ce qui nuance le tout subtilement. Cela vous aurez évité de commettre un jugement erroné sur moi.


        • masuyer masuyer 15 janvier 2008 20:33

          Bonsoir Gazi Borat,

          judicieux rappel, comme d’habitude.

           

          Iyi geceler

           


        • Djanel 15 janvier 2008 23:21

           

          Gazi gazyou Bora Bora

           

          « le parricide se situait au premier rang des crimes les plus odieux » dites-vous en me reprenant d’une manière hautaine et doctorale. Je vois là dedans une faillite de votre esprit d’analyse ou de votre lucidité pour n’avoir pas su lire correctement le texte de la caméra taxe. Je crois que cette loi n’a jamais été abrogée bien qu’elle soit devenue tout à fait obsolète et inapplicable depuis la révolution française puisque le Vatican n’est plus désormais notre législateur.

           

          Voici l’article que vous avez omis de lire : Art.14) Pour l’homicide d’un frère, d’une sœur, du père ou de la mère, il faudra payer 17 livres.

           

          Dans son énoncé, on ne peut pas être plus clair.

           

          La pédophilie et les autres déviations d’oppression sexuelles ne sont pas un problème spécifique au Vatican mais aux hommes de pouvoir qui veulent dominer et humilier leur prochain quoique cela puisse leur coûter... la torture et le meurtre ne sont que des moyens pour arriver à leur fin quand ils ne sont pas le but-même chez les plus pervers.

           

          J’en ai des frissons dans le dos. Vivement l’enfer qui ne peut être pire que ce monde une fois qu’on est mort.


        • Gazi BORAT 16 janvier 2008 14:03

          @ djanel

          "Hautain et doctoral.."

           

          Vous ne seriez pas quelque peu susceptible ? Il m’est fifficile dans ce cyber espace, de vous frapper sur l’épaule...

           

          J’avais bien lu votre commentaire et j’aurais du le préciser.. mais je maintiens néanmoins ma qualification "crime suprême" au parricide dans le droit ancien.. Celui-ci le resta longtemps et, si la Révolution apporta une unification du rituel de l’exécution capitale, le code pénal de 1810 instituait encore l’amputation du poing droit au parricide condamné avant sa mise à mort..

          Sans vouloir vous vexer davantage, votre exemple savoureux de règlement ne me semble pas des plus représentatifs des représentations de son époque..

          gAZi bORAt

           


        • Djanel 17 janvier 2008 21:56

           

          Me taper sur l’épaule, hé laisser moi rire et en vous répondant, Monsieur, je vous en prie ne rester pas hors sujet et aller donc apprendre à lire avant de vouloir me donner des leçons.

           

          Quant à votre jugement sur ma susceptibilité, il est encore hors sujet et rien dans ce que j’ai écrit ne justifie un tel jugement. Il n’est donc pas analytique mais synthétique et par conséquent arbitraire.

           

          Encore une remarque sur votre manque de clairvoyance. Dans le commentaire sur lequel vous avez cliqué pour me répondre vous n’avez pas remarqué ce que je disais :

           

           « Je crois que cette loi n’a jamais été abrogée bien qu’elle soit devenue tout à fait obsolète et inapplicable depuis la révolution française puisque le Vatican n’est plus désormais notre législateur »

           

          D’abord je dis que ce texte est une loi et vous ne pouvez pas me contredire sans vous tromper parce qu’elle a été réellement une loi qui exemptait les ecclésiastiques du droit commun. Cette loi n’autorise que les ecclésiastiques à pourvoir racheter leur crime pour éviter une condamnation. Elle est typique du système aristocratique.

           

          Ensuite, je dis qu’elle a été abrogée à la révolution française. Idem impossible de me contredire sans tomber dans l’erreur puisque les révolutionnaires ont détruit le régime aristocratique pour instaurer la république.

           

          L’église, je l’affirme hasardeusement, ne la jamais abrogée pour elle même puisque le problème se pose avec les indemnité qu’elle versent au victime pour arrêter les procès.

           

          La loi morale qui est inscrite dans la raison de tout homme est immuable parce qu’elle est nécessaire. Si elle disparaissait pour réapparaître autrement, il n’y aurait jamais eu de moral chez l’homme et nous serions semblables aux animaux.

           

          Je ne veux pas polémiquer avec vous plus longtemps mais sachez qu’avec vous le débat n’a pas atteint de grand sommet comme l’espérait probablement l’auteur de cet article. Un coup pour rien. 


        • Kieser 17 janvier 2008 22:36

          Bonsoir,

          malgré les noms d’oiseaux, la polémique est intéressante. Notamment concernant la non abrogation des privilèges et de la faculté de racheter sa faute par l’Eglise, pour elle-même.

          J’aimerais en savoir plus car c’est un domaine qui ne m’est pas familier. (Je cherche depuis longtemps à travailler avec un historien du droit)

          Cela semblerait compléter mon hypothèse selon laquelle l’institution ecclésiastique à vraiment théorisé la position de "complice". Je finis de traduire le document sur la "sollicitation" et c’est un document qui m’en apprend plus sur la psychologie du complice du prédateur que je n’en ai appris en 35 ans de terrain...

          Je m’expliquerai plus avant dans un commentaire en bout de fil... Mais demain !

          Bonne soirée !

          Illel Kieser ’l Baz


        • Djanel 18 janvier 2008 04:25

           

          Non je ne suis pas juriste ni avocat ni historien mais je ne suis rien qu’un pauvre type qui a recherché la vérité sur lui-même et qui le regrette aujourd’hui en s’apercevant que les hommes ne se servent pas de leur raison pour mieux vivre mais de leur instinct dans la recherche de petits plaisirs fuguasses.

           

          Par contre j’ai lu Kant ce qui me met parfaitement à l’aise sur beaucoup de sujet pour démolir les dogmes et les préjugés.

           

          Mon contradicteur a eu beaucoup de chance que je ne sois pas intervenu à chacun de ses postes mais comme son intention de modérer est louable, je l’ai épargné. Il a du être surpris de la précision de mes attaques. Je me répète, je l’ai épargné.

           

          Quant à votre demande d’aide, je ne peux rien vous donner sinon ce conseil appuyez-vous sur votre expérience en agissant pour le bien de tous sans distinction. L’idée de bien unifiera vos idées sans contradiction à condition que vous puissiez distinguer le bien du mal, le juste de l’injuste mais les tribunaux sont là pour vous aider dans votre tâche. La pédophilie n’est pas un problème de mœurs mais de justice. Seule la justice est compétente pour des faits aussi graves. Il n’y a qu’elle qui peut résoudre ce problème mais elle ne peut agir qu’après les faits, elle est donc répressive et non préventive. Les pervers le savent très bien puisqu’ils la craignent.

           

          Si vous voulez connaître davantage le pouvoir de la philosophie « transcendantale », remarquez que j’ai mis ce mot entre guillemet parce que beaucoup de secte s’en serve pour tromper et dominer les autres, je vous donne ce lien sur une victoire contre un prétendu philosophe dans une discussion portant sur les OGN. J’ai traité le sujet exclusivement sur des principes moraux. Il faut que je trouve le lien vous permettant de l’atteindre d’un seul clique.

           

          Malheureusement vous aurez le texte hors contexte.

           

          http://www.agoravox.fr/commentaire_static.php3?id_article=34321&id_forum=1592701

           

          Si vous voulez savoir ce qu’est la philosophie transcendantale un seul mot pour le dire : Kant et uniquement dans sa critique de la raison pure, pas dans ses autres ouvrages bien qu’il s’en serve.

           

          Quant à notre prochaine rencontre au hasard de mes interventions sur AV puisque j’ai l’intention de rédiger des articles.

           

          bon courage.


        • Djanel 19 janvier 2008 14:16

          Achimort ce fil, çà ne bouge pas beaucoup.


        • roOl roOl 15 janvier 2008 13:57

          Il est tant de mettre la religion hors la loi.

          Hors ses derives multiples tout au long de son histoire d’oppression sur les peuples, l’Eglise catholique, dont je suis à mon ame defendante et avant que j’ai atteint l’age de raison, baptisé, nous prouve une nouvelle fois qu’une homme normalement constitué doit avoir des rapports sexuel, au moins quelque fois durant son existence.

          Sinon, la nature revient au galop, meme si elle n’est pas a cheval, et l’homme de chair fini par ceder a ses pulsions... avec la bonne quand on a de la chance... avec nos enfants quand on en a moins.

          Merci de revenir sur ces elements, trop longtemps l’eglise a su se preserver du scandale !


          • Internaute Internaute 15 janvier 2008 14:07

            On peut aussi s’interroger sur l’étrange silence des média au sujet des crimes de pédophilie organisés par d’autres communautés.

            Comme d’habitude, c’est toujours l’Eglise sur qui l’ont tape car elle n’est protégée par aucune loi. 

            Des brebis galeuses on en trouve partout, dans toutes les insitutions et sous toutes les latitudes. Cet article de propagande est à ranger avec les films où lorsqu’un âne rentre dans dans un temple il s’agit toujours d’une Eglise mais lorsqu’un acte religieux est présenté plein se solennité il s’agit en général d’une autre religion.


            • Gazi BORAT 15 janvier 2008 16:13

              @ internaute

              "organisés par d’autres communautés.."

              Votre propos est étrange.. Il existerait donc des communautés qui ORAGNISERAIENT des actes de pédophilie.. Des communautés de pédophiles en quelque sorte...

               

              Effectivement, il en existe, et cela fait partie des dérives "classiques" des mouvements sectaires organisés autour d’un gourou tout puissant.. Le problème est ici que cela se produit souvent avec le consentement de l’un ou des deux parents, souvent membres de la secte et qui, en général, vivent dans l’autarcie et sans contacts avec l’extérieur.

               

              Il existe pour cela des association dites "de défense de la famille et de l’individu" qui collectent des preuves de ces faits, les transmettent ensuite à la justice..

               

              gAZi bORAt


            • roOl roOl 15 janvier 2008 16:38

              Il parait normal que NOS comiques "occidentaux" tourne notre religion en dérision plutot qu’une religion etrangere dont ils ignorent tout. On ne critique bien que ce que l’on connait bien.

              Mais cette attitude, de sauvegarde de l’eglise catholique alors qu’on a toute les raisons evidentes de la detruire, est la raison pour laquelle elle n’est pas encore au ban de la societe. C’est aussi cette attitude de devot malgré lui, de catholique par naissance, ou de grenouille de benitier par habitude qui conduit au silence des medias dont vous parlez...

               

              Ce n’est pas pasque l’eglise represente pour vous des aspect benefique qu’il faut fermer les yeux sur ses centaines de derives... par nostalgie.


            • Gazi BORAT 15 janvier 2008 18:07

              @ Internaute

              "...L’Eglise n’est protégée par aucune loi.."

              Ce qui ne l’empêche pas d’intervenir, ou de faire régulièrement intervenir en son nom (la défense des "valeurs chrétiennes") et de faire appel aux tribunaux pour exiger une censure face à ce qui lui déplait.. comme récemment cette affiche :

              http://images.blog-24.com/580000/584000/583802.jpg

              http://www.lalibre.be/index.php?view=article&art_id=211447

              ou, il y a quelques temps celle-là..

              http://www.tvblabla.net/mt_320/mt-static/FCKeditor/UserFiles/Image/larry_flint.jpg

              gAZi bORAt

               

               

               


            • Internaute Internaute 15 janvier 2008 20:00

              @ GaziBorat

              On ne va pas jouer sur les mots. "organisés par d’autres communautés" doit se comprendre "au sein d’autres".


            • Gazi BORAT 16 janvier 2008 06:12

              @ Internaute

              J’avais compris... le but était de vous faire préciser plus encore votre pensée, ce dont vous vous êtes abstenu..

              Si vous relisez bien l’article, il n’est pas question ici d’une "communauté" (encore faudrait-il définir ce mot), mais d’une institution. Il ne s’agit pas ici de l’attitude d’une "confession" à l’égard de la pédophilie mais des réflexes de protection d’un appareil.

               

              Vous noterez que l’auteur cite aussi d’autres institutions, telles l’armée ou l’Education Nationale...

               

              Votre vision du monde est marquée par le communautarisme.. nul doute que vous seriez partisan d’un recensement "ethnique" et, pourquoi pas, de signes distinctifs portés de façon apparente et de droits différenciés selon les groupes...

              Cela, bien heureusement, n’est pas permis par notre constitution..

              gAZi bORAt 


            • ThatJazz ThatJazz 15 janvier 2008 14:44

              Une des solutions pour diminuer ces crimes serait tout simplement d’ouvrir la prêtrise aux femmes et de permettre le mariage des prètres. J’imagine que ça pourrait ouvrir cette fonction à d’autres publics que des frustrés et des sociopathes. Cette "épidémie" de pédophilie s’explique de toute façon par la réthorique du catholicisme qui condamne le sexe entre deux adultes. L’enfant supposé "pur" de tout péché, encore relativement androgyne représente une alternative non sexuée donc "propre". Certains pédophiles, laïcs, expliquent de cette façon leur attirance pour les enfants voire les nourrissons, par la recherche de pureté, le sexe adulte étant perçu comme dangereux pour diverses raisons. S’ajoute parfois une tendance à la perversité, l’adulte connaissant sa position d’autorité par rapport à l’enfant et en jouant pour lui faire garder le silence.

              Ce problème de pédophilie n’existe pas seulement dans le catholicisme mais aussi dans les sociétés très cloisonnées, où hommes et femmes ne se rencontrent jamais avant un mariage qui ne leur donne que peu d’intimité de toute manière. La femme étant constamment dévalorisée et innaccessible pour les premières expériences, il existe de nombreuses affaires de pédophilie sur des petits garçons dans les madrasas du moyen orient.

              Reconnaître ce problème reviendrait à tout changer dans les valeurs des catholiques, alors c’est pas pour demain.


              • Djanel 15 janvier 2008 18:34

                 

                La majorité des actes de pédophilie sont commis en famille par des ascendants. C’est l’inceste. Pourquoi ? Parce que l’enfant est vulnérable et que les pédophiles ne s’attaquent qu’à plus faible qu’eux en utilisant leur statut sociale comme moyen.

                 

                S’ils agissaient ainsi sur un adulte en pleine force de l’age, croyez moi, il y aurait beaucoup de gueules cassées parmi les pédophiles.

                 

                Le mariage des prêtes n’empêchera pas le passage à l’acte des déviants.

                 

                Ce sera tout. Salut et bon courage si vous restez sur ce fil.


              • Gazi BORAT 15 janvier 2008 18:44

                à That jazz..

                Vous n’avez quelque part pas tout à fait tort..

                La diabolisation de la Femme est telle que l’alternative pédophile doit apparitre inconsciemment à certain comme une solution..

                gAZi bORAt


              • Icks PEY Icks PEY 15 janvier 2008 14:50

                Article trop long, décousu, excessif dans le fond et dans la forme.

                Il colporte et met bout à bout des allégations personnelles, des rumeurs, des racontars, des faits avérés ... bref ... une salade pas possible dans laquelle il est difficile de faire le tri entre le vrai et le faux, entre le supposé et l’avéré.

                C’est vrai qu’il y a marqué dans l’Evangile selon Jésus, chapitre 22, versets 66.6 « tu sodomiseras tous les enfants mineurs », c’est bien connu. C’est dommage que l’auteur ne nous l’ai pas rappelé.

                Je me méfie de tous les excès, y compris de ceux qui défendent une cause sensée être juste.

                Bien cordialement,

                Icks PEY


                • Djanel 15 janvier 2008 23:44

                  X P est un crétin qui se vante vouloir écrire pour le théatre. Il est cultivé comme un pot d’échappement . Réussira pas dans la vie.


                • Icks PEY Icks PEY 16 janvier 2008 17:09

                  @ Djanel et Parpailoot

                  Le second degré, vous connaissez, bande de nazes ?

                  Icks PEY


                • Leila Leila 15 janvier 2008 15:05

                  Dommage que cet article soit si long.

                   

                  Le problème serait mineur si le célibat des prêtres n’était pas obligatoire. Il a été instauré tardivement (vers le 13ème siècle je crois) pour des raisons pas très "catholiques".


                  • 5A3N5D 15 janvier 2008 15:54

                    Le célibat des prêtres a été instauré après que la noblesse eût été déclarée héréditaire, avec transfert des privilèges à la descendance.

                    Pour les ecclésiatiques, la situation ne pouvait être la même, du fait de la vénalité des charges (le pape vendait les places aux évéchés, cures, etc...) Introduire l’hérédité des charges ecclésiastiques revenait à ruiner le Vatican. En 1123, le pape interdit donc le mariage des prêtres, qui l’étaient effectivement jusqu’alors. Pour autant, les ecclésiastiques n’étaient pas tenu au devoir de chasteté.


                  • brieli67 15 janvier 2008 20:46

                    revoyez vos classiques....................... Le Grand Schisme avec l "Orient

                    c’est sous le calvaire du pape Léon IX 1039

                     

                    Bien sûr le Haut-Clergé l’Evêque ou pourpre avait femme et enfants.... jusqu’à la montée en puissance des Jésuites....... la Contre réforme

                    Ces Princes de l’Eglise............. souvent des familles royales dominantes étaient les plus malingres et les plus maladifs.... avec la consanguinité des règnants....... étaient des homosexuels de notoriété publique.


                  • Gazi BORAT 15 janvier 2008 16:14

                    Alleluiia !

                     

                    Je suis pour une fois d’accord avec Thierry Jacob..

                     

                    gAZi bORAt


                  • roOl roOl 15 janvier 2008 16:40

                    apparement ca lui pete ca journée quand on est d’accord avec lui ^^


                  • roOl roOl 15 janvier 2008 17:06

                    le raisonnement c’est juste qu’au moment ou quelq’un vous dis : ’je suis d’accord’, vous reposter illico avec une semi agression, enfin je l’avais compris comme telle.

                    sinon, pour votre "net education" : http://www.astro.umd.edu/ marshall/smileys.html

                     

                    sinon pour repondre a la question (aucun rapport avec le sujet) :

                    le ^^ que j’affectionne est un smiley "style manga" simplifié :

                    (^_^) : le fan de manga ne manquera pas d’y voir un personnage en train de sourire

                    tout comme celui ci :

                    (o_O) : un personnage etonné...

                    et tant d’autre exemples (liste non exaustive) sur le lien ;)


                  • Gazi BORAT 15 janvier 2008 18:21

                    @ thierry jacob

                    J’attendais cette subtile réaction..

                    Comme vous le constaterez, ma position sur ce sujet (le mariage de Mahomet avec la très jeune Aïcha) est la même qu’en haut de ce fil lorsque, sur des abus envers des enfants traités avec légèreté par un texte ancien émanant d’une personnalité de l’Eglise, j’invoquais la nécessaire prise en compte du contexte.

                    Ces mariages prématurés étaient d’usage courant dans les tribus bédouines du VII° siècle, il n’y avait donc pas transgression.. La situattion serait plus grave si cela se produisait en France de nos jours.

                    Concernant ce cas précis, on notera que l’intéressé, selon les témoins de l’époque, n’a curieusement consommé son union très tardivement et que, strictement monogame jusquà la mort de sa première épouse, il ne devint polygame que lorsqu’il accéda au statut de chef politique.

                    Ces unions, selon toute vraisemblance, devaient être plus nécessaires que choisies car s’inscrivant dans un jeu d’alliance par des liens matrimoniaux. Ces épouses se trouvant être - selon l’approche historicisante qu’en fit Maxime Rodinson - des filles de ses lieutenants ou alliés..

                    A noter que l’on peut aussi soupçonner de pédophilie les relations licites entre jeunes garçons prépubères et hommes mûrs qui étaient de règle dans cette Grêce Antique que beaucoups citent comme origine de notre culture européenne.

                    Ces procès rétroactifs sont aussi stupides que d’accuser les descendants des Hébreux de tendances incestueuses en citant l’histoire de Loth et ses filles..

                    gAZi bORAt


                  • masuyer masuyer 15 janvier 2008 20:43

                    Il faut se méfier des procès rétro-actifs Jacob.

                    Imaginons qu’un jour le fait de déverser ses litanies sur Internet soit considéré comme le crime absolu (simple hypothèse), trouveriez-vous normal d’être condamné pour ce que vous nous imposez à longueur de posts aujourd’hui mais qui n’est pas répréhensible (quoique certains de vos posts pourraient tomber sous le coup de la loi, ce qui m’embêterait beaucoup, je serais obligé de prendre votre défense, et cela me couterait tant vos commentaires m’insupportent)


                  • Bigre Bigre 16 janvier 2008 08:45

                    Dans le mode d’emploi du site Agoravox, ce genre de commentaire trouve sa place dans le "tchat". Ici, il pollue la lecture !


                  • Krokodilo Krokodilo 15 janvier 2008 16:23

                    Bravo pour votre combat.

                    Qu’on rencontre davantage de pédiophiles dans les métiers ou circonstances proches des enfants est logique, religion, ensiegnement, mais aussi au sein des familles.

                    C’est un domaine où il est tès important de ne pas accuser à tort, tant les conséquences peuvent être graves et prolongées pour la personne diffamée. Mais tout faire pour protéger les prêtres pédophioes est un refus de répondre devant la justice" des hommes -au motif que Dieu s’en chargera (peut-être). En fait, c’est même de la complicité active envers les crimes suivants, car une attitude différente aurait pu protéger les victimes.

                    Or, combien de ces complicités et complices ont été condamnés ? Zéro !


                    • adeline 15 janvier 2008 18:53

                      Je rejoins KroKo à mon avis cela va plus loin des tas de "pervers" ( je ne les juge pas) choisissent leur carrière en fonction de leur "penchant"

                      Il y a des médecins (gynecos) sadiques

                      des pervers en educations, juges ,enseignement et religion 

                      mais c’est un choix de carrière donc extrémement pervers

                      par contre réver d’une société parfaite bon.... ya qu’a voir ici avec de sale types genre RPD et TSHMF et hahhhahahah et et et et 


                    • Gazi BORAT 15 janvier 2008 19:12

                      @ Adeline

                      D’accord avec vous sur les motivations inavouables, conscientes ou inconscientes qui président au choix d’une carrière..

                      On trouve ainsi une surreprésentations de telles situations dans les professions dites "intermédiaires" telles que : hommes d’appareils religieux, éducateurs, magistrats, travailleurs sociaux, etc..

                      Ajoutez à cela le refus courant des institution de tout regard extérieur, et vous aurez une des clefs explicatives de situations d’impunité qui peuvent permettre à des personnages comme Emile Louis ou l’adjudant Chanal (pour sortir des exemples de prêtres) d’avoir agi comme on le sait durant des années..

                      gAZi bORAt


                    • ATHENA 15 janvier 2008 16:53

                      Le jour où l’homme s’affranchira de la religion, l’humanité fera un grand pas en avant sur la voie de la sagesse !!

                      Combien de générations encore de crucifix, d’eau bénite, et d’hypocrisie générale pour y arriver ???

                      Les religions sont un écoeurement quodidien pour moi, rien de bon à en attendre... Ne faut-il pas déjà être un tant soit peu névrosé (donc fragile) pour enfiler une robe de bure et oublier le monde pour contempler la "merveilleuse" face de Dieu  ??? Bien sûr pas question pour moi de remettre en cause la liberté de penser (d’ailleurs, c’est impossible) et j’exagère à dessein car face au côté agressif des religions mon petit coup de gueule c’est du "pipi de chat".... c’est juste une petite colère, ça va passer !


                      • Kieser 15 janvier 2008 17:06

                        Bonjour,

                        Merci des commentaires, il me faut revenir sur certains.

                        En premier lieu, je ne me fonde sur aucune rumeur ni allégation quelconque. J’ai mis assez de références et de liens pour que chacun puisse vérifier. Par ailleurs, je ne suis pas homme de salon mais de terrain et cela fait plus de trente ans que je suis confronté à ces pratiques que je dénonce, avec d’autres.

                        Il m’importe assez peu de pointer les règles plus ou moins implicites d’une Eglise ou d’une autre. Cette fois là, le fait concernait l’interview d’un prêtre qui, cyniquement, avouait à des journalistes les crimes qu’il avait commis. Je remercie Gazi Borat pour les références de Libé. Il s’agit d’un seul et même individu. Libé ayant pris la précaution de changer les noms. Je ne l’ai pas fait car je m’inspirais directement de l’interview.

                        J’ai pris soin de préciser que les mêmes pratiques ont lieu au sein même de l’Education Nationale, de l’Armée, et des services qui hébergent des enfants : pensionnat, services d’hébergement, de placement, etc. Durant les années 60, j’ai souvent été confronté à des cas d’enfants placés qui étaient abusés par les parents d’accueil. Les assistantes sociales le savaient mais ne disaient rien.

                        Il y a eu de nombreuses affaires d’enfants abusés dans des services d’accueil. La plupart du temps l’affaire prend cinq lignes dans une colonne de la presse régionale. 

                        Je trouve intéressant que de nombreux médias, dont Libé, se soient relayés pour faire circuler l’info. (Mon article était rédigé avant celui de Libé)

                        Dans le même temps paraissait un appel à témoins concernant, un ancien professeur, septuagénaire, soupçonné d’être un pédophile en série.

                        http://www.wikio.fr/more/societe/criminalite/delinquance_sexuelle/pedophili e?start=15&count=15&sort=0

                         

                        Toutes les institutions sont concernées... Mais l’Eglise est la seule à avoir "théorisé" le déni et le chantage.

                        Ce qui est en cause, plus généralement dans nos sociétés, c’est le déni de justice pour la victime, un enfant en l’occurence, qui se trouve confronté à son prédateur durant des années parfois. Comme le relève Gazi Borat, l’enfant n’a été pris en considération en tant que personne que tardivement. Mais nous avons encore des progrès à faire, car cette pédocriminalité dont je parle concerne des prédateurs qui font partie des familiers et le crime se perpétue des années durant. Je ne parle pas des crimes commis par des pervers et qui font la une des médias le temps qu’un agité s’en empare pour se faire mousser.

                        Je parle d’une pédocriminalité devenant quasi ordinaire.

                        On ne parle pas de civilisation sans avoir réglé ce problème avant.


                        • julius 31 mai 2020 15:24

                          @Kieser

                          "Bonjour, COMMENT OBTENIR VOTRE AMANT EN 24 HEURES . Malgré tout, il m’a dit qu’il n’était plus intéressé par le mariage, je ne pouvais pas dire ce qui avait conduit à cette cause, nous n’avions jamais vraiment eu de sérieux combats pouvant conduire à une telle décision. J’étais tellement pire que je ne pouvais pas continuer. Un après-midi, j’étais à la maison pour parler à un ami proche en ligne, lire un article, puis voir comment une femme s’était mariée. Cela m’a vraiment frappé parce que je n’ai jamais pensé que c’était possible, j’ai pensé et essayé. J’ai contacté l’assistant qui faisait tous ces miracles. Quand je l’ai fait, je lui ai raconté toute mon expérience pendant mon mariage, puis il m’a assuré d’arrêter de pleurer et de croire que mon mari allait changer d’avis dans sept jours. J’ai fait de mon mieux pour le croire, alors j’ai fait tout ce qu’il m’a demandé et après les sept derniers jours, mon mari est venu me demander de lui pardonner qu’il voulait que nous nous rencontrions et cela fait maintenant plus de cinq ans. maintenant nous sommes une famille heureuse. Suis-je vraiment reconnaissant de cette aide pour ce qu’elle fait pour moi, je veux dire sa gentillesse. Contactez ce grand homme par : whatsapp

                          +17692085860

                           :: :: lovetemple0001 @ gmail. com .


                        • ClaudeO 15 janvier 2008 17:13

                          Et au sein de l’Education Nationale, les tarés sont mis en congé maladie, pris en charge par la Sécurité Sociale, donc sur le compte des contribuables, pas mal non plus !


                          • Gazi BORAT 15 janvier 2008 18:39

                            @ Claude O

                            Oui effectivement, l’Education Nationale a aussi réagi comme d’autres institutions, en étouffant ce type de déviances.. Mais, comme dans le cas de l’Eglise, sa tâche était facilitée par les familles elles-mêmes, qui préférait à la défense de leur enfant celle de notabilités (laïques ou religieuses) coupables..

                             

                            Concernant les "silences coupables" des institutions respectables face aux errements de leurs membres, on a vu aussi l’utilisation de ces secrets à des fins de pression sur les individus qui pouvaient par exemple faire preuve de trop d’ambition..

                             

                            Tout le monde connait ainsi cette "tâche" dans le passé de Georges Marchais (travailleur volontaire en Allemagne), gravissime dans le contexte français de l’époque, et qui était parfaitement connue par les dirigeants de l’URSS qui en possédait la preuve grâce aux archives "Messerschmidt" qu’elle possédait.

                            Cela lui permit de s’assurer, durant la "glaciation" brejnevienne, la docilité d’un dirigeant étranger et l’alignement de la politique de son parti sur les intérêts de l’Union Soviétique alors que ses voisins cédait aux tentations de l’"Eurocommunisme" (choix d’une ligne indépendante de Moscou).

                            L’appareil de l’Eglise catholique utilisa-t-il des armes semblables pour museler des cardinaux trop ambitieux grâce au pouvoir que pouvait représenter des informations divulguées lors de peu prudentes confession ?

                            Quand on connait l’importance stratégique de certains postes de "directeurs de conscience", il est permis de l’envisager..

                            gAZi bORAt


                          • Emmanuel W 15 janvier 2008 19:15

                            Pour qu’ils puissent être des sodomites comme les autres, laissons les curés se marier entre eux.

                             


                            • Djanel 16 janvier 2008 00:04

                              C’est la meilleure de la journée ! Bravo ! Houba ! Houba ! Houba !


                            • Aspiral Aspiral 15 janvier 2008 20:15

                              La pédophilie ne peut pas manquer de susciter les passions, car elle interroge sur la nature du lien sexuel et son bon usage. Malheureusement, elle ne constitue à mon avis que la partie émergée d’un iceberg de croyances généralisées sur une sexualité qui est devenue le plus souvent une "drogue", les hommes y cherchant leur énergie de terminer ce qu’ils ont difficile à commencer, et les femmes une réassurance sur le fait qu’elle ne sont pas trop moches, trop connes et trop nulles, la désirabilité ayant remplacé l’amabilité. Comme cette utilisation ne marche pas, on ssiste à une surenchère qui forcément ne marche pas non plus, une dixième couche de mauvaise solution n’en fisant pas une "bonne" solution. Dans une civilsation à l’arrêt, on a tendance à payer son présent sur l’avenir des suivants, comme c’est le cas de toutes les pollutions et les emprunts d’Etat.


                              • labrev’in 15 janvier 2008 21:43

                                Quinqua élevé en partie chez les curés au début des années soixante,les agissements de ces derniers n’étaient pas tjours tres catho.la soutane etait tombée mais pas le reste.depuis j’ai pris de l’altitude et appris à pardonner.la ROMAINE a t’elle le droit de fermer les yeux ? nul n’est parfait en ce monde, et pour des gens qui se disent les representant de DIEU ,notre Père à tous ,ça l’affiche mal...


                                • ernst 16 janvier 2008 02:38

                                  Tant que vous y êtes, écrivez, et personne ne vous dira rien, que Benoit XVI, pédophile lui-même, encourage ses prêtres à sodomiser des nourrissons, des oiseaux et surtout les perroquets bavards...

                                  Comme il arrive dans toute communauté, il y a des malades, des fous, des pervers. Pas plus là qu’ailleurs.

                                  Mikael Jackson n’est pas curé et pourtant, après son procès très éclairant, sa relaxation tient du miracle !...

                                  Arrêtez de faire des amalgames pseudo-renseignés qui ne dénoncent, comme par hasard, qu’une communauté alors que le problème est mondial, généralisé et déjà assez horrible comme ça.

                                  Allez compter ces bons pères de famille qui passent leurs vacances en Thaïlande !...

                                  Il est vrai aussi que l’Église n’a pas mission de juger mais d’encourager à la clôture le pécheur pour permettre son retour au repentir et à la prière... cela prend souvent de longues années...Inutile de donner des idées à d’autres par une vulgarisation et multiplication des cas...Je n’estime pas que la non-publicité en pareil cas soit un crime, dans la mesure où ils se chargent eux-mêmes de ramener l’âme égarée au recueillement de la solitude...Ad majorem dei gloriam...


                                  • Gazi BORAT 16 janvier 2008 06:30

                                    @ ernst

                                    "..qui ne dénoncent, comme par hasard, qu’une communauté .."

                                    Comme je l’ai répodu plus haut à Internaute, s’agit-il ici de la dénonciation d’une communauté ? Je ne le pense pas..

                                    Cet article devrait plutôt nous faire réfléchir aux logiques propres aux institutions et qui les incitent à fonctionner en autarcie, à fuir les interventions venant de l’extérieur, et à protéger leurs membres de la loi commune..

                                    Ce type de logique a été érigé en système, il s’agit du CORPORATISME...

                                    http://fr.wikipedia.org/wiki/Corporatisme 

                                    ...qui définit, comme on le voit, des pratiques de groupes privilégiant "leurs intérêts ou l’intérêt de leurs membres au détriment de l’intérêt général"...

                                    On trouve encore des traces d’une tentative d’instauration d’un tel système (durant la période dite de "l’Etat Français) par la survivance des "Ordres". Ainsi, médecins, architectes, etc.. n’ont souvent de compte à rendre qu’à leurs pairs ...

                                    gAZi bORAt


                                  • CAMBRONNE CAMBRONNE 16 janvier 2008 10:29

                                    SALUT GAZI

                                     

                                    Je viens de parcourir ce fil très sulfureux et j’ai apprécié votre contribution modérée et intelligente comme d’habitude même si je ne suis pas toujours d’accord avec vous .

                                    Pour le cas de l’Adjudant CHANAL , je ne pense pas que le commandement militaire ait fait preuve de complicité pour des crimes connus d’elle car l’homosexualité de ce sous officier n’était pas connue selon les infos que je possède comme tout un chacun .

                                    De plus il ne peut y avoir de pédophilie dans l’armée française qui contrairement à l’armée Tchadienne n’a pas d’enfants en son sein .

                                    Si l’homosexualité est mal vue dans l’Armée et reste donc secrête elle ne peut être condamnée car cette condamnation serait illégale .

                                    Je reste persuadé que si ses chefs avaient un instant soupconné Chanal d’être l’assassin pervers quil était ils ne l’auraient pas soutenu .

                                    Chanal a été soutenu car il avait l’apprence d’un sous officier idéal , discipliné , disponible , propre sur lui , un archétype en quelque sorte .

                                    Cela posé il est évident que la gestion de cette affaire par le haut commandement le ministère et le commandement direct a été particulièrement nulle .

                                    Je reconnais aussi que la Grande muette préfère laver son linge sale en famille sauf pour les cas graves .

                                    Les cas graves dont j’ai eu connaissance ont été portés à la connaissance de la justice sans entraves

                                     

                                     

                                    Salut et fraternité ..


                                  • Gazi BORAT 16 janvier 2008 12:12

                                    @ Cambronne

                                    Concernant Chanal et l’affaire dite des "Disparus de Mourmelon", mes sources étaient celles-ci :

                                    http://www.disparusdemourmelon.org/documents/pressep3.htm#top_armee

                                    Le cas de Chanal est évidemment exceptionnel et je trouve que l’armée française ne s’en tire quand même pas trop mal au regard de l’actuelle armée russe et ses viols de "bleus" ritualisés et l’armée US pour les procès pour viols et harcèlements (parties civiles féminines) dont elle est régulièrement le cadre..

                                    gAZi bORAt

                                     


                                  • kenotix 16 janvier 2008 10:08

                                     Le sérieux de l’article me laisse un peu perplexe. J. Ratzinger serait à l’origine d’un document écrit en 1962 ayant pour but de faire taire les victimes de crimes sexuels commis par des membres du clergé. au delà de l’interprétation fallacieuse donnée à ce document, je ferai simplement remarquer qu’à cette époque J. Ratzinger n’était pas au Vatican mais professeur de théologie en Allemagne (cf. son autobiographie, Ma vie, Paris, Ed. fayard, 1998, p. 112-113). Il n’est arrivé au Vatican qu’en 1981. Il aurait donc tout au plus confirmé la validité de ce document, mais en aucun cas il aurait pu écrire celui-ci. Son activité en 1962 n’avait rien à voir avec la promulgation du texte montré du doigt par notre "journaliste".

                                    De plus, je soulignerais que la finalité du texte incriminé est de permettre à une procédure judiciaire de se dérouler sans que celui qui est soupçonné puisse bénéficier de la présomption d’innocence. Qu’un prêtre fasse une proposition sexuelle à une personne (quelque soit son âge) est un délit gravissime dans le droit de l’Eglise catholique sanctionné par la peine maximum : l’excommunication. Dans cette perspective, l’Eglise a le souci que le droit de la défense soit aussi respecté, ce qui implique la discrétion sur le délit tant que celui-ci n’est pas jugé. Nous savons tous combien une réputation peut être ruinée facilement sur la base d’accusations diffamatoires. Calomnier, il en restera toujours quelque chose. Il est faux d’écrire que ce texte a été pensé en vue d’étouffer des crimes de pédophilie. Les réactions vis-à-vis de ce texte illustre simplement la haine ambiante contre l’Eglise catholique, institution faisant l’objet de nombreuses rancoeurs et fantasmes. La pédophilie étant devenu Le Crime par excellence, cette arme est utilisée contre cette institution afin d’en ruiner la réputation. Il n’y a pas de raison pour que la personne accusée de pédophilie, prêtre ou non, ne bénéficie pas de la présomption d’innocence et que la discrétion la plus grande soit exigée sous peine de sanction.

                                    respectueusement

                                    Kenotix


                                    • kenotix 16 janvier 2008 10:12

                                       Erreur de ma part ! L’article n’accuse pas Ratzinger d’avoir rédigé le document mais d’en avoir suivi l’application ! Cela invalide donc ma première critique. Par contre, la seconde reste tout à fait valide.

                                       

                                      Kenotix


                                    • Kieser 16 janvier 2008 11:04

                                      Bonjour et merci de la rectification, je sais que vous faisiez référence à d’autres sources que je n’ai pas reprises...

                                      Je vous répondrai plus longuement dans la journée.

                                      Bien à vous


                                    • Kieser 16 janvier 2008 11:02

                                      Bonjour,
                                      Je répondrai plus tard au commentaire très intéressant de Kenotix. Pour l’instant je fais suite à ceux qui évoquent la relation entre profession et "déviance". Il est faux de penser que cela se fait de façon calculée. Prenant un exemple plus connu et qui commence à faire bouger les consciences : l’homme violent ne choisira pas une épouse par ce qu’elle est volontiers soumise. La pulsion de violence, celle de domination perverse ne surgissent pas dans la vie adulte comme s’il s’agissait d’une vertu qui se développe avec l’individu et qui ne demande qu’un catalyseur ou un milieu favorable pour se développer.
                                      Nous avons tous en nous ces dispositions archaïques mais ce qui distingue l’individu lambda du pervers c’est l’introjection des limites, la capacité à distinguer le bien et le mal et celle de prendre en compte le sentiment de l’autre. C’est une premier point et bien plus complexe qu’il n’y paraît.

                                      Et c’est parce que le prédateur sexuel ne tient pas compte du sentiment de l’autre qu’il est dans le déni total, même après avoir frappé, même après avoir abusé de sa victime. Le déni s’installe d’autant mieux qu’il repose sur la projection : le prédateur est la victime de l’autre qui le provoque. Les avocats de pervers ont souvent usé et abusé de cette tendance, jusuqu’à faire, parfois, le procès de la victime.
                                      Beaucoup de malheureuses victimes en savent quelque chose.

                                      Le pervers pédosexuel fonctionne selon un schéma comportemental très semblable. Il n’est jamais dans la conscience de l’atteinte portée à l’autre. Par conséquent, son choix de carrière accompagne bien d’autres choix de vie, tout aussi inconscients quant au but.
                                      Beaucoup d’éducateurs choisissent leur métier, vraiment par vocation et ils l’exercent avec beaucoup de compétence et de sens moral. La déviance ne doit pas masquer le cours normal d’un groupe social.

                                      Il y a dans la composante criminelle du pervers domestique, (celui qui agit dans un environnement familier) un élément dont on parle rarement mais que l’on retrouve quasiment dans tous les procès, cet élément est si transparent qu’il en paraît inexistant. Ce peut être la mère, qui n’a rien vu, l’épouse qui découvre effondrée, mais c’est aussi l’Institution. Dans l’univers traditionnel catholique l’Eglise tient lieu de mère et ce n’est pas un hasard si elle se dédouane si facilement de sa responsabilité, tout en protégeant sa brebis, un instant égarée.
                                      Les différentes affaires que j’ai relatées montrent que cette volonté "de permettre à une procédure judiciaire de se dérouler sans que celui qui est soupçonné puisse bénéficier de la présomption d’innocence" (kenotix) va jusqu’à faire obstruction à l’oeuvre de justice. L’affaire de Boston, aux USA, celle de Vadeboncoeur, en France et maintenant celle qui fut relaté pars les médias suisse démontrent que cette volonté de contribution apparaît bien singulière.

                                      Je pense que nous n’en avons pas fini, j’ai cité également le cas de l’Allemagne... En Europe, ça commence ! (Juste en passant, pour signifier notre retard en matière de protection des vicitmes, l’Espagne commence à peine à s’intéresser aux femmes battues, assassinées par un époux jaloux ou un amant éconduit. De là à prendre en compte laparole d’enfants abusés, après Outreau en plus...)

                                      Mais, c’est vrai, certains l’ont relevé, il s’agit d’aller plus loin que l’Eglise comme institution. En élargissant, l’institution, par elle-même, dans le contexte actuel, tend à se faire complice du pédocriminel. Si nous évoquons la notion de limites et du développementde ce sens intime de la prise en compte de la dimension de l’autre, l’institution a pour fonction d’en assurer la transmission et l’assise. dans ces affaires de pédocriminalité, nous prenons conscience que ce rôle n’est pas tenu.

                                      C’est le point important de ma démonstration. L’institution n’est plus un organe de transmission des arcanes de la civilisation, elle est une sorte d’organisme qui recherche d’abord l’auto-développement. Dans les années 80 Michel Henry avait développé cette hypothèse. Plus que l’accroissement de la vie, l’institution fait le choix de son auto-accroissement.

                                      Chez le pervers, on verra souvent l’intervention d’une troisième larron, qui joue le rôle de complice et de catalyseur. Le pervers a besoin de cette trilogie. Le troisième larron est multiforme. C’est pourquoi, l’institution par négligeance, souci d’auto préservation, joue ce rôle plus ou moins calculé, en toute impunité, en s’accommodant de règles plus ou moins floues, hors des chemins de la justice.

