Merci pour cet article, hélas trop juste.
Les procédures actuelles d’agréments pour l’adoption se font en dépit du bon sens, sur des critères opaues et parfois incrompréhensibles, et certainement pas en fonction de l’intérêt de l’enfant adopté.
Les couples sans enfants (et dans l’incapacité d’en avoir) de moins de 40 ans constituent l’idéal pour les services à l’enfance, alors qu’on est assez souvent en présence ici d’un très fort désir d’enfant des parents, et non nécessairement de l’intérêt de l’enfant. Curieusement, si vous avez déjà un enfant, surtout s’il est biologique, vous serez fortement déconseillé, voir écarté (même si vous avez donc une certaine habitude d’élever un ou plusieurs enfants...). De la même façon, une personne en couple mais homosexuelle sera aussi discriminée par rappport à une personne seule mais hétérosexuelle... (alors que de nombreuses études ont montré une absence de différence dans l’éducation et l’orientation sexuelle des enfants chez les couples homosexuels, mais aussi, et là je suis en désaccord avec vous, l’intérêt pour l’enfant d’avoir deux parents plutôt qu’un).
Toutes les personnes adoptantes savent aussi qu’il faut dissimuler aux services à l’enfance toute trace de déviation par rapport à une famille et enfance "normale" : quelque soit votre personalité actuelle, toute déviation sera forcemment retenue contre vous. Cela entraine de la part des candidats des discours stéréotypés, et donc empêche les servces sociaux de déceler les vrais problèmes, puisque l’hypocrisie est de rigueur.
La position du gouvernement à ce sujet laisse à réfléchir : en raison de la diminution réelle du nombre d’enfants adoptables, le gouvernement préconise maintenant de diminuer le nombre d’agrément à des situations types, ou de n’accorder des agréments que de façon plus restreinte, sous pretexte que donner l’agrément à des personnes qui ne pourront probablement pas adopter au final selon les termes de cet agrément est une tromperie... Soyons clairs, si les personnes adoptantes ne sont pas au courant des difficultés de l’adoption, et ne sont pas prêtes à affronter le parcours du combattant que l’adoption représente, tant pis, mais ce n’est pas à l’Etat de faire cette sélection sur des critères douteux.
Bien entendu, si vous êtes connu, rien ne vous empêchera d’obtenir un agrément pour un enfant de moins d’un an même si vous avez plus de 60 ans, et même d’avoir votre enfant en deux fois moins de temps que les autres (n’est-ce pas Johnny ?).
Bref, trop souvent, c’est en effet bien une préconception de la famille idéale, voire l’intérêt de personnes, qui prime sur l’intérêt des enfants, et c’est regrettable, car de très nombreux enfants méritent d’avoir des parents aimants, qui leur donneront leur chance.