D’accord, alors allons-y gaiement sur la forme : est-ce "acceptable en démocratie" et "opérant" de faire passer François Bayrou pour un impuissant comme elle l’a fait dans son livre ? Si ça, ce n’est pas du sexisme et de "l’attaque personnelle gratuite", je ne sais pas ce que c’est ! Je n’ai rien contre les grandes leçons de morale à l’emporte-pièce (quoique ?), mais cela exige une contrepartie : être soi-même irréprochable, ce qui est loin d’être son cas.
Quant aux préjugés dont elle se dit victime, ils sont dus à la campagne calamiteuse qu’elle a menée, pas au fait qu’elle soit une femme ! Ils sont également dus à la seule expérience d’envergure nationale dont elle bénéficie, à savoir son passage au sous-secrétariat d’Etat à la famille, dont tous les travailleurs sociaux gardent un souvenir impérissable. Votre argument est d’ailleurs complètement fallacieux : c’est précisément parce qu’elle est nulle (ou supposée l’être) qu’elle est dangeureuse.
Enfin, et puisque c’est à la mode, cela pose la question plus générale de la façon dont les politiciens sont jugés par la population. Vous nous dites en substance "personne n’est capable d’apporter la preuve que Ségolène Royal est incompétente, donc elle est compétente". N’est-ce pas au contraire le boulot d’un politicien que de convaincre de sa compétence, surtout dans le contexte actuel de méfiance généralisée envers cette profession ? Or Mme Royal peine à convaincre de sa compétence ; c’est là tout son problème et c’est là-dessus qu’elle devrait se focaliser.