                                      Nous allons vers le dévoilement d’un grave problème de société qui peut nous conduire à des remises en cause profondes, pas politiques, pas sociales, d’abord philosophiques et morales

                                      Illel Kieser


                                      • lavalle Lavallé 16 janvier 2008 11:07

                                        Les curés et toute les ribanbelles de narateurs de mensonges , pour commencer par l ’ ACROBATE " de la croix , de conneries , les religions devraient tout bonnement être interdites ! ou de préférence à consommer chez soit  : point barre .

                                        :de toute façon elles ne servent qu ’ au mal et à faire du mal.....

                                        les curés c ’ est comme la politique.............

                                        cordialement

                                        lavallé


                                        • lavalle Lavallé 16 janvier 2008 11:43

                                          Suite ,

                                          ce que je ne comprendrai jamais , nous connaissons tous ce que le monde de notre planéte est capable d ’ engendrer comme mal , souffrances , à vomir, inventer pour faire de plus en plus de mal ; le pire c ’ est que dans la plupart du temps on connait les instiguateurs , faiseurs de maux, les criminels , et tout le reste , rien n ’est véritablement fait pour punir ! ce qui me laisse penser et c ’ est encore pire , que ceci : si le mal avance c ’ est que ces hommes dit " juges "qui devraient sanctionner ces faits ; sans quelconques pardon , son en fait les premiers auteurs de ces faits puisque l ’ on voit ce qui se passe.........on laisse faire...pour ma part j ’ en sais queque chose’ à voir mon commentaire sur les abuts de pouvoirs ) Bien sûr il y a toutes ces ribambelles de sectes , de FM....,etc

                                          Déséspérant tout ceci

                                          cordialement

                                          lavallé

                                           


                                        • Ornithorynque Ornithorynque 16 janvier 2008 15:28

                                          Lavallée,

                                          Votre commentaire est bien construit, intéressant, et il nourrit le débat de façon passionnante.

                                          PS : vous devriez consulter. Il n’y pas de raison de rester dans cette situation !


                                        • Ornithorynque Ornithorynque 16 janvier 2008 15:34

                                          Keiser,

                                          Votre article est au journalisme ce que le calembour est à l’esprit : un pet.

                                          Reprise de hoax qui tournent en boucle sur internet depuis des années, approximations, méconnaissance du sujet, amalgames pathétiques.

                                          On peut hair une institution, mais pour faire un pamphlet, il faut du talent, et de la culture. Vous ne possédez visiblement ni l’un ni l’autre !

                                          Mais si celà a pu vous soulager...

                                          Ce qui m’inquiète, c’est les responsabilités que vous semblez avoir par ailleurs. En effet, l’histoire prouve que les militants faisant preuve d’une vindicte très agressive, sont en général moyennement à l’aise auregard de ce qu’ils dénoncent...


                                        • Icks PEY Icks PEY 16 janvier 2008 17:17

                                          « Ce qui m’inquiète, c’est les responsabilités que vous semblez avoir par ailleurs. En effet, l’histoire prouve que les militants faisant preuve d’une vindicte très agressive, sont en général moyennement à l’aise auregard de ce qu’ils dénoncent...  »

                                          C’est clair !

                                          Plus la « militance » est violente, plus celui qui milite a en général de quoi balayer devant sa porte.

                                          C’est un principe psychologique : l’individu fait lui-même face à un tel désordre intérieur qu’il tente, à travers ses actes, d’y remédier, voire même de corriger ses fautes dans la même proportion. Dans ce cadre là, la « militance » hyerpactive dissimule parfois le fait qu’il est lui-même soumis aux pulsions qu’il combat. Cela se rapproche du thème du pompier pyromane.

                                          Icks PEY


                                        • Gazi BORAT 16 janvier 2008 18:00

                                          @ Icks Pey

                                          @ Ornythorinque

                                          On peut reprocher à l’auteur d’avoir utilisé comme sources ces compilations "anti-catholiques" qui font le miel des protestants américains, soit...

                                          Suspecter ses bonnes intentions d’un arrière plan peu "catholique", c’est là un terrain fangeux sur lequel vous vous aventurez...

                                          gAZi bORAt


                                        • Icks PEY Icks PEY 17 janvier 2008 00:33

                                          J’en conviens, Gazi, j’en conviens ...

                                           

                                          Icks PEY

                                           

                                           


                                        • lavalle Lavallé 20 janvier 2008 22:08

                                          bonsoir ornithorynque.,

                                          merci pour votre encouragement , consulter pas besoin , la presse s ’ est occupée de mon histoire , pas assez , reportage de canal plus censuré , l ’ afp recule !....durée des procés contre l ’ état entre 10 et 15 ans . c ’est ça le droit en "france " malgré les jurisprudences , les préfets passent outre et gagnent où ils devraient perdrent , c ’ est vraiment la honte de ce pays .

                                          Il faudrait que puisse rentrer en contact avec , Josiane Fischer !

                                          Le sujet HO est en france , INTERDIT , d ’ en parler , même la force de la presse se fait """museler""" , pourquoi , simplement que l ’ on introduit des bandits dans notre société pour justement mater celle ci , j ’ ai des docs , par contre dire pourquoi , seuls les commanditaires le savent , et ceux ci sont des sectes qui dictent aux dirigeants ce qu ’ il doivent faire , je ne peux plus en dire , mais c ’ est comme le reste !............

                                          lavallé


                                        • Kieser 17 janvier 2008 09:09

                                          Bonjour Kenotix,

                                          j’ai pris note de votre rectification et je vous en remercie.
                                          Concernant la deuxième partie de votre analyse, vous reprenez les arguments développés par la hiérarchie catholique lors de la diffusion du documentaire par la BBC.

                                          Tout cela serait honorable si la volonté de préserver un prévenu du lynchage public ne s’accompagnait d’une mise au vert qui le soustrait à la justice, d’une mutation à un autre "poste", parfois encore en contact avec des enfants. J’ai donné des exemples qui montrent qu’il existe bien une politique du double langage.

                                          Ce n’est pas par hasard que le journaliste de la BBC s’est adjoint les compétences d’un spécialiste du "décodage" de la communication vaticane. Des siècles de rhétorique se perçoivent et les diplomates ont des leçons à prendre en lisant les communiqués du Vatican.

                                          Pour l’homme de terrain que je suis, le terme "sollicitation" pour qualifier des passages à l’acte régulier, des menaces, l’exhortation au silence, etc. sont une insulte aux victimes. Dans l’article, je cite le film : "The boys of St. Vincent" qui retrace une histoire vraie. Ce mécanisme de l’occultation, de la banalisation de la perversité y est parfaitement mis en évidence.

                                          J’ai souligné également que cette stratégie résultait d’une réflexion longuement élaborée et mise en œuvre sans état d’âme. J’ai souligné également que la stratégie de la hiérarchie catholique peut être vue comme un modèle et non comme un point de fixation qui satisferait les extrémistes anticléricaux. Modèle car d’autres institutions réagissent à l’identique et de façon délibérée. La différence : il n’existe pas de consignes qui résultent d’une stratégie théorisée. (Je prépare actuellement un dossier concernant l’Education nationale.)

                                          J’ai attiré l’attention sur ces attitudes instituitonnelles qui noient les responsabilités – pour toutes les institutions - et finissent par poser un grave problème de société car la pédocriminalité et son déni, y compris chez certains psy, concerne actuellement toutes les couches sociales.

                                          Enfin, vous dites : « Calomnier, il en restera toujours quelque chose. » Je ne doute pas un instant de votre connaissance de ce à quoi ces mots font référence dans l’histoire européenne. Que les lecteurs en soient informés, je vous laisse le soin d’infléchir la portée perfide de vos propos. Par ailleurs, je vous le rappelle, homme de terrain, je me fiche comme d’un guigne des coupures de presse et autres trucs « qui tournent en boucle » Je m’appuie sur des faits, j’accumule les dossiers qui font références à des êtres vivants que je rencontre, que je soutiens du mieux que je peux. Ce ne sont pas des objets.

                                          Ce que je sais et dénonce, même ici sur cette page, c’est l’instrumentalisation de la victime – à part un commentaire - au profit de divers discours plutôt cérébraux.

                                          En tout cas, merci de m’avoir donné l’occasion de cette intervention.

                                          Illel Kieser ‘l Baz


                                          • Gazi BORAT 17 janvier 2008 11:37

                                            @ l’auteur

                                            Merci pour cet article qui aurait mérité une réflexion plus fructueuse sur le fonctionnement propres aux institutions.

                                            Le problème ici est que les exemples que vous avez cité concernaient l’Eglise et que certaines réactions, ne provenant pourtant pas de la dite institution relayaient de même le déni général sur ces affaires..

