La question n’était pas de faire mieux que monsieur Jospin, qui a quitté la direction du PS et appartient à l’histoire. La question était de faire meiux que Sarkozy. Non seulement elle a perdu, mais 6% d’écart, c’est énorme. N’importe qui à la place de S.R. aurait pu capitaliser sur le rejet qu’inspirent Sarkozy et ses thèses dans l’opinion. Ségolène Royal a choisi pour sa part de ne pas faire campagne.
Faisons un peu d’uchronie et revenons sur le congrès où le candidat a été désigné. Les militants du PS avaient le choix entre deux candidats présentant une histoire forte au sein du parti, qui donnaient une alternative, entre la tradition mitterrandienne incarnée par Fabius et le courant socio-démocrate de DSK. Quel qu’eut été le vainqueur, il se serait entendu avec son concurrent après le scrutin pour présenter une synthèse et amener un PS en ordre de marche jusqu’à la victoire. Mais au lieu de ce choix évident, les militants du PS ont choisi la candidate qui, dans les sondages de droite faits un an avant les élections, était créditée des plus fortes chances de battre Sarkozy. C’était son seul atout. Ça a été suffisant pour remporter la victoire... et conduire à la défaite. C’est ça, Ségolène Royal, du vent, du marketing, et rien derrière. Sarko aussi. Mais entre Sarko et sa pâle copie, le choix était vite fait.