« L’esprit de révolte n’a jamais disparu de la culture Française, et qu’il est même devenu un rite d’insertion nécessaire pour sa jeunesse ». Je n’en suis pas aussi sûre que vous... Je me souviens des manifs anti CPE de 2006 où les ados manifestaient en effet ; mais accompagnés de leurs parents… Alors la rébellion avec l’assentiment de pôpa et môman, est-ce vraiment cela se révolter ?
Je n’ai pas connu 68… je marchais à peine en fait, mais j’ai une sorte de nostalgie de cette époque bizarrement. Les « baby boomers » nous en ont tellement parlée comme d’une période de grande liberté, de jouissance intellectuelle et physique que l’on peut se sentir frustré de ne pas l’avoir vécue ! Et puis, j’appartiens à une génération qui se réjouissait, à l’âge ado, de pouvoir faire tourner en bourrique ses parents… une manière bien puérile d’affirmer sa personnalité sans doute, mais les jeunes quadras d’aujourd’hui considéraient alors leurs parents (conservateurs plutôt que 68tards) comme de vieux croûtons empêcheurs de tourner en rond… Voilà qui me paraît assez sain finalement.
Plus sain que cet espèce de rapport fusionnel qui semble de plus en plus souvent la norme entre parents (tellement « cool », héritage de 68 ?) et leur progéniture qu’ils semblent vouloir retenir le plus longtemps possible dans le nid familial bien qu’ils s’en dédisent.
Il faudrait peut-être demander à ces ex jeunes filles de 68 si « élever » ses enfants, c’est bien les élever vers la liberté, l’émancipation ou, si le but inconscient serait plutôt de leur ôter tout goût de révolte à force de se montrer permissif, de partager leurs angoisses ou d’être trop souvent d’accord avec eux ? Je caricature bien sûr, mais c’est une question à laquelle j’aimerais bien avoir une réponse…
Le Journal de Montréal a publié hier un « Le Choc des générations » sur le fossé qui sépare les baby-boomers et les jeunes. C’est très instructif et drôle quand on lit que : « Les baby-boomers trouvent en majorité que les jeunes d’aujourd’hui sont impolis, égoïstes et paresseux ».