                                            On trouve le même fonctionnement à l’oeuvre dans nombre de services des Ressources Humaines confrontés à des personnes relevant de pathologies au sein de leurs personnels et impliquées dans des problématiques - moins graves que la pédophilie - telles que celles relevant du harcèlement..

                                            Continuez cependant, et bon courage !

                                            gAZi bORAt


                                          • Kieser 21 janvier 2008 15:48

                                            Bonjour à tous,

                                            L’affaire dont je vous parlais en début d’articles fait de nombreux remous dans la presse suisse mais aussi dans l’episcopat. Je vous donne, en bref, le communiqué du Matin On Line

                                            ==="Nous devons établir un réseau international pour pouvoir mettre en place une véritable entraide judiciaire entre épiscopats au niveau mondial", a dit Nicolas Betticher, l’official de l’Evêché de Lausanne, Genève et Fribourg, dans les quotidiens "24 Heures" et la "Tribune de Genève" lundi. "Avec l’aide du bras séculier de la justice qui a des moyens que nous n’avons pas."

                                            Le cas du prêtre pédophile, âgé de 67 ans, est encore confus, a indiqué Walter Müller, porte-parole de la CES sur les ondes de la radio alémanique DRS. Mais l’organisation entend revoir ses directives fixant la ligne à suivre face à un cas de prêtre soupçonné de pédophilie. Les dernières directives avaient été émises en 2002.

                                            Dimanche et pour la première fois, un membre de la hiérarchie catholique a reconnu la responsabilité de l’Eglise dans l’affaire du prêtre pédophile qui a sévi en Suisse romande à la fin des années 80. Nicolas Betticher, official de l’Evêché de Lausanne, Genève et Fribourg, parle même de "complicité".

                                            L’Evêché savait depuis 1989 au moins que le prêtre capucin a violé au moins un enfant, mais n’a jamais dénoncé ces agissements à la justice civile. L’Eglise a préféré déplacer l’abuseur en France, où il est à nouveau passé à l’acte.===

                                            Il est intéressant de remarquer le terme de "complicité" que l’Evêché de Lausanne utilise. Nous sommes bien d’accord et, pour une fois, les choses bougent. Qu’il en soit donné acte. Voilà pour le volet suisse.

                                             

                                            Merci les médias !

                                             

                                            Maintenant, reste le volet français. Depuis l’article de la Tribune de Lyon qui a conduit le Parquet à ouvrir une enquête, on a appris que le prêtre avait sévi dans des camps de colonies de vacances. C’est à peu près tout.


                                            • Kieser 21 janvier 2008 15:50

                                              Bonjour à tous,

                                              L’affaire dont je vous parlais en début d’articles fait de nombreux remous dans la presse suisse mais aussi dans l’episcopat. Je vous donne, en bref, le communiqué du Matin On Line

                                              "Nous devons établir un réseau international pour pouvoir mettre en place une véritable entraide judiciaire entre épiscopats au niveau mondial", a dit Nicolas Betticher, l’official de l’Evêché de Lausanne, Genève et Fribourg, dans les quotidiens "24 Heures" et la "Tribune de Genève" lundi. "Avec l’aide du bras séculier de la justice qui a des moyens que nous n’avons pas."

                                              Le cas du prêtre pédophile, âgé de 67 ans, est encore confus, a indiqué Walter Müller, porte-parole de la CES sur les ondes de la radio alémanique DRS. Mais l’organisation entend revoir ses directives fixant la ligne à suivre face à un cas de prêtre soupçonné de pédophilie. Les dernières directives avaient été émises en 2002.

                                              Dimanche et pour la première fois, un membre de la hiérarchie catholique a reconnu la responsabilité de l’Eglise dans l’affaire du prêtre pédophile qui a sévi en Suisse romande à la fin des années 80. Nicolas Betticher, official de l’Evêché de Lausanne, Genève et Fribourg, parle même de "complicité".

                                              L’Evêché savait depuis 1989 au moins que le prêtre capucin a violé au moins un enfant, mais n’a jamais dénoncé ces agissements à la justice civile. L’Eglise a préféré déplacer l’abuseur en France, où il est à nouveau passé à l’acte.(Fin de l’article)

                                              Il est intéressant de remarquer le terme de "complicité" que l’Evêché de Lausanne utilise. Nous sommes bien d’accord et, pour une fois, les choses bougent. Qu’il en soit donné acte. Voilà pour le volet suisse.

                                               

                                              Merci les médias !

                                               

                                              Maintenant, reste le volet français. Depuis l’article de la Tribune de Lyon qui a conduit le Parquet à ouvrir une enquête, on a appris que le prêtre avait sévi dans des camps de colonies de vacances. C’est à peu près tout.

                                               

                                              Demande au Webmaster :supprimer mon commentaire antérieur, conflit de code SPIP.


                                              • khan 19 juin 2008 17:21

                                                J’ai lu avec intêret l’ensemble du fil.

                                                La lecture de l’article et des réponses, ainsi que l’autre fil sur ce sujet, m’amène à poser une question sur le fond du problèle.

                                                Considérez-vous que tout rapport sexuel entre adulte et adolescent ou enfant soit nécessairement le fruit de la contrainte et entre donc dans le cadre de la pédocriminalité que vous dénoncez ?

                                                Je précise que je m’adresse au psychologue et à l’homme de terrain. Je n’attends pas de vous une réponse légaliste précisant l’état du droit, cela étant connu de tout ceux qui s’intéressent à ces questions.


                                                • Kieser 19 juin 2008 19:55

                                                  Bonjour,
                                                  Vous posez la question suivante : "Considérez-vous que tout rapport sexuel entre adulte et adolescent ou enfant soit nécessairement le fruit de la contrainte et entre donc dans le cadre de la pédocriminalité que vous dénoncez ?"

                                                  Il me serait difficile de répondre autrement que sur le plan anthropologique et/ou psychologique...

                                                  La question se pose d’abord du seuil à partir duquel l’on est adulte, que l’on a donc définitivement quitté l’enfance. Entre les deux il y a l’adolescence, cet âge bâtard.

                                                  L’adulte a le devoir de soutien et d’assistance à l’enfant, celui qui ne peut pas encore assumer les fonctions essentielles de la vie sociale et personnelle. On pressent donc que l’âge seuil varie en fonction des cultures et des situations.

                                                  On peut parler d’état adulte à partir du moment où l’individu assume la quasi totalité des ses besoins individuels.

                                                  La puberté marque un seuil biologique d’ouverture au monde adulte. Il est signé, dans la plupart des sociétés, par des rituels d’initiation. Passé ce seuil l’individu est considéré comme un adulte...

                                                  Nos sociétés sont plus complexes et plus primitives à la fois au sens où elles ne se sont pas encore données de véritables symboles qui fassent lien communautaire. D’où la forte tendance au retour à des liturgies d’un autre âge. De ce point de vue la Convention Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen a besoin d’une révision qui tienne compte des aspects de la "modernité".

                                                  Enfin nous devons considérer que toute relation sexuelle par contrainte ou persuasion constitue une atteinte psychologique grave aux effets profonds. Une relation sexuelle qui serait soumise à la règle dominant dominé peut être source de ravages psychologiques profonds et durables. Quand cela se passe entre adultes la loi peut intervenir. Quand ce la concerne un adulte et une personne enfant ou pas encore adulte, les dommages sont encore plus grave.

                                                  Quant i s’agit d’une relation sexuelle avec une personne qui n’a pas atteint ce seuil dont j’ai parlé, oui il y a viol ou agression et c’est une offense faite à la personne de l’enfant ou de l’adolescent. La loi a fixé un seuil arbitraire à 18 ans, psychologiquement ce seuil varie. Disons que si l’adulte "actif" ne tient pas compte de la fragilité intrinsèque de l’autre, il y aura des séquelles, même s’il y a consentement. Si, par ailleurs, la personne "active" profite de cette situation de fragilité, il y a viol. Même le législateur a prvu cette éventaulité.

                                                  Plus grave est la question de l’inceste. De ce point de vue, je mettrai moins de nuances. Toute relation sexuelle, de quelque sorte qu’elle soit, d’un adulte responsable d’un enfant est générateurs de graves séquelles psychologiques. J’ai souligné avec constance que l’interdit de l’inceste est universel. Il subira des nuances quant au degré de filiation selon les sociétés, sans plus.

                                                  Cet interdit repose sur la volonté bien ancrée de l’espèce humaine de faciliter ce que les psychanalystes nomment la symbolisation, c’est-à-dire la faculté de distinguer l’objet physique de sa représentation. L’inceste fait se téléscoper ces deux plans, il prive donc la victime des repères essentiels à son orientation et à son autonomie dans la vie. La vicitme d’inceste pourra fort bien occuper une fonction sociale, s’acquitter des tâches quotidiennes avec un certain degré d’adaptation mais elle sera, sur le fond, comme aveugle et privée de la souplesse nécessaire pour faire face aux aléas de la vie.

