Que le régime de retraite de GDF doive être aménagé n’est pas contestable en soit. Il a été conçu en tenant compte de conditions de vie qui ne sont plus les mêmes.
Dans quelle mesure doit il être aménagé ? Cela devra être défini par les partenaires sociaux, en tenant compte aussi de l’avis des représentants du régime général, n’en déplaise aux représentants du régime GDF. D’ailleurs c’est valable pour tous les régimes spéciaux.
Il faut aussi admettre que la vie maintenant n’est pas celle de nos ainés pour lesquels les systèmes de retraites avaient été conçu, qu’on ne peut pas croire qu’un système imaginé avec 3 actifs pour 1 retraité fonctionne lorsque le rapport devient 1 pour 1 sans qu’on le réaménage.
Nos ainés avaient une meilleure retraite, plus tôt ? Surement, mais ils vivaient moins longtemps, n’avaient pas certains de nos avantages... Nous n’avons plus certaines contraintes de vie, nous ne pouvons plus prétendre aux compensations de ces contraintes. Nous avons de nouveaux avantages (ex :durée de vie, meilleure santé, plus de possibilité d’étude qu’en 50), nous devons accepter d’en perdre certains (ex : retraite un peu plus tard).
Quoi qu’il en soit concernant ce problème, cela n’a rien à voir avec la fusion. D’ailleurs, ce n’est pas un préalable à la fusion.
La fusion GDF/Suez n’a que deux buts : protéger temporairement Suez d’un rachat par Enel, donc sauver un « actif francais » au titre d’un soit disant patriotisme économique, et empécher la prise de contrôle de 2 centrales nucléaires par un groupe étranger. (Le temporairement vient du risque de voir le résultat de la fusion se faire à son tour acheter)
Economiquement, où est l’intérêt ? Il n’y a pas d’économie d’échelle, pas de synergies importantes, pour améliorer la rentabilité globale des deux entreprises. Ce n’est pas non plus une diversification (on reste dans l’énergie) pour contrer les cycles. Pas de poids pour négocier avec les fournisseurs : sur ce créneau, vu les faibles synergies, les entités conserveront une taille semblable (la division gaz restera a peu près de la taille de GDF). Le seul point serait la taille globale du groupe... Sous réserve de chute du cours en raison du manque de synergies.......... Moi je ne vois pas, j’attends qu’on m’explique.
Cela n’apparaît non plus comme une saine gestion des participations de l’Etat : GDF est une machine à cash, alors même que le prix du gaz en France est inférieur au prix européen. Pourquoi l’Etat ne garde-t-il pas cette rente ? En plus cette fusion n’a même pas l’excuse de rapporter de l’argent à la manière des ventes de « bijoux de famille » précédantes.
A ceux qui opposeront que l’Etat n’a pas vocation à gérer un réseau de gaz... L’Etat a vocation à faire fonctionner correctement la nation, et donc à gérer correctement ses propres ressources (ce qui est loin d’être le cas actuellement, j’en conviens). Dans cette optique, vendre une machine à cash (comme c’était le cas pour les autoroutes) doit se justifier par le besoin immédiat de cet argent (dépenses prévues ou autre investissement en vue), et de justifier aussi pourquoi la rente est moins intéressante (alors qu’elle permet de planifier une dépense récurente).
Quand à De Gaulle, il a créé EDF et GDF justement parce qu’il estimait que certains biens nécessaires à la nation doivent être contrôlés par l’Etat, pour garantir un service global au public (attention pas un service public). Il n’était pas convaincu qu’une commission de controle d’une entreprise privée soit plus efficace qu’une entreprise publique gérée correctement (en France une entreprise publique gérée convenablement, sans décision purement « électoraliste » .... ). C’est quand même très loin du patriotisme économique consistant à faire croire qu’une entreprise purement privée est française. Elle appartient à ses actionnaires. La nationalité de ceux-ci ...
C’est donc bien un simple mécano industriel pour rendre Suez non achetable par l’italien (GDF ne l’est pas puisque la loi, proposée par le ministre Sarkozy et votée en son temps pour prouver que l’Etat n’envisageait pas de vendre GDF, n’autorise pas l’Etat à descendre sous les 70% pour l’instant).
Pour terminer, la discussion à l’assemblée se fait sur un projet de fusion dont le contenu n’est pas public (ce qui serait le cas pour une fusion classique), et sans aucune idée des conditions qui seront imposées par la Commission. Toutes ces choses que l’on connaissait parfaitement (pour peu qu’on suive un minimum l’actualité économique) dans le cas de Natixis (Caisses d’épargne et Natexis Banque Populaire) ou Mittal Arcelor. On en sait même plus sur le projet italien que sur cette fusion GDF/Suez. Mieux, on est même pas sûr que les actionnaires de Suez accepteront cette fusion (AG décisionnaire en fin d’année).
Ca fait quand même beaucoup d’inconnues pour prendre une décision quand on est député.
21/09 19:30 - FredSud37
« Je l’affirme parce que c’est un engagement du Gouvernement : EDF et GDF ne seront (...)
21/09 19:20 - FredSud37
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21/09 19:11 - thomasH
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19/09 10:54 -
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19/09 00:56 - Renaud Bouchard
Analyse assez fine de la part d’un lecteur (que je remercie) d’une situation qui (...)
19/09 00:35 -
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