L’actuel président de la République a eu, pendant quelques semaines, une frousse bleue : toute sa stratégie présidentielle était menacée par la montée innatendue de "ce bênet de Béarnais" dans les sondages, à partie du mois de février 2007. Si cette montée fut finalement jugulée par une campagne médiatique intensive destinée à faire remonter son opposante idéale, Mme Royal, Mr Sarkozy s’est bien promis que telle frayeur ne se reproduirait point.
Il utilise donc toute la puissance que lui confère sa fonction et sa majorité absolue au sein des deux chambres du parlement pour isoler son nemesis de ses anciens soutiens, d’abord, puis de toutes les têtes qui pourraient émerger au sein du mouvement démocrate, grâce à la fascination du pouvoir qu’ont la plupart des responsables politiques, et qu’il est en mesure de leur faire miroiter. Et, bien sûr, il ne manquera aucune occasion pour empêcher son adversaire de re-émerger. Telle est la loi de la politique.
Quel en sera l’épilogue ? Une victoire de François Bayrou à Pau serait un signal à tous les électeurs modérés que l’on peut gagner une élection sans être soutenu par l’UMP ou le PS, facheux précédent... Une défaite suggérerait qu’en dehors des accords habituels, il n’est point de salut. Malheureusement pour le Président, il a besoin d’un PS en ordre de marche pour que les électeurs ne soient pas tentés par cette voie médiane. Il fera donc tout pour que Mme Royal s’impose en leader de l’opposition et siphone un peu mieux les électeurs modérés, quitte à perdre quelques élections intermédiaires, car seule compte pour lui la présidentielle, qui accorde tous les pouvoirs. Le chemin de François Bayrou demeurera donc semé d’embuches et de chausses-trappes mais, tant que les egos du PS s’entre-déchireront, et que le néo-conservatisme au pouvoir ne délivrera pas de résultats aux classes moyennes, il restera un espoir de victoire au tétu Béarnais.