                                                  Maintenant, dans quel cas peut-on parler de pédocriminalité. La réponse sur ce point est longue, je prévois la publication d’un article sur la question, ici même. En attendant, vous pouvez vous référer à un article que j’ai écrit :

                                                  Les prédateurs pédosexuels 1 et 2
                                                  http://www.enfancedanger.com/index.php?type=special&area=1&p=articles&id=15
                                                  http://www.enfancedanger.com/index.php?type=special&area=1&p=articles&id=22

                                                  (Article encore imparfait que je complète en ce moment)

                                                  J’espère avoir été assez clair.
                                                  N’hésitez à y revenir.
                                                  Cordialement


                                                • khan 20 juin 2008 12:29

                                                  Merci beaucoup d’avoir pris la peine de me faire une réponse aussi claire et aussi solidement charpentée.

                                                  Je suis particulièrement sensible à la pertinence de l’explication symbolique dans l’interdiction de l’inceste. Cela me rappelle une explication sur la loi du casherout : en interdisant de consommer le lait en même temps que la viande, la Torah poserait l’interdit de l’inceste : tu ne consommeras pas la mère ET l’enfant. Cela correspond-il à votre vision ?

                                                  Concernant l’age du consentement, je vois votre nuance. Je souscris tout à fait à l’idée que notre société manque de rituels qui permettraient de marquer les étapes de la vie. C’est aussi un défaut des sociétés multiculturelles atomisées. Ce qui est marquage adulte pour certains ne l’est plus pour d’autres : la Bar-Mitzva où le jeune kibboutzim recevait un fusil était un passage adulte, la Communion solenne me parait moins nettement avoir rempli ce rôle... elle a d’ailleurs carrément disparu des rites officiels catholiques.

                                                  Votre article prenait pour appuis le refus de l’Eglise Romaine de laisser agir la justice humaine dans toute sa sévérité à l’encontre de ses brebis égarées. Bien que je puis avoir une opinion sur cette question, mon propos aujourd’hui est plutôt de m’adresser à l’ordre symbolique.

                                                  Suite à l’aggionamento décidé lors du Concile Vatican II, les rituels ont été dépouillés de formules anciennes, ils ont été modifiés et traduits en langue vernaculaire. Et une grande partie du symbolisme a été retirée. En bien des façons, le catholicisme a voulu faire oublier qu’il avait été une religion à mystères. Alors, certes, je n’ai aucune sympathie pour la messe en latin, vecteur de tous les intégrismes et de toutes les crispations identitaires ; mais la perte du sens symbolique dans l’Eglise romaine me parait avoir des conséquences négatives dans la capacité globale à symboliser. Ce qui nous rapproche de votre réponse sur les interdits globaux. Je note au passage l’importance du tabou, qui a des raisons d’être et dont on ne peut songer à s’affranchir (et à affranchir autrui) sans craindre de dramatiques conséquences dans l’ordre social.

                                                  Votre réponse me plait encore par son coté mesuré, là où j’ai vu depuis bien des années des ayatollhas de cette nouvelles chasse aux sorcières. En ce sens, je crois pertinente la remarque sur ce fil ou un autre proche disant que la haine de la religion entraine à l’accuser du crime par essence de notre civilisation, la pédophilie. De même, j’ai l’intuition que l’argument renvoyant à la pureté innocente de la jeunesse, comme réparation symbolique de l’impureté ressentie de la sexualité adulte, pourrait être une explication à la fixation de certains religieux sur une libido tournée vers les enfants. Ainsi, ce serait une perversion liée à un rejet d’une sexualité adulte épanouissante. Mais cette lecture est peut-être un peu trop univoque pour être suffisante.

                                                  En revanche, et je ne pense pas que nous soyons d’accord sur cela, j’approuve l’attitude de Mgr Pican qui refuse de trahir le secret de la confession. Dans une approche symbolique, il me parait avoir raison et donc devoir accepter sa condamnation par les tribunaux de la République. Je trouve qu’il a accomplit son devoir de prêtre et de confesseur. Il devait inciter le coupable à la réparation (dans ce cas, à se dénoncer pour pouvoir être puni et soigné) mais pas le dénoncer lui-même. Et là, je reviens vers vous en tant que praticien : dénonceriez-vous un patient ayant commis un délit ou un crime et qui vous le confierais sous le sceau du secret médical. Je sais que la loi vous en fait obligation (comme à l’évêque), mais le feriez-vous ? Et partant, distinguons par exemple un crime ordinaire (vol à main armée) d’un délit sexuel (corruption de mineurs), qu’en feriez-vous ?

                                                  Je vais lire les documents cités en référence.

                                                  Bonne continuation !

                                                   

                                                   


                                                • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 13 mars 2010 16:30

                                                  EN FRANCE AUSSI :

                                                  Jacques Gaillot, ancien évêque d´Évreux, avait reconnu, le 8 décembre [2000], qu´il était au courant du passé du père Denis Vadeboncœur, un prêtre québécois écroué, le 1er décembre, pour viols sur mineur de moins de 15 ans et de plus de 15 ans par personne ayant autorité. Le père Vadeboncœur fut condamné en novembre 1985 à 20 mois de prison au Québec pour abus sexuels. En 1988, il avait été accueilli dans le diocèse d´Evreux et avait été nommé, par Mgr Gaillot, curé de Lieurey (Eure). Un homme de 25 ans vient de porter plainte pour viols – des faits qui se seraient produits pendant cette période, avant et après 1990.

                                                  Dans Paris-Normandie (6 décembre 2000), l´ancien évêque d´Evreux avait pourtant affirmé qu´il ignorait « tout de la gravité des faits » qui avaient valu sa condamnation au père Vadeboncœur  : « Je ne l´aurais pas accepté dans le diocèse si j´avais su qu´il avait été condamné pour pédophilie. » Jacques Gaillot précisait même qu´il avait reçu « une lettre d´accompagnement favorable » émanant des supérieurs du prêtre au Québec.... Afficher davantage

                                                  La congrégation de Saint-Vincent-de-Paul, à laquelle appartenait le prêtre, décida alors de publier, le 7 décembre 2000, l´échange de courriers (1987, 1988), avec l´évêché d´Évreux.

                                                  Dans une lettre du 13/10/1987, l´abbé Jean-Jacques Latour, secrétaire de Mgr Gaillot, demandait des «  renseignements complémentaires » sur le père Vadeboncœur. Le provincial canadien des religieux de Saint-Vincent-de-Paul lui envoya un long courrier, daté du 29 octobre 1987. Les agissements et la condamnation du prêtre québécois y étaient détaillés :

                                                  « Au tout début du mois de février 1985, le père Vadeboncœur a été arrêté à la suite d´une enquête policière. Il était alors accusé d´actes de grossière indécence et d´agression sexuelle à l´égard de quelques adolescents, âgés de 12 à 17 ans, et d´un acte de sodomie avec un de ceux-ci. » Le père Pierre Lévesque, signataire de la lettre, estime qu´il n´est pas «  déraisonnable d´entretenir certains doutes sur [la] capacité [du père Vadeboncœur] de ne pas récidiver ».

                                                  Dans un courrier du 24 février 1988, le secrétaire de Jacques Gaillot accuse réception de la lettre. Il explique, à propos du père Vadeboncœur : « Nous espérons comme vous que ce changement de climat permettra un nouveau départ, au service de l´Évangile. »

                                                  Revenant sur ses précédentes déclarations, Mgr Jacques Gaillot a affirmé, vendredi 8 décembre [2000], dans un communiqué, qu´il avait été informé du passé du prêtre québécois : « Avant de décider de l´accueil de Denis Vadeboncœur à Évreux, j´ai reçu quelques informations fragmentaires et incomplètes sur la courte détention qu´il avait subie au Québec. (…) Ce n´est que plus tard que j´ai reçu des informations plus détaillées. Néanmoins, face à sa volonté de réinsertion et en l´absence de toute critique de ses paroissiens, je n´ai pas estimé devoir revenir sur cette décision d´accueil. »

                                                  Mgr Gaillot ne semblait pas au courant des [nouveaux] agissements reprochés au père Vadeboncœur à Lieurey [Eure]. Pour autant, l´attitude des évêques français a suscité l´étonnement au Québec : «  Comment a-t-on pu le nommer en paroisse ? s´interrogeait Jacques Côté, responsable de la communication de l´archevêché de Québec. Nous avons adopté chez nous le principe de la tolérance zéro : tout prêtre soupçonné de pédophilie est aussitôt signalé à la justice. » (Le Monde, 10/12/2000)

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