Réponse à Parpaillot :
Merci, c’est trop de compliments, mais vos répliques sont particulièrement pertinentes. Elles m’obligent à être long, mais les lecteurs peuvent lire ou passer, alors, allons y ?
1°. Lu deux fois ? Deux fois non ! Je n’ai lu que les têtes de chapitre de ses « décisions ». Mais il m’a fallu lire plus deux fois le cœur de l’ouvrage : d’abord, cette Commission a-t-elle été capable de s’y retrouver dans les données chiffrées relatives au fonctionnement de notre économie (celles officielles de l’INSEE) ? A-t-elle été capable d’opérer correctement le diagnostic de notre économie gravement malade, ce qui est le préalable au choix du remède ? Le numéro de cirque d’Attali est tellement fourni en tours de prestidigitation que, sur ces points, il m’a fallu plus de deux lectures pour fournir un commentaire solide au plan technique. Et c’est probablement volontaire, puisque je lui avais fourni une note documentaire de cadrage (6 pages, dont trois seulement de texte, le reste en tableaux et graphiques).
J’ajoute que la Commission avait à sa disposition l’excellent travail des services du budget et de la prévision du ministère des finances, qu’il suffisait de retoucher pour le faire coller aux « décisions » Attali : vous le trouverez gratis sur le site de l’Assemblée nationale, « Projet de Loi des Finances pour 2008 » (PLF 2008), partie « programmation pluriannuelle des finances publiques 2009-2012. » Pour être clair, il suffisait à la Commission d’adapter le tout petit tableau de la page 93 « Principaux agrégats de finances publiques ». J’ai essayé de le faire moi-même à partir des données fournies par le rapport, mais impossible, il n’y a que du vent dans ce rapport.
2°. Votre résumé de mon texte, la montagne Attali a accouché d’une souris ? Sans vouloir faire de procès d’intention, mais quand même libéré par le comportement habituel du personnage, j’écris craindre une opération bien moins innocente. Au moins une création de poste réservé par lui pour lui à nos frais. Sa réaction à la « prépublication » du rapport par « les échos » m’a sérieusement renforcé dans cette idée. Voyez aussi son programme de travail pour la mise en application « tambour battant » de ses « décisions ». Il dépasse les limites des mandats présidentiels et parlementaires. Peut-on craindre que son opération ne soit qu’une brassée de pelures de bananes jetées sous les pas de Nicolas Sarkozy ?
3°. Votre souhait de lire le rapport sans vous compromettre à subventionner Attali : Je vous suis solidaire ! J’ai une mémoire d’éléphant. Fournissez moi par l’intermédiaire d’AgoraVox vos coordonnées, je vous réciterai par cœur le tout.
4°. Sur la mise en pratique d’un ordre que vous dites marchand : c’est ce qu’il fait depuis toujours (voyez comment les Anglais y ont coupé court), mais ce n’est pas un ordre marchand. Je ne peux écrire le terme adéquat sans m’exposer à des poursuites, mais j’ai vu que vous êtes particulièrement perspicace, alors vous voyez vous-même lequel.
5°. Sur l’efficacité des dépenses publiques. Sujet immense. Mais en bref : Oui, vous avez parfaitement vu, le système porte en lui-même les causes de sa perversion.
L’histoire le prouve, depuis déjà cinq millénaires avec les Sumériens, en passant ensuite chez les Égyptiens, les Romains, et peut-être la Royauté millénaire française.
La raison le prouve : Le peuple sait ce qu’est l’efficacité, « en avoir pour son argent ». La dépense publique, c’est en avoir avec l’argent des autres. Au regard des techniques de gestion, le vice congénital réside dans le fait que les gestionnaires publics produisent quelque chose qui nécessite de se priver d’autre chose (le moyen de payer ce que coûte la production) qui n’est pas leur chose à eux, mais celle des autres (le produit des impôts). Alors, le gestionnaire public ne compare pas ce qu’il perd en produisant pour vérifier que sa production ajoute du positif au négatif qu’elle implique et dont il souffre lui-même. Le primordial chez ce gestionnaire, c’est de se débrouiller le mieux possible pour se faire octroyez le budget le plus généreux possible.
6°. La Parlement ne remplit pas son rôle fondamental. Encore bien vu ! En fait, chez nous, il n’y a pas de Parlement. Le rusé Sarkozy nous en fait une éclatante démonstration : voyez comment il siphonne l’opposition en fournissant à ses vedettes des postes honorifiques, ou rémunérateurs, ou les deux à la fois, dans des activité extra parlementaires !
Voyez l’article 16 de la sage déclaration de 1789 devenue chiffon de papier : « Toute société dans laquelle … n’est pas assurée … la séparation des pouvoirs … n’a point de constitution. ».
Voyez l’article 17 : « La propriété (dans nos société modernes, elle est devenue mobilières) … nul ne peut en être privé (les impôts sont une privation de la propriété du travailleur ayant produit du pouvoir d’achat), si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment … ». Les termes décisifs sont « nécessité publique » et « exige évidemment ». La fonction fondamentale du Parlement est d’y tenir la main. C’est son absolue défaillance qui est évidente.
7°. Référendum : désolé, je ne partage pas du tout votre idée. Cela marche peut-être bien dans un pays aux dimensions réduites et aux traditions démocratiques solidement incrustées (Suisse par exemple). Pas du tout ailleurs, et même très dangereux (Lisez Anna Arendt, rappelez vous l’émergence des nazis).
8°. Ne craignez pas les agressions, ne remerciez pas les agresseurs qui vous épargneraient : leur interventions sont un pollution dérisoire, ils se détruisent d’eux-mêmes. Et vous pouvez vous amusez à les repousser sans la moindre difficulté.
Encore bien merci.
30/01 16:24 - Nicolas Foutrier
Ce rapport est tout simplement réactionnaire. Petit extrait : "depuis 1936, les Français (...)
25/01 10:19 - Castor
25/01 07:48 - Jean-Pierre Llabrés
Mon cher Attila, Je dois te dire combien je suis impressionné par le Rapport Attali ! Par sa (...)
23/01 18:50 - Roland Verhille
Voisin ? Alors, passez donc ici (Allez plutôt à Coquelles), on pourra bavarder un peu ! Je (...)
23/01 13:39 - ZEN
Et en plus, excellent philosophe notre sherpa : Qui a dit : « Un économiste est une personne (...)
23/01 13:18 - ZEN
"Est-ce la superbe d’Attali qui a soit repoussé soit découragé leurs contributions